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Lifestyle - Mode

La Fondation Vuitton invite le musée Pouchkine

« Le déjeuner sur l’herbe » de Claude Monet (musée Pouchkine).

La Fondation Vuitton fera renaître à l'automne, à Paris, le premier musée d'art moderne de l'histoire. Il s'agit du musée d'État des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou, qui réunit la collection de Sergueï Chtchoukine. Ce collectionneur avait rassemblé avant 1914 des dizaines de chefs-d'œuvre impressionnistes, postimpressionnistes et cubistes. Nationalisée en 1918 par un décret signé de Lénine en personne, cette collection avait été fusionnée avec une autre collection privée importante, celle d'Ivan Abramovitch Morosov, pour constituer officiellement en 1923 le « Musée de l'art moderne occidental », le premier du genre.
Lors de ses premiers voyages à Paris, Sergueï Chtchoukine, initié par le marchand Paul Durand-Ruel, s'intéresse d'abord aux impressionnistes, particulièrement à Monet, dont la collection compte pas moins de 13 œuvres. Viendront les rejoindre huit Cézanne, 16 Gauguin, cinq Degas, quatre Van Gogh...
Mais la rencontre décisive survient en 1907 : c'est celle de la famille Stein (Leo et Gertrude), que lui présente un autre marchand, Ambroise Vollard. Américains, issus d'une famille de banquiers, les Stein « ont une vision extérieure et achètent systématiquement des objets de scandale », comme La Femme au chapeau de Matisse (1905). Grâce à eux, Chtchoukine rencontre Matisse et Picasso. Au premier, il va commander les panneaux monumentaux de la Danse et de la Musique destinés à l'escalier de sa résidence, le palais Troubetskoï. Effrayé par le scandale suscité par ces œuvres lors du Salon d'automne, Chtchoukine renonce à les acheter, puis change d'avis, pris de remords.
Les quelque 270 pièces acquises par Chtchoukine exercèrent une influence considérable sur les jeunes artistes russes, malgré l'existence éphémère du musée : Staline proclame sa dissolution en 1948 et ordonne la dispersion des œuvres dans des musées de province, parfois leur destruction. Finalement, la collection est répartie entre le musée Pouchkine à Moscou et celui de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.
La Fondation Vuitton a entamé des discussions en septembre 2014 avec ces deux établissements et un contrat de partenariat a été signé le 10 février dernier. Selon la fondation, le projet n'aurait pu se réaliser sans « l'active complicité » du petit-fils de Sergueï Chtchoukine, André-Marc Delocque Fourcaud.
À l'arrivée, ce sont 128 peintures, huit sculptures, de Matisse à Gauguin, de Cézanne à Picasso, qui seront présentées aux visiteurs de la Fondation Vuitton. Ce sera aussi la première fois qu'est présenté un ensemble aussi important de cette collection constituée entre 1898 et 1914 par ce grand industriel moscovite. L'exposition se déploiera dans tous les espaces du bâtiment de Frank Gehry (soit 2 400 m²), avec des salles thématiques (paysages, portraits...) et des salles monographiques (Gauguin, Matisse, Picasso). Elle abordera aussi l'influence de la collection sur l'avant-garde russe (futurisme, suprématisme, constructivisme), avec 30 œuvres de Malevitch, Rodtchenko, Larionov, Tatline, Popova...
« C'est un grand moment. Même les Russes n'ont jamais vu ainsi cette collection », souligne Anne Baldassari, commissaire de cette exposition visible du 22 octobre prochain au 20 février 2017 et dont la billetterie est déjà ouverte.

(F.A.D. et AFP)

La Fondation Vuitton fera renaître à l'automne, à Paris, le premier musée d'art moderne de l'histoire. Il s'agit du musée d'État des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou, qui réunit la collection de Sergueï Chtchoukine. Ce collectionneur avait rassemblé avant 1914 des dizaines de chefs-d'œuvre impressionnistes, postimpressionnistes et cubistes. Nationalisée en 1918 par un décret...

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