L’ambassadrice Elizabeth Richard (à droite) et la chargée d’affaires près l’ambassade du Liban, Carla Jazzar.
Lors d'un dîner donné, la semaine dernière, en son honneur par la chargée d'affaires près l'ambassade du Liban à Washington, Carla Jazzar, la nouvelle ambassadrice des États-Unis au Liban, Elizabeth Richard, a tenu à exprimer son optimisme quant aux perspectives de solution sur la scène locale.
« Ce que je peux vous dire, a-t-elle souligné sur ce plan, c'est que je suis optimiste quant au fait que le Liban s'en sortira avec le soutien des États-Unis et grâce aux efforts que déploie le peuple libanais. Si quelque chose fonctionne au Liban, c'est bien grâce au peuple libanais dont la résilience s'étend, par-delà les problèmes internes, à la présence d'un million et demi de réfugiés syriens. Et nous sommes déterminés à le seconder dans ce domaine de même qu'à œuvrer, ici à Washington, pour que cette maladie de la violence, qui atteint la région, n'affecte pas davantage le Liban. » Cette aide, l'ambassadrice US l'avait clarifiée lors d'une audition devant la commission des Relations extérieures du Sénat qui devait approuver sa nomination. Ce qui a été, évidemment, fait.
« Le respect des libertés religieuses et la tolérance sont au cœur même de l'identité libanaise, a relevé Mme Richard, et nous devons faire ce que nous pouvons pour maintenir ces principes. Et je me propose de renforcer davantage notre partenariat avec le Liban. » Par la même occasion, elle a remercié le Congrès pour son assistance au niveau de la présence des réfugiés syriens au Liban. Elle a noté dans ce contexte que le secrétaire d'État John Kerry a annoncé récemment, à Londres, l'octroi d'une nouvelle aide humanitaire de 133 millions de dollars, portant au total l'aide au Liban dans ce domaine à un milliard de dollars depuis le début de la crise.
Une compétence qui sied à l'actuel contexte libanais
Une fois au Liban, l'ambassadrice américaine va poursuivre cette initiative. Dans ce cadre, le Liban étant membre de la coalition anti-EI, menée par les USA, Mme Richard va développer davantage la solide relation, déjà existante, avec les forces armées libanaises et les Forces de sécurité intérieure.
Également à son agenda, « la collaboration avec les voix libanaises de la modération pour atteindre la pleine souveraineté et l'indépendance du pays, que remet notamment en question la décision unilatérale du Hezbollah de se battre aux côtés du régime syrien ».
L'élection présidentielle ? « C'est avant tout une responsabilité libanaise, souligne-t-elle. À travers le Groupe international de soutien au Liban, les États-Unis ont rallié la communauté internationale, parlant d'une seule voix pour mettre fin à la vacance présidentielle. Si cela se confirme, nous soutiendrons les Libanais dans leur effort d'installer un gouvernement opérationnel. »
Traits fins, toujours affable et souriante, l'ambassadrice Elizabeth Richard (juste la cinquantaine) débarque au Liban avec à son actif trois décennies de diplomatie « à la dure » et faisant face à de grands défis. Elle a exercé, entre autres, en Afghanistan (où elle était directrice du programme d'entraînement de la police antinarcotique), au Pakistan (pour la synchronisation des efforts US le long de la frontière pakistano-afghane) et dernièrement au Yémen (chargée d'affaires à un moment crucial, de 2010 à 2013). Sans compter qu'en tant qu'assistante du secrétariat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient au département d'État, elle a géré un budget de 7 milliards de dollars consacré au programme américain d'assistance à l'étranger. Autant de compétences spécifiques exercées dans des contextes ayant des similitudes avec la conjoncture présente au Liban. « Une solide personnalité et l'exemple même de la main de fer dans un gant de velours », a notamment dit d'elle la chargée d'affaires libanaise, Carla Jazzar, en la présentant.
Elizabeth Richard est la veuve d'un diplomate chevronné, Christopher John Richard, décédé en janvier 2015 d'une mort subite, à l'âge de 55 ans, et dont elle a accroché l'alliance sur une chaîne qu'elle porte autour du cou. Le couple s'était marié à Chicago en 1988.
Pour mémoire
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« Ce que je peux vous dire, a-t-elle souligné sur ce plan, c'est que je suis optimiste...
Le fait de déclarer la non independence du Liban permettra-t-elle sa colonisation aussi par le voisin du sud. Pauvre pays.
11 h 48, le 10 juillet 2016