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Liban - Liban-Syrie

Sleiman « satisfait » du discours d’Assad, Joumblatt fait de l’équilibrisme

Les commentaires au Liban au lendemain du discours prononcé par le président Bachar el-Assad devant le Parlement syrien sont très partagés.

Le président Sleiman conférant avec le député Joumblatt. Photo Dalati et Nohra

Alors qu'au sein du 14 Mars, on est resté, dans l'ensemble, très prudent hier sur ce qui se passe en Syrie, les voix prosyriennes habituelles n'ont pas tari de propos élogieux autour du discours de Bachar el-Assad.
Mais les deux commentaires les plus remarqués ont été ceux du président de la République, Michel Sleiman, et du chef du PSP, Walid Joumblatt. Le premier a adopté une position favorable au régime syrien, en affirmant sa confiance dans la capacité de ce dernier à franchir le cap des événements de son pays et à rester dans le camp de la fermeté. Quant à M. Joumblatt, qui s'était dans le temps fait le porte-parole au Liban des revendications du peuple syrien, il s'est livré à un exercice d'équilibrisme de haute voltige, soutenant à la fois le régime et le peuple.
M. Sleiman s'est dit « satisfait » de l'évolution de la situation en Syrie, soulignant « l'importance de la stabilité » dans ce pays et « les répercussions positives de cette stabilité sur les conditions de sécurité et la situation économique » en Syrie et au Liban.
Le chef de l'État a émis l'espoir que « les choses rentrent dans l'ordre pour que le processus de réforme puisse être parachevé en vertu des priorités essentielles ». Il s'est dit « confiant dans la capacité de la direction syrienne à franchir le cap de ces événements et à maintenir sa ligne de fermeté ».
Pour M. Joumblatt, le discours du président syrien « ouvre des horizons positifs à la suite des décisions prises il y a quelques jours par la direction du Baas en vue de susciter des changements structurels et essentiels qui, s'ils sont mis en œuvre avec sérieux, serviraient l'intérêt du peuple syrien et contribueraient à consacrer l'unité nationale syrienne et la stabilité intérieure de la Syrie ».
« La Syrie traverse, à l'instar de toute la région arabe, une phase délicate qui impose une lecture calme de tous les développements politiques et des changements à venir », a ajouté le chef du PSP.
« Tout le monde doit faire preuve d'un sens élevé des responsabilités de façon à préserver la stabilité de la région et d'empêcher qu'elle ne glisse vers l'anarchie, la division et l'effritement, mais aussi à satisfaire les aspirations des peuples arabes en matière de liberté, de démocratie et de justice sociale », a-t-il dit.
« À ceux qui, au Liban, suivent avec fièvre les événements de Syrie, il faut rappeler que la sécurité du Liban est tributaire de celle de la Syrie et que la stabilité dans ce dernier pays sert l'intérêt national libanais », a-t-il poursuivi.
M. Joumblatt a conclu en exprimant sa « solidarité avec la Syrie et son peuple » et en répétant son souhait de voir la Syrie « franchir cette passe en ayant à la fois consolidé sa stabilité et satisfait les revendications légitimes ».
Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a, quant à lui, estimé que « la Syrie, en tant que direction et en tant que peuple, est dans une bonne situation et qu'elle va vers davantage de consolidation du fait de la cohésion populaire et des réformes proposées ». « Ceux qui cherchent à saboter et à susciter l'anarchie ne parviendront pas à leurs objectifs », a-t-il assuré.
Cheikh Kassem a d'autre part réaffirmé que les mouvements de protestation dans la région « n'ont pas de quoi effrayer, car ils s'inscrivent dans le cadre de la confrontation contre le projet israélo-
américain ».
L'ancien président Émile Lahoud a salué le discours « courageux et franc » prononcé par le président Assad et dans lequel « il a expliqué les détails de la tentative de semer la discorde en Syrie ».
Selon lui, « le peuple syrien a fait échec à cette tentative en descendant en masse dans la rue pour soutenir le président et sa politique ». M. Lahoud en a conclu que « l'évolution en Syrie est contraire à d'autres pays arabes ».
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a lui aussi rendu hommage au président syrien pour avoir été « capable d'enraciner les constantes et les fondements qui donnent à la Syrie sa position, son rôle et son identité arabes » et pour avoir « réussi à réajuster la boussole de l'action arabe et islamique ».
Quant au député baassiste Kassem Hachem, il a estimé que les propos de Bachar el Assad sont « une traduction claire de la volonté du peuple arabe syrien ».
De l'autre côté de l'échiquier politique, le secrétaire général du 14 Mars, Farès Souhaid, s'est contenté de faire savoir que l'alliance ne s'ingérait pas dans les affaires syriennes. « Ce qui se passe en Syrie se passe en Syrie et s'est passé auparavant en Égypte, en Libye et ailleurs », a-t-il dit. « Il y a une insurrection arabe et certaines parties s'efforcent d'y impliquer un camp libanais. En tant que 14 Mars, nous avons longtemps mené campagne pour que personne ne s'ingère dans nos affaires. Par conséquent, nous n'allons pas nous-mêmes nous ingérer dans les affaires d'autrui. Ce qui se passe en Syrie concerne le peuple syrien et les peuples ont droit à l'autodétermination », a ajouté M. Souhaid.
De son côté, Ammar Houry, député de Beyrouth, a déploré « la campagne de presse menée ces derniers temps » contre le Courant du futur et visant à suggérer que ce denier joue « un rôle négatif dans ce qui se passe en Syrie ».
« La réponse à cette campagne est venue de la télévision officielle syrienne elle-même qui a démenti les informations faisant état de la saisie de navires transportant des armes du Liban vers la Syrie », a souligné M. Houry.
Selon lui, le discours de Bachar el-Assad a porté sur « des questions intérieures syriennes ». « Nous n'allons pas nous autoriser à intervenir dans les affaires des autres, tout comme nous avons toujours appelé les autres à ne pas intervenir dans les affaires intérieures libanaises », a-t-il dit.
Alors qu'au sein du 14 Mars, on est resté, dans l'ensemble, très prudent hier sur ce qui se passe en Syrie, les voix prosyriennes habituelles n'ont pas tari de propos élogieux autour du discours de Bachar el-Assad. Mais les deux commentaires les plus remarqués ont été ceux du président de la République, Michel Sleiman, et du chef du PSP, Walid Joumblatt. Le premier a adopté une position...

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