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À La Une - Syrie

Après Homs, c’est le tour de Rastane

Les violences ont fait au moins 55 tués hier ; le CICR attend toujours pour fournir de l’aide humanitaire à Baba Amr.

Des funérailles transformées en une manifestation antirégime dans la province d’Idleb. La répression armée a fait hier au moins 55 tués en Syrie. Photo Reuters

Poursuivant leur campagne contre l’Armée syrienne libre (ASL), les troupes gouvernementales syriennes ont violemment bombardé des positions rebelles dans le nord de Rastane, à 20 km au nord de Homs, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Située sur l’autoroute reliant Damas au nord du pays, Rastane avait été déclarée « ville libre » par l’ASL le 5 février. De nombreux militants s’attendent à ce que l’armée y concentre désormais son offensive ainsi que sur Qousseir (15 km au sud de Homs), où un civil a été abattu hier par un tireur embusqué. « Il s’agit des deux villes qui concentrent le plus de rebelles dans le centre de la Syrie et on s’attend à ce que ça soit la prochaine étape dans l’attaque du régime contre les militaires dissidents », a indiqué M. Abdel Rahmane, après la reprise jeudi par l’armée du quartier rebelle de Baba Amr à Homs.

 

En outre, des opposants ont rapporté que des blindés de l’armée régulière ont été déployés samedi à Deir ez-Zor. L’ASL, ont-ils indiqué, s’organise et s’équipe depuis deux mois dans cette localité en profitant du fait que les forces gouvernementales étaient accaparées à Homs. Dans la province de Damas, un siège des services de renseignements aériens à Harasta a été visé par des roquettes RPG hier soir, a indiqué l’OSDH. Et, d’après la télévision satellitaire al-Jazira, des combats opposent l’armée régulière à l’ASL à Damas et Deraa.

 

Sur le plan du bilan des victimes, au moins sept personnes, dont quatre enfants, ont péri hier dans le bombardement de Rastane. Parmi les morts figurent six membres d’une même famille tués lorsqu’une roquette s’est abattue sur leur maison. Au total, 20 personnes, dont 19 civils, ont péri dans des violences à travers le pays, selon l’OSDH. À Alep, un garçon de 10 ans a été tué par l’explosion d’une bombe placée devant une école dans le quartier de Boustane al-Bacha, encore selon l’OSDH. La télévision satellitaire al-Arabiya a, elle, rapporté un bilan de 55 tués pour la journée d’hier. Samedi, 44 personnes, dont 26 civils, sont mortes dans les violences qui ont fait depuis l’éclatement de la révolte il y a près d’un an plus de 7 500 morts, selon l’ONU.

 

Par ailleurs, aux abords du quartier de Baba Amr à Homs, un convoi de sept camions chargés d’une aide d’urgence du CICR attendait pour le troisième jour consécutif le feu vert du régime pour entrer. Les autorités ont avancé des raisons de sécurité, en particulier la présence de bombes et de mines sur la chaussée, pour justifier ce délai. Des journalistes de la chaîne officielle réalisent toutefois des reportages à Baba Amr, « désinfecté » selon eux des « groupes terroristes armés ». Le CICR a pu cependant distribuer hier de l’aide dans un village où sont réfugiés des habitants de Baba Amr. « Nous avons commencé la distribution d’aides dans le village d’Abel, situé à trois kilomètres de Baba Amr », a précisé le porte-parole du CICR à Damas, Saleh Dabbakeh, indiquant que des aides allaient être distribuées à Inchaat, un autre quartier de Homs. « Nous sommes sûrs qu’ils veulent prendre leur temps pour enterrer ou brûler les cadavres et effacer les traces de leurs crimes pour que le CICR ne s’aperçoive de rien », a affirmé Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne, en faisant référence aux centaines de victimes des violences dans ce quartier.

 

La Turquie a estimé que Damas commettait « un crime » en interdisant l’entrée de l’aide humanitaire, tandis que la Grande-Bretagne déclarait que ce « refus » montrait que le régime était « devenu criminel ». Vendredi déjà, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait affirmé que la situation en Syrie est « inacceptable, intolérable », appelant les autorités syriennes à « laisser entrer sans conditions préalables » l’aide humanitaire dans le pays et l’ensemble des parties à cesser « toute violence ». Sur le plan politique, M. Ban a affirmé que la mission de Kofi Annan, nouvel émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie, serait « d’obtenir un cessez-le-feu, de mettre fin à la violence et d’aider à une solution politique » par le biais d’un « dialogue politique ». De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, a estimé hier que l’opposition syrienne avait le « droit » de s’armer « pour se défendre ». Il a en outre appelé Moscou à « conseiller » à son allié syrien de mettre fin aux violences.

 

L’aide de l’Iran s’accroît, affirme Washington

Enfin, trois responsables américains, cités hier par le Washington Post, accusent l’Iran d’accroître son aide au régime syrien en termes de livraisons d’armes ou de mise à disposition de renseignements. Toujours selon des renseignements américains, un agent iranien aurait trouvé la mort en Syrie récemment, alors qu’il opérait avec les forces de sécurité syriennes dans le pays, poursuit le Washington Post. Selon un des trois responsables américains, l’Iran a récemment envoyé à Damas des membres de ses services de renseignements pour assister et former leurs homologues dans leur lutte contre les opposants à Bachar el-Assad. Les États-Unis ont déjà accusé, plusieurs fois au cours des dernières semaines, Téhéran de soutenir la répression menée par le régime de Damas.

 

Poursuivant leur campagne contre l’Armée syrienne libre (ASL), les troupes gouvernementales syriennes ont violemment bombardé des positions rebelles dans le nord de Rastane, à 20 km au nord de Homs, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Située sur l’autoroute reliant Damas au nord du pays, Rastane avait été déclarée « ville...

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