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Économie - Loisirs

Un été en demi-teinte pour les professionnels de la nuit

Malgré une hausse de la fréquentation, les Libanais dépensent de moins en moins pour faire la fête, une tendance qui ne pousse pas pour autant les professionnels à baisser leurs prix.

Photo D.R.

À Beyrouth, les nuits sont tout aussi – voire plus – animées que les jours. Il suffit de se promener un samedi soir à Mar Mikhaël ou à Badaro pour se rendre compte que la ville ne dort presque jamais : bars en enfilade, musique assourdissante, les rues ne désemplissent pas. « Beyrouth est la ville de la fête ; Las Vegas, Saint-Tropez, Londres, Ibiza, même Dubaï, rien ne ressemble à Beyrouth, cette ville a une ambiance unique », décrit Rabih Fakhreddine, PDG de la société 7 Management, qui gère notamment les bars February 30, Walkman, Black, Antica Bar et Seven Sisters à Beyrouth.

Et, cet été encore, les clubbers étaient au rendez-vous, les professionnels interrogés par L'Orient-Le Jour faisant tous état d'une hausse de la fréquentation, et au pire des cas d'une stagnation : « Cet été, nous avons connu une augmentation de la fréquentation par rapport à l'été dernier, car l'année dernière avait été minée par la crise des déchets et les manifestations qui se tenaient toutes les samedis soir entre août et septembre... » souligne Nemer Saliba, propriétaire et fondateur de Uberhaus, où l'entrée est de 33 dollars par personne. « Nous ne pouvons pas nous plaindre, le volume de fréquentation était conséquent cet été, malgré un mois de ramadan particulièrement difficile », ajoute Émile Razzouk, directeur général Liban de la société Add Mind, qui gère les enseignes White, Caprice et Iris.

 

(Pour mémoire : Le monde de la nuit s'exporte à Dubaï pour diversifier ses risques)

 

Consommer moins cher
Pourtant, selon Tony Ramy, le président du syndicat des propriétaires de restaurants, de boîtes de nuit et de cafés, « les boîtes de nuit ont connu une baisse de 30 à 40 % de leur chiffre d'affaires cet été par rapport à l'été 2015, principalement du fait de la baisse générale du pouvoir d'achat ». « Des bars qui ont ouvert l'année dernière ont déjà accusé des pertes de 40 %, car il n'y a pas beaucoup de touristes et les Libanais sortent moins et dépensent moins qu'avant », confirme Olivier Gasnier Duparc, propriétaire de Miss Jones et actionnaire des soirées estivales Decks on the Beach, où l'entrée est de 20 dollars par personne.

Cette baisse des dépenses a été ressentie par tous les acteurs interrogés : « Les clients libanais sont moins dépensiers qu'avant. Mais les expatriés sont aussi touchés, du fait du ralentissement économique des pays du Golfe et d'Afrique lié à la baisse des prix du pétrole. Ceux qui commandaient du champagne ne le font plus, ou choisissent des consommations moins chères qu'à leur habitude... » raconte Michel Elefteriadès, propriétaire du Music-Hall, où le ticket moyen atteint les 80 dollars par personne. « Il y a deux ou trois ans, le ticket moyen d'une table de 10 personnes était d'environ 1 500 dollars, contre 800 dollars aujourd'hui », confirme Chafic el-Khazen, propriétaire du groupe Sky Management, qui gère notamment le Skybar – dont la réouverture est prévue l'année prochaine – et O1ne House of Entertainment, qui ferme en été.

 

(Pour mémoire : Fuite des capitaux libanais : Dubaï, la terre promise ?)

 

Avant-gardiste
Malgré cette tendance, les professionnels interrogés n'ont pas pour autant baissé leurs prix : « Étant donné que nous affichions complet tous les jours, je ne compte pas baisser mes prix, je le ferai s'il y a des facteurs économiques importants qui entrent en jeu », détaille Michel Elefteriadès. « Nos coûts, tels que le loyer par exemple, augmentent plus que nos rentrées d'argent », déplore de son côté Olivier Gasnier Duparc. « Les prix n'ont pas augmenté, alors que le coût de l'alcool a augmenté, nous n'avons pas suivi l'inflation, donc les marges ont été réduites », ajoute Chafic el-Khazen.

Alors, pour attirer le plus de monde, les professionnels doivent sans cesse innover et investir, la concurrence étant ardue dans le monde de la nuit : « Le cycle de vie d'une boîte de nuit au Liban est d'environ 5 ans. Le secret, c'est le renouvellement et d'être toujours avant-gardiste », explique Chafic el-Khazen, qui vient d'investir près d'un million de dollars pour refaire toute la décoration de O1ne Beirut. « Le marché est saturé, beaucoup d'entrepreneurs se lancent dans le secteur pensant qu'il est porteur, mais beaucoup perdent de l'argent. La compétition est très difficile et la population n'est pas énorme. C'est pourquoi je n'investis que dans des concepts uniques et j'innove tout le temps », ajoute Nemer Saliba, qui vient d'investir 1,2 million de dollars pour une structure comprenant 1 100 lumières à Uberhaus. «

 Cette industrie donne de l'espoir au pays et aux entrepreneurs car il y a sans cesse de nouveaux investissements. Tous les mois un nouveau projet est lancé, notamment comme les clusters de Dbayeh Village ou du Backyard à Hazmieh. Nous continuons donc à investir au Liban et espérons des jours meilleurs », nuance Rabih Fakhreddine.

 

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À Beyrouth, les nuits sont tout aussi – voire plus – animées que les jours. Il suffit de se promener un samedi soir à Mar Mikhaël ou à Badaro pour se rendre compte que la ville ne dort presque jamais : bars en enfilade, musique assourdissante, les rues ne désemplissent pas. « Beyrouth est la ville de la fête ; Las Vegas, Saint-Tropez, Londres, Ibiza, même Dubaï, rien ne ressemble...

commentaires (2)

je ne vais pas pleurer pour eux vu l’accueil qui nous a été fait dans une boite de nuit a sbayeh ils ont refusé l'entrée à ma fille Française de passage au Liban vu qu'elle portait des sandalettes et par contre ils ont laissé des filles à moitié nues rentrer comme quoi l'appréciation des tenues est assez subjectif chez eux

yves kerlidou

19 h 09, le 31 août 2016

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Commentaires (2)

  • je ne vais pas pleurer pour eux vu l’accueil qui nous a été fait dans une boite de nuit a sbayeh ils ont refusé l'entrée à ma fille Française de passage au Liban vu qu'elle portait des sandalettes et par contre ils ont laissé des filles à moitié nues rentrer comme quoi l'appréciation des tenues est assez subjectif chez eux

    yves kerlidou

    19 h 09, le 31 août 2016

  • Beyrouth est la ville de la fête et elle restera ainsi au nom de notre optimisme .

    Sabbagha Antoine

    15 h 57, le 31 août 2016

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