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Liban - Trafic sexuel

Kafa répond à un communiqué de HRW

Après la publication récente par Human Rights Watch (HRW) d'un communiqué intitulé « Des Syriennes risquent le trafic sexuel au Liban », l'ONG Kafa répond à certains points soulevés par l'organisation internationale.
Dans ce document, HRW met l'accent sur « la faiblesse et le manque de coordination de la réponse du gouvernement libanais au trafic sexuel », ce qui expose des femmes et des filles syriennes à ce danger. HRW s'est principalement penchée dans ce cadre sur l'affaire de Chez Maurice, un réseau de prostitution démantelé fin mars à Maameltein où quelque soixante-quinze femmes de nationalité syrienne ont été victimes de trafic humain.
« HRW a profité de cette affaire pour promouvoir sa nouvelle politique concernant le travail sexuel », déplore Kafa. Elle fait surtout référence au paragraphe dans lequel HRW affirme « être opposée à la criminalisation du travail sexuel entre adultes consentants », estimant que « la criminalisation du travail sexuel crée aussi des barrières qui privent les travailleurs de leurs droits élémentaires comme la protection contre la violence, l'accès à la justice en cas d'abus et l'accès aux services de santé essentiels ».
Kafa estime que l'analyse faite par HRW « est faible » et ne répond pas à « la réalité de la prostitution et du trafic des femmes en général » et au cas libanais spécifiquement. « Son analyse a même été trompeuse », insiste Kafa.
L'ONG constate ainsi que HRW a utilisé le terme « travail sexuel » sans l'expliquer, appelant même à « le décriminaliser pour une meilleure garantie des droits des travailleurs dans ce secteur ». « Au premier abord, le lecteur pense que l'organisation appelle à la décriminalisation des personnes qui offrent des services sexuels », note Kafa. Or, observe l'ONG, HRW entend par cela « la décriminalisation de l'ensemble de l'industrie de la prostitution et sa réglementation, sachant que cette industrie est composée de maquereaux, d'intermédiaires, de trafiquants, d'entreprises commerciales qui gagnent et font la promotion de la prostitution et de clients sans lesquels toute cette industrie n'aurait pas existé ». « HRW appelle-t-elle donc à innocenter ces derniers et à leur accorder une immunité légale et sociale ? » se demande Kafa.

Pas par choix
L'ONG fait remarquer par ailleurs qu'en parlant du « travail sexuel » et des « travailleurs de sexe », HRW n'a pas tenu compte du « facteur du genre, comme si ce phénomène ne touchait pas essentiellement des femmes et des filles, et comme si les acheteurs de ces services n'étaient pas absolument des hommes ». Par ailleurs, en désignant la prostitution par « travail sexuel », HRW « simplifie le problème et occulte le fait que la prostitution est un secteur caractérisé par la violence et basé sur l'exploitation des femmes », déplore Kafa, qui fait remarquer que la majorité des femmes qui se prostituent ne le font pas « par choix ».
Se demandant si, selon HRW, « la réglementation de la prostitution protégerait les travailleurs de sexe », Kafa affirme qu'une telle mesure « assurerait probablement la protection des maquereaux, des intermédiaires et des clients qui vont acquérir une légitimité légale pour les pratiques violentes qu'ils demandent aux femmes ».
Kafa fait référence dans ce cadre à des rapports internationaux sur la réglementation de la prostitution dans des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas, qui ont conclu au fait qu'une telle mesure n'a pas mis un terme à l'exploitation et au trafic humain, mais l'a consolidé, comme elle n'a pas renforcé la protection de la femme. Et l'ONG de conclure en affirmant que les femmes victimes de trafic humain ne peuvent bénéficier d'une protection légale que par l'abolition des articles de loi qui sont en contradiction avec la loi 164 pour sanctionner la traite des êtres humains, notamment l'article 523 du code pénal relatif à la facilitation et la pratique de la débauche et de la prostitution.

Après la publication récente par Human Rights Watch (HRW) d'un communiqué intitulé « Des Syriennes risquent le trafic sexuel au Liban », l'ONG Kafa répond à certains points soulevés par l'organisation internationale.Dans ce document, HRW met l'accent sur « la faiblesse et le manque de coordination de la réponse du gouvernement libanais au trafic sexuel », ce qui expose des femmes...

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