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À La Une - Conflit

La Turquie dément une trêve avec les Kurdes, accalmie sur le terrain

"La république turque est un Etat souverain et légitime" qui ne peut être mis sur un pied d'égalité avec "une organisation terroriste", affirme le ministre turc des Affaires européennes.

La Turquie "n'accepte pas" l'annonce d'un cessez-le-feu avec les milices kurdes de Syrie faite la veille par les Etats-Unis, a déclaré mercredi le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik. Photo REUTERS/Umit Bektas

La Turquie a démenti mercredi avoir accepté un accord de cessez-le-feu sous les auspices des Etats-Unis avec les milices kurdes de Syrie, même si sur le terrain, les rebelles faisaient état d'une accalmie.

"Nous n'acceptons sous aucune circonstance", contrairement à ce que "certains porte-parole de pays étrangers disent, un (...) cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments kurdes", a déclaré le ministre des Affaires européennes Ömer Çelik, à propos de l'annonce faite la veille par les Etats-Unis. "La république turque est un Etat souverain et légitime" qui ne peut être mis sur un pied d'égalité avec "une organisation terroriste", a ajouté le ministre cité par l'agence progouvernementale Anadolu, évoquant le PYD, le Parti de l'Union démocratique des Kurdes de Syrie.

Cependant, aucune frappe turque n'a été rapportée contre les milices kurdes depuis lundi après-midi. L'accord provisoire de cessez-le-feu prévoyait une trêve à partir de 21H00 GMT lundi, selon des rebelles syriens.
Les forces turques ont en revanche poursuivi leur offensive contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord syrien.
Ahmed Othman, commandant du groupe rebelle pro-Turc "Sultan Murad", a confirmé à l'AFP que la situation était "calme depuis hier (mardi) sur le front sud de Jarablos contre les Forces démocratiques syriennes (pro-Kurdes)". Mais le "combat continue sur le front ouest contre l'EI", selon lui.

Ankara a lancé une offensive sans précédent en Syrie, envoyant ses F-16 et ses chars chez son voisin et permettant à des rebelles pro-Turcs de reprendre rapidement cette localité à l'EI. L'opération, entrée mercredi dans sa deuxième semaine, a pour but officiellement de faire reculer l'EI et les milices kurdes. Mais elle s'est concentrée sur les Kurdes qu'Ankara ne veut surtout pas voir former une région continue autonome le long de la frontière.

 

(Lire aussi : L'intervention turque en Syrie et l'absence de réactions internationales et régionales, le décryptage de Scarlett Haddad)

 

Téléphone à l'ambassadeur
Le Premier ministre Binali Yildirim a redit la "détermination" d'Ankara à "poursuivre l'offensive jusqu'à ce que les terroristes (...) aient retraversé l'Euphrate vers l'Est". "Les Etats-Unis se sont engagés en ce sens auprès de notre pays à plusieurs reprises. Nous n'attendons aucun changement dans cet engagement", a-t-il ajouté.

Après avoir appelé à la fin des combats, Washington avait assuré mardi soir que la Turquie et les milices kurdes avaient accepté une trêve provisoire. "Nous avons reçu l'assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de tirer les unes sur les autres et se concentrer sur la menace de l'EI", avait indiqué le colonel John Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient, évoquant un accord de principe "pour au moins les deux prochains jours".

L'intervention turque en Syrie met à rude épreuve les relations entre Ankara et Washington, allié sur le terrain des YPG qui ont fait reculer l'EI. La Turquie a démenti mercredi des informations diffusées par la presse selon lesquelles elle avait convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis John Bass pour protester contre les vives critiques américaines, la veille, de son intervention en Syrie. Un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a assuré à l'AFP que M. Bass avait seulement reçu "un coup de téléphone" mardi, une information confirmée par l'ambassade des Etats-Unis.

 

(Lire aussi : Le PKK syrien, nouveau dindon de la farce américaine)

 

'Compliquer la situation'
La Turquie s'était montrée très irritée mardi au lendemain des critiques "inacceptables" de Brett McGurk, l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, de son intervention en Syrie.

