Allocutions de Berry et de Sargsyan
Le président Berry a souligné dans une allocution les relations amicales historiques entre le Liban et l’Arménie. « Ces relations ont été fondées sur la lutte commune des deux peuples pour l’indépendance, contre l’occupation et le mandat, a déclaré M. Berry. Le Liban a toujours été une seconde patrie pour les Arméniens qui, à leur tour, lui ont témoigné une loyauté inédite. L’Arménie a toujours pris parti pour la résistance du Liban, face à l’hostilité d’Israël, soutenant notre pays afin de poursuivre la libération de son territoire et d’appliquer les résolutions de l’ONU, a indiqué M. Berry. Les aspirations de nos deux pays à établir les meilleures relations bilatérales ont été traduites par les Parlements libanais et arménien à travers des visites et la signature d’accords en vue de développer la coopération parlementaire et l’échange d’expertises. Plus de neuf accords ont été signés à ce sujet, relevant du domaine des services aériens, de la protection des investissements, de la coopération commerciale, scientifique et pédagogique, de la santé et de la double imposition. Pourtant, ces accords ne sont pas suffisants, et j’invite les hommes d’affaires libanais et arméniens de par le monde à faire plus d’investissements dans nos pays », a-t-il ajouté.
M. Berry a évoqué dans son discours la situation régionale. Il a noté que « la région, berceau des civilisations et des religions monothéistes, est menacée de divisions, voire de fragmentations ethniques, confessionnelles et partisanes, puisqu’au quotidien dans cette région, on finance, on arme et on attise la discorde. La guerre civile libanaise a prouvé qu’aucune partie n’est en mesure d’isoler ou d’éliminer l’autre, et que la seule solution au Liban reste le dialogue et le consensus. Nous appelons les Libanais, en présence de ce cher visiteur, à respecter l’accord de Taëf et à participer au dialogue, dont l’objectif essentiel serait de confirmer que les armes sont réservées uniquement à la défense de la patrie. Les Libanais sont appelés à parvenir au consensus, sans attendre le sort de la Syrie », a-t-il conclu.
De son côté, le président arménien a remercié son hôte et le Parlement libanais pour leur position dénonçant le génocide arménien. Il a affirmé que son pays, et dès son indépendance, a accordé une grande importance à développer la coopération avec le monde arabe, mais que « le Liban occupe aux yeux des Arméniens un statut unique ». Concernant la situation dans la région, M. Sargsyan a regretté que « le Moyen-Orient et le sud du Caucase fassent encore partie des régions menacées de conflits profonds ». « L’Arménie s’inquiète du sort du Moyen-Orient, a-t-il ajouté. Le monde arabe a entamé une transition compliquée. En Syrie, les conflits armés et les opérations terroristes sont inadmissibles, et beaucoup d’Arméniens syriens vivent une phase difficile. Je suis sûr que la situation actuelle en Syrie découle de l’attitude de certains pays de la région, qui règlent leurs propres problèmes aux dépens du sang du peuple syrien. Nous avons toujours appelé à cesser l’effusion de sang en Syrie et à régler cette crise de manière pacifique », a-t-il expliqué, remerciant par ailleurs le Liban pour son soutien à l’Arménie dans l’affaire du Haut-Karabakh.
Visite à Haïgazian et à Antélias
D’autre part, le président arménien s’est rendu hier à l’université Haïgazian, où il s’est entretenu avec le président de l’institution, Paul Haydoustian, et avec un groupe d’étudiants de l’AUB, de la LAU et de l’USJ. M. Sargsyan a évoqué l’importance de l’université Haïgazian, comme étant « l’unique université arménienne en dehors d’Arménie », exhortant ses étudiants à contribuer au renforcement des relations entre le Liban et l’Arménie. Accompagné de son épouse Rita, il a aussi visité le siège du catholicos des arméniens-orthodoxes, à Antélias. Le catholicos Aram Ier, les évêques de la communauté, des ministres et des députés ainsi que les présidents des partis arméniens étaient présents à l’accueil. Au terme de l’entretien à huis clos entre le prélat et le président, le catholicos Aram Ier a indiqué qu’« il suivait de près la cause arménienne », demandant à la Turquie de « restituer aux Arméniens leur territoire et de reconnaître le génocide arménien ». Le président arménien a pour sa part affirmé que « son pays comptait sur le soutien de la communauté arménienne dans le monde », remerciant le catholicos Aram Ier de lui avoir remis les insignes de l’ordre de la Grande Croix.
tiens le 14 ne boycotte pas, c'est le repas gratuit, ou c'est que les libanais d'origine arménienne sont des électeurs. Le président arménien ne va pas à Bourj Hammoud ?
05 h 58, le 28 novembre 2012