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Liban - Éclairage

Agressions anti-Finul : des messages- pressions adressés tous azimuts

Selon des loyalistes, les 25 agressions enregistrées ce dernier semestre contre la Finul, principalement contre son contingent français, constituent des missives adressées à de multiples destinataires : les États-Unis et l'Occident, au sujet des sanctions contre l'Iran ; la France, à propos de son malaise relationnel avec la Syrie qui n'a pas tenu les promesses relatives au dossier libanais, singulièrement par rapport au tracé des frontières ; la communauté internationale, pour ce qui est du Tribunal spécial pour le Liban, chargé de juger l'assassinat de Rafic Hariri et de ses compagnons, ainsi que la série d'attentats et de meurtres perpétrés par la suite au Liban ; le monde libre et les souverainistes libanais, en ce qui concerne l'armement, ou plutôt le désarmement, du Hezbollah. Sans compter bien d'autres messages collatéraux sur les divers problèmes ou conflits qui cloutent le Moyen-Orient tout entier, en effleurant le sous-continent indien, de l'Afghanistan à la Palestine, en passant par le Golfe, la Turquie et l'Irak.
Pour ces loyalistes, les derniers incidents du Sud sont inquiétants, car ils indiquent clairement qu'ils ne représentent qu'un premier avertissement sans frais et pourraient être prolongés d'une dangereuse escalade. Le Liban doit déjà amortir un sévère préjudice d'image et de crédibilité. Au moment où il demande que, conformément à la 1701, les effectifs de la Finul soient portés à 15 000 hommes, les pays contributeurs se demandent pour leur part s'ils ne doivent pas retirer rapidement leurs contingents, en laissant entendre que, face aux attaques que leurs unités subissent, le Liban n'assume pas ses devoirs de protection. Ou d'escorte pour garantir la liberté de mouvement des soldats de la paix, comme l'édictent les alinéas 11 et 12 de la 1701. Une précision à cet égard : la troupe nationale aurait effectivement tardé à se présenter sur les lieux des incidents, parce que ses effectifs dans la région ont été réduits dernièrement de 12 000 à 3 500 hommes, en raison de la mobilisation suscitée ailleurs par les élections municipales.
À ce propos, le président Michel Sleiman a réclamé des éclaircissements du commandement de l'armée, pour savoir comment les choses se déroulent de fait sur le terrain. Il a donné ses instructions pour qu'un nouveau modus operandi soit établi, en base d'une coordination et d'une coopération renforcées de l'armée avec la Finul. Parallèlement, le régime a établi des communications avec le président Nabih Berry et avec le directoire du Hezbollah, pour calmer le jeu.
Les loyalistes, du reste confortés par les virulentes critiques de partialité lancées contre l'ONU par le Hezbollah après le rapport Ban Ki-moon, réfutent les assertions selon lesquelles les attaques contre la Finul n'auraient qu'un caractère populaire local, sans arrière-plan politique. Ils soulignent que la parfaite synchronisation des agressions montre qu'elles sont le fruit d'un plan bien organisé. Des habitants civils ne s'en seraient pas pris d'eux-mêmes, de leur propre chef, à des militaires. Ils se seraient plaints à l'armée ou aux Forces de sécurité intérieure.
Cette observation, les capitales l'endossent, et des diplomates occidentaux ont informé les autorités libanaises que, face à une machination hostile, leurs gouvernements pourraient retirer leurs contingents sous peu. Ou ne laisser en place qu'une présence symbolique, jusqu'à ce que l'État libanais enraye tout risque, en faisant la lumière sur les tenants et aboutissants de ce qui s'est passé.
Pour les diplomates, qui se réfèrent à l'esprit de la 1701, trois éléments sont censés assurer le bon déroulement de la mission de la Finul : d'abord la coopération de la population ; ensuite le concours coordonné avec l'armée libanaise ; enfin la bonne volonté du Hezbollah, étant donné que la Finul doit s'interposer pour qu'il ne se retrouve plus confronté à Israël, avec nouvel embrasement du front du Sud.
Pour protéger la paix, poursuivent ces sources, la Finul ne doit être ni attaquée ni placée en situation d'instabilité sécuritaire. Elle ne doit pas craindre des opérations terroristes soudaines, des attentats-suicide par exemple, comme elle a tout lieu de le ressentir aujourd'hui. Mais qui donc, se demande un diplomate occidental faussement naïf, voudrait dégommer la force onusienne et la forcer à plier bagage ? Pourquoi l'armée libanaise montre-t-elle des failles dans l'accomplissement des obligations découlant non seulement de la 1701 mais de la responsabilité et de l'intérêt de l'État libanais en tant qu'entité souveraine, du moins sur le papier.
Retour aux causes. Le même diplomate occidental se dit d'accord avec les loyalistes du cru quand ils estiment que le recours à des attaques contre la Finul s'explique par le proche passé et par le proche futur. C'est-à-dire qu'il constitue d'abord une riposte à Ban Ki-moon. Et ensuite, un avertissement au sujet de la publication, avant la fin de l'année en cours, de l'acte d'accusation du procureur Bellemare dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri. L'ONU se verrait signifier que la Finul aurait encore des ennuis, et sans doute encore plus graves, s'il se confirmait que des mises en cause d'éléments partisans, ou de sympathisants avérés, allaient émailler les conclusions de l'accusateur du TSL.
Selon des loyalistes, les 25 agressions enregistrées ce dernier semestre contre la Finul, principalement contre son contingent français, constituent des missives adressées à de multiples destinataires : les États-Unis et l'Occident, au sujet des sanctions contre l'Iran ; la France, à propos de son malaise relationnel avec la Syrie qui n'a pas tenu...

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