Sur le terrain des opérations, trois soldats turcs ont été blessés mardi par des tirs de roquettes de l'EI contre un char près de Jarablos, ont rapporté des médias turcs. Des avions turcs ont mené des frappes contre des cibles "terroristes" près de la localité voisine d'Al-Kulliyeh, a rapporté Anadolu sans précisions.

De son côté, l'EI a revendiqué dans un communiqué une attaque-suicide à la voiture piégée contre des rebelles soutenus par Ankara à Al-Kulliyeh et a affirmé avoir détruit "deux chars turcs" avec deux missiles près du même village.

L'EI apparaît encore plus fragilisé après la mort de l'un de ses stratèges, Abou Mohammed al-Adnani, tué, selon Washington, par un drone américain dans le nord de la Syrie. Mercredi, un responsable américain de la Défense a qualifié la revendication par Moscou de la mort d'Al-Adnani de "blague".

A Diyarbakir (sud-est), des partis politiques pro-kurdes ont annoncé qu'un groupe de 50 volontaires, dont des députés, entameraient lundi une grève de la faim pour obtenir des nouvelles du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan, interdit de visites, a rapporté un correspondant de l'AFP.

 

 

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La Turquie a démenti mercredi avoir accepté un accord de cessez-le-feu sous les auspices des Etats-Unis avec les milices kurdes de Syrie, même si sur le terrain, les rebelles faisaient état d'une accalmie."Nous n'acceptons sous aucune circonstance", contrairement à ce que "certains porte-parole de pays étrangers disent, un (...) cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments...
commentaires (5)

Je me demande a quoi va ressembler dans 30 ans les pays qui, présentement, sont l'Iraq et la Syrie.

Algebrix

17 h 06, le 31 août 2016

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Commentaires (5)

  • Je me demande a quoi va ressembler dans 30 ans les pays qui, présentement, sont l'Iraq et la Syrie.

    Algebrix

    17 h 06, le 31 août 2016

  • QUAND JE DIS QUE TOUS LES STUPIDES REGIONAUX... ET LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE EN TETE AUQUELS S,EST AJOUTE LE TURBAN OTTOMAN... BETEMENT EXECUTENT LA PROPHETIE DU LUNATIQUE ET DES ... QUELLE RIGOLADE... ORDRES DIVINS QU,IL A RECUS PRETENDUMENT EN REVE... EN SE MASSACRANT ET SE DETRUISANT LES UNS LES AUTRES... PLUS GRAND ABRUTISSEMENT ET HEBETUDE DU JAMAIS VU DANS L,HISTOIRE DES NATIONS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 31, le 31 août 2016

  • Cela relève du même principe. Quand les bactéries ou alors les larbins us bensaoud sont dans la merde on se precipite pour faire limiter les dégâts. Mais avec erdo qui je l'avoue commence à me plaire depuis qu'il A DÉCIDÉ DE SE JOINDRE EN PARTIE À LA RÉSISTANCE d'après nostradamus lol ,les comploteurs occidentaux 3el2ou 3al2a ma ilah Rab. Hahahahah. ..

    FRIK-A-FRAK

    13 h 07, le 31 août 2016

  • Grosse erreur ! depuis 1974 , l'invasion de Chypres avec le feu vert de Dear Henry ...fut un invasion vaguement réussi ...mais en 2016 ...c'est plutôt politiquement et militairement risqué , d'occuper de nouveaux territoires...

    M.V.

    12 h 48, le 31 août 2016

  • LA BOITE DE PANDORE EST OUVERTE EN TURQUIE... MAIS DES ENVAHISSEURS DU SOL D,AUTRES PAYS... A L,IMAGE BIBIENNE... PEUVENT METTRE EN DANGER ET A SANG ET A FEU TOUTE LA REGION... SI LEURS PATRONS NE LES CONTIENNENT PAS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 47, le 31 août 2016

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