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À La Une - Conflit

En Syrie, le régime décrète une nouvelle trêve

Deux pilotes d'hélicoptère russes ont été tués vendredi près de Palmyre.

Les bombardements avaient repris samedi sur les quartiers rebelles d'Alep, tuant quatre civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). AFP / FADI AL-HALABI

La prolongation de 72 heures de la trêve, décrétée la veille par l'armée syrienne, a été sérieusement mise à mal dans la journée de samedi dans les quartiers rebelles d'Alep, dans le nord de la Syrie, et prés de Palmyre, dans le centre du pays.

Crainte de pénuries à Alep
Dans le nord de la Syrie, les habitants des secteurs rebelles d'Alep vivaient samedi dans la crainte de pénuries après que les forces du régime ont coupé la dernière route d'approvisionnement de cette partie de la ville du nord de la Syrie, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les bombardements avaient ainsi repris samedi sur les quartiers rebelles d'Alep, tuant quatre civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). D'après la Défense civile dans la partie rebelle, l'un de ses centres a été visé, tuant l'un de ses volontaires. Quelque 200.000 personnes vivent dans les quartiers est de l'ancienne capitale économique de la Syrie, contrôlés par les rebelles depuis 2012 et que les prorégime, qui tiennent la partie ouest, cherchent à assiéger et reprendre.

"Il y a deux jours, je suis allé au marché et j'ai fait le plein d'essence pour ma moto. Aujourd'hui, je n'ai pas trouvé une seule tomate", se plaignait samedi Bilal Qaterji, employé dans le textile dans le quartier rebelle de Boustane al-Qasr. "Il n'y a pas une goutte d'essence non plus car la route du Castello est coupée", disait à l'AFP.

Malgré les tentatives des rebelles de les repousser, les forces prorégime se trouvaient samedi à moins de 500 mètres de la route du Castello, au nord d'Alep. Depuis jeudi, elles peuvent surveiller et tirer sur toute personne ou tout véhicule empruntant cet axe utilisé par les civils et les rebelles, qui se retrouvent bloqués. Vendredi, un homme et ses deux enfants ont péri dans des bombardements sur cette route, a indiqué l'OSDH.
"Je crains que la route du Castello ne reste coupée encore longtemps: cela va entraîner des pénuries de pain et de produits de première nécessité", s'inquiète Ahmad Kanjou, au chômage et père de quatre enfants.

En Syrie, près de 600.000 personnes vivent dans 18 zones ou localités assiégées, dans la plupart des cas par les forces gouvernementales, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale.

 

(Lire aussi : Plus de 50 civils tués dans des bombardements à Alep et Idleb)

 

'Beaucoup de morts'
Ripostant à l'avancée des prorégime, les insurgés ont lancé des tirs intenses de roquettes contre la partie progouvernementale d'Alep, faisant vendredi 41 morts en grande majorité des civils, dont 14 enfants, et 200 blessés, selon un nouveau bilan de l'OSDH. Les médias officiels ont parlé de 43 morts et 300 blessés.

"Il y a beaucoup de morts dans la partie gouvernementale car la population y est cinq fois plus importante que celle dans la partie rebelle", soit un million de personnes, a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

L'armée syrienne a toutefois annoncé samedi qu'elle prolongeait de 72 heures la trêve qu'elle avait décrété mercredi et qui a expiré vendredi à minuit, selon l'agence officielle Sana.

Mais les frappes du régime se poursuivaient également à l'est de Damas, où le régime a réussi à reprendre la localité du Midaa, dans la Ghouta orientale, coupant ainsi une des routes principales d'approvisionnement du groupe islamiste Jaych al-Islam, selon l'OSDH. Ce groupe soutenu par l'Arabie saoudite contrôle la plus grande partie de la banlieue est de la capitale, zone régulièrement bombardée par les forces gouvernementales et l'aviation russe. Jaych al-Islam est accusé par le régime de bombarder Damas.

 

(Lire aussi : La Turquie propose à la Russie une coopération contre l’EI)

 

Un hélicoptère syrien abattu près de Palmyre
Par ailleurs, deux pilotes d'hélicoptère russes ont été tués vendredi près de Palmyre, dans le centre de la Syrie, quand l'hélicoptère syrien dans lequel ils volaient a été abattu, a annoncé samedi le ministère russe de la Défense.
Ces décès portent à 12 le nombre officiel de combattants russes ayant péri dans ce conflit depuis que la Russie y a entamé des bombardements en septembre pour soutenir son allié Bachar el-Assad.

"Le 8 juillet, les pilotes-instructeurs Riafagat Khabibouline et Evguéni Dolguine effectuaient une mission à bord d'un hélicoptère syrien Mi-25 armé. Au même moment, à l'est de Palmyre, les combattants de l'organisation Etat islamique ont lancé une offensive", a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué, cité par les agences de presse russes. "Après avoir épuisé ses munitions et sur le chemin du retour, l'hélicoptère a été pris sous le feu des terroristes et s'est écrasé sur le territoire contrôlé par la Syrie. L'équipage est mort", selon le communiqué.

Mi-juin, le ministère de la Défense avait déjà annoncé la mort de deux soldats russes en quelques jours. L'un avait été tué par l'explosion d'une voiture piégée alors qu'il protégeait un convoi humanitaire dans la région de Homs (centre) et l'autre, blessé près d'Alep (nord), était mort dans un hôpital militaire de Moscou.

Après plusieurs mois de frappes aériennes, Vladimir Poutine a annoncé en mars le retrait de la majeure partie de son contingent militaire de Syrie mais celui-ci continue d'y mener des frappes contre des "cibles terroristes" et en soutien aux forces de Bachar el-Assad.

Déclenchée en 2011, la révolte en Syrie contre le régime s'est transformée en guerre dévastatrice dans laquelle sont maintenant impliqués un multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux.
En cinq ans, ce conflit complexe a fait plus de 280.000 morts et des millions de déplacés.

 

 

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commentaires (4)

ILS CROIENT SE RIRE DU MONDE... MAIS SE RIENT D,EUX-MEMES...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 09, le 10 juillet 2016

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Commentaires (4)

  • ILS CROIENT SE RIRE DU MONDE... MAIS SE RIENT D,EUX-MEMES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 09, le 10 juillet 2016

  • Cest ecore abderahman osdh qui ne veut decidement pas prendre de vacances et nous laisser apprécier les largesses et la grande mansuétude du régime du héros Bashar qui accorde une prolongation de la trêve. Quand est-ce qu'il va nous faire son brexit cet abderahmane osdh. ?

    FRIK-A-FRAK

    11 h 04, le 10 juillet 2016

  • Lire un mixte de l'OSDH /AFP ...c'est comme lire Tintin en martiens...!

    M.V.

    09 h 02, le 10 juillet 2016

  • Quelle trêve?

    Yves Prevost

    05 h 48, le 10 juillet 2016

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