Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a remercié samedi la Syrie et l'Iran pour leur soutien "infaillible" lors de la guerre de juillet 2006 déclenchée à la suite d'une attaque lancée par le parti chiite contre Israël.
"La guerre de juillet représente pour l'État sioniste un tournant historique qui a eu un impact important sur la région", a affirmé le chef du parti chiite, lors d'un discours télévisé retransmis en direct à l'occasion de la commémoration de l'offensive israélienne de juillet 2006 qui avait fait plus de 1.200 morts au Liban - la plupart des civils - et 160 tués du côté de l'État hébreu.
"Avec notre victoire, nous avons fait échouer les projets israélo-américains contre le Liban, a assuré le leader chiite. L'ennemi voulait anéantir la résistance, assassiner le plus grand nombre de combattants, confisquer les armes du Hezbollah au Liban-Sud, vider la région du sud du Litani de ses habitants, évincer la résistance de la frontière, envoyer des forces militaires multinationales à l'image de l'Irak, renforcer la position d'Israël sur la scène internationale. L'objectif le plus important, a-t-il ajouté, était la création d'un nouveau Moyen Orient, en commençant par frapper la résistance au Liban pour imposer l'hégémonie américaine sur la région. Ce projet a échoué gràce à la victoire de la résistance", a encore affirmé Hassan Nasrallah.
Selon lui, la "victoire" de son parti a "redistribué les cartes dans la région et a montré les capacités militaires du Hezbollah face à l'ennemi sioniste". "L'institution militaire israélienne a été secouée par la défaite au Liban et les Israéliens ont perdu confiance en leur armée et leurs politiciens à la suite de la guerre, a encore affirmé le chef du Hezbollah. (...) C'est l'intégrité d'Israël qui a été ébranlée pour la première fois depuis le début du conflit israélo-arabe."
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"Nous resterons à Alep"
Évoquant les développements sur la scène régionale, le leader chiite a accusé les États-Unis de soutenir le groupe extrémiste l'État islamique (ou Daech en arabe) en Syrie et en Irak. "Il existe des aveux de responsables américains affirmant la responsabilité de l'administration américain dans la création de Daech, a-t-il assuré. Ils ont mis en place l'État islamique pour frapper l'axe de résistance et plus particulièrement le Hezbollah parce qu'il est à la tête du mouvement sur le terrain dans la région".
S'adressant aux combattants anti-régime en Syrie, Hassan Nasrallah a dit : "Les Américains vous utilisent depuis cinq ans pour détruire l'axe de la résistance et imposer les projets israéliens dans la région. Les combats ne profitent qu'aux États-Unis et à l'ennemi sioniste". "Cessez les combats, a encore averti Hassan Nasrallah, sinon vous ne nous laissez pas le choix. Nous resterons sur le champ de bataille à Alep et dans toutes les régions où nous sommes appelés à intervenir".
Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers rebelles à l'est et quartiers prorégime à l'ouest. La deuxième ville de Syrie est devenue un enjeu crucial d'une guerre qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011.
Environ 1,5 million de personnes vivent dans l'angoisse d'un siège, 250.000 dans l'est et environ 1,2 million à l'ouest.
En ouvrant la route via Ramoussa, à la périphérie sud d'alep, les rebelles ont brisé le 6 août le siège de leurs quartiers imposé pendant trois semaines par le régime, appuyé par les Russe et le Hezbollah.
Au sud de la ville, les combats entre forces prorégime et rebelles se poursuivent, les premiers cherchant à reprendre le terrain perdu et à assiéger totalement de nouveau les quartiers rebelles.
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La présidentielle libanaise
Sur le plan libanais, le leader chiite a évoqué la question de la vacance à la présidence de la République qui dure depuis le 25 mai 2014, réaffirmant son soutien au général Michel Aoun. "Nous nous sommes engagés en faveur du général Aoun bien avant 2006, a affirmé le leader chiite. S'il y a un consensus sur cette candidature, nous serons ouverts par rapport au choix du (futur) chef du gouvernement", a-t-il assuré.
Hassan Nasrallah a par ailleurs profité de cette occasion pour saluer le président de la Chambre Nabih Berri et souligner la "nécéssité du dialogue national". Il a également appelé le gouvernement libanais à "assumer ses responsabilités" dans le dossier de l'exploration pétrolière et gazière au large du pays. "Le blocage dans ce dossier est une décision politique, a-t-il ajouté. (...) Le Liban est capable de protéger ses ressources face aux Israéliens, il ne manque plus que la volonté politique pour commencer l'exploitation". "La protection du Liban dans ces conditions difficiles est aussi du devoir de la résistance, a conclu Nasrallah. L'avenir du Liban, de la Palestine, de la Syrie et de la région représente l'avenir de la résistance".
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“On gouverne mieux les hommes par leurs vices que par leurs vertus.” de Napoléon Bonaparte Extrait de Pensées
FAKHOURI
08 h 11, le 15 août 2016