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Cinema- - Trois questions à...

Davy Chou sublime la jeunesse cambodgienne dans « Diamond Island »

Le jeune réalisateur français était présent au cinéma Metropolis pour parler de son dernier film, sélectionné à la Semaine de la critique, à Cannes. D'une disponibilité et d'une humilité remarquables, il a répondu aux questions de « L'Orient-Le Jour ».

Davy Chou au cinéma Metropolis. Photo Michèle Aoun

Davy Chou avait consacré avec brio la mémoire du cinéma cambodgien en 2012 dans le documentaire Le sommeil d'or. Cette année, le teen movie Diamond Island a été récompensé par le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Si ses parents cambodgiens ont quitté leur pays natal juste avant l'arrivée au pouvoir des Khmers rouges en 1975, le cinéaste a réussi à capter dans cette œuvre les rêves de jeunes Cambodgiens avides de posséder un futur qui leur échappe. Des histoires croisées où les songes, l'amour, la mort et le goût de la vie se mêlent dans une ambiance très pop.

Ces jeunes acteurs ont presque tout appris de vous. Qu'est-ce qu'ils vous ont enseigné en retour ?
Leur manière de se comporter entre eux. J'ai essayé de glaner ces impressions et de les reproduire dans un film. Le plan de travail était très précis, mais la place laissée à l'improvisation et aux changements de plan était vitale. J'ai eu la chance de faire le casting bien en amont, trois mois avant le tournage. On se voyait souvent. Le fait de les laisser entre eux, puis de passer des journées entières de répétition, m'a fait beaucoup réfléchir en terme de groupe. Ce sont des acteurs amateurs au service d'une œuvre très réaliste, étant donné que la réalité de la jeunesse était peu documentée. Mais à travers eux, j'ai voulu que toutes les autres jeunesses s'y retrouvent.

La couleur du film, très flashy au début, s'assombrit vers la fin. Qu'avez-vous voulu montrer avec ce choix de la photographie ?
J'ai beaucoup travaillé sur l'image avec le chef opérateur Thomas Favel et le l'ingénieur du son Vincent Villa. Si je n'ai pas choisi la caméra à l'épaule, c'est parce que je voulais mettre l'accent sur la notion de rêve où le spectateur pourrait pénétrer. Il fallait capter la sensualité de l'image. Par ailleurs, mettre en parallèle le monde virtuel qu'est Diamond Island et le monde factice qui porte en lui une amnésie culturelle était essentiel. L'esprit de jeu vidéo insufflé dans les scènes mêlent liberté et assujettissement, puisque le personnage à l'écran est piloté par la manette. Je voulais montrer donc comment le rêve libre et singulier peut être organisé par le collectif à savoir des puissances supérieures.

Si on quitte la presqu'île un instant, pour se focaliser sur le lourd passé et présent du régime politique cambodgien...
C'est difficile d'aller contre le temps. Le Cambodge a eu une histoire tellement tragique. Et puis, il y a cette jeunesse lancée à corps perdu dans cette mondialisation... Au moment où ce monde arrive au Cambodge, d'un seul coup, avec les réseaux sociaux et l'ouverture économique, cette émergence a provoqué des comportements brutaux et assez incontrôlés. Pour la première fois, des manifestations ont eu lieu au Cambodge avec des jeunes qui ont contesté les résultats de l'élection du Premier ministre en 2013. Cela donne de l'espoir.

Davy Chou avait consacré avec brio la mémoire du cinéma cambodgien en 2012 dans le documentaire Le sommeil d'or. Cette année, le teen movie Diamond Island a été récompensé par le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Si ses parents cambodgiens ont quitté leur pays natal juste avant l'arrivée au pouvoir des Khmers rouges en 1975, le cinéaste a réussi à capter...
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