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Nos Lecteurs ont la Parole - Roger BEJJANI

Adieu la démocratie, place à la méritocratie

I. Révolution politique (1re partie*)

Il ne faudrait surtout pas que les nuls du rêve fasciste à l'européenne des années 30 ou les génocidaires à la Assad d'aujourd'hui se sentent concernés ou valorisés par cet article. Parce que s'il est vrai que la démocratie majoritaire dans son état pur ne peut plus et ne doit plus gérer l'humanité, l'alternative n'est certainement pas la dictature d'un illuminé ou d'un groupe d'illuminés. Les défis sont trop importants et vitaux pour être laissés aux humeurs, mais surtout à la merci de l'« intellect » de la majorité humaine. Une majorité ignorante et/ou instinctive et/ou sectaire et/ou réactionnaire.
La gestion de l'eau, la préservation de la planète, l'espérance de vie en croissance qui se dilate de décennie en décennie, l'incurie gestionnaire des ressources de plusieurs pays, les transferts de population, les pays surendettés, les populations du Sud pauvre qui se multiplient à un taux 2 a 3 fois plus élevé que celui des populations du Nord riche sont des problèmes sérieux et graves. Il devient irresponsable de miser sur un décompte de voix bête et méchant dans la sélection des gestionnaires de demain.
Mais quoi faire ? Cet article défend le concept de gouvernance basé sur la méritocratie. Un système qui, d'un côté, incite les citoyens de tous les pays, chacun dans sa commune, cité, caza (Liban), État (États-Unis) ou région, à être productif et responsable ; et, de l'autre, actualisera la valeur du vote de chaque citoyen et son droit à la représentativité, dépendamment de la valeur collective de la région.
Une méritocratie n'aurait jamais permis un Brexit ridicule et choquant. Londres, Oxford et Cambridge ont voté massivement pour rester dans l'UE. Ces trois villes sont représentatives de l'intelligentsia du Royaume-Uni et de sa force financière. Pourtant, elles ont été marginalisées par une ridicule petite majorité mathématique.
La valeur collective (de la région) est à définir selon une matrice de performance et un algorithme qui prend en compte les critères suivants : moyenne d'impôts par habitant de la région ; performance environnementale (calculée sur la base d'une sous-matrice) ; performance sécuritaire ; croissance économique; chômage ; performance au niveau de l'éducation ; respect des droits de l'homme (inclus droit des travailleurs étrangers, handicapés, des femmes, des enfants, des laissés-pour-compte...) ; degré de corruption ; ratio de pauvreté ; respect de la règle d'or budgétaire par le conseil municipal de chaque région ; ratios sociaux (personnes du 3e âge assurées médicalement, plans de retraites régionaux...).
Dépendamment de la somme intelligente des coefficients respectifs selon un algorithme sophistiqué des 11 critères définis ci-haut, chaque région sera notée. Cette note définira deux valeurs très importantes : la valeur du vote par votant (vote au suffrage universel ou référendum) par région, et le nombre d'habitants par région ayant droit à un parlementaire, ou ratio de représentativité.

La méritocratie vue globalement
La méritocratie ne devrait pas se limiter à la représentativité nationale, mais devrait être globale et à l'échelle de la planète.
Le concept d'indépendance et de souveraineté absolue est une chimère. Les États-Unis et la Chine sont interdépendants. La pollution produite par un pays affecte la planète entière. La pauvreté, la misère et les effroyables épidémies dans un coin du monde peuvent avoir un effet domino partout ailleurs (Ebola, sida, Zika, vache folle...). Les ressources mal gérées peuvent mettre l'humanité en danger.
Le rôle des Nations unies et du Conseil de sécurité devrait être plus proactif et ne devrait pas être limité à la classification des pays par thème (bien-être, corruption, pauvreté etc...). L'addition intelligente des divers indices par État devrait définir les pays devant être mis sous la tutelle d'un nouvel organisme des Nations unies gestionnaire universel, afin d'améliorer les divers indices de ce pays et le hisser à un niveau d'autonomie gouvernementale.
Il est inconcevable de voir des enfants vivants dans la misère dans des pays dont les ressources sont abondantes ! Se réfugier derrière le concept de souveraineté nationale est tout simplement irresponsable. Les problèmes engendrés par une mauvaise gestion de certains pays deviennent très vite des problèmes globaux. Il est nécessaire et juste d'instaurer une méritocratie universelle, anticiper et résoudre les problèmes à leur source au lieu de réagir trop tard et trop peu.
Continuer à gérer le monde dans le cadre de gouvernance actuel où se bousculent médiocrité, affairisme, populisme, xénophobie et arrivisme politique ouvrira la voie à une émergence d'une nouvelle forme de fascisme. Des murs s'érigeront en place des ponts nécessaires. Le monde imaginé par John Lennon restera un monde imaginaire.

Un Liban méritocratique ? Pourquoi pas ?
La refonte du système libanais en un système méritocratique permanent prend comme base un changement constitutionnel profond.
1. Un régime présidentiel remplace le régime parlementaire impotent d'aujourd'hui.
2. Un président et un vice-président sont élus au suffrage universel.
3. Aucun découpage de fromage sur base confessionnelle. Plus de positions réservées aux diverses confessions.
4. Fin de la parité confessionnelle au sein du Parlement ou ailleurs.
5. Une décentralisation extrême incluant le système éducatif public. Les municipalités deviennent de vrais pouvoirs locaux.
6. Chaque caza aura sa municipalité, contrairement à aujourd'hui, ou chaque village à sa municipalité.
7. Les procureurs régionaux et nationaux sont élus par le peuple.
8. Plus de Premier ministre.
9. Un conseil exécutif ou les ministres sont nommés par le président élu (à l'américaine).
10. L'adoption de la circonscription régionale pour les élections parlementaires mais selon le système de 1 vote / 1 candidat.
11. L'adoption du système méritocratique comme pierre angulaire dans la quantification des électeurs, mais aussi dans le nombre de représentants parlementaires par région. Ce point étant une condition sine qua non pour l'adoption des 10 autres points.
Mais comment cette méritocratie va-t-elle rationaliser les élections ? Les rendre plus efficaces, plus intelligentes et plus justes pour l'avenir des citoyens ?
Il existe au Liban 25 cazas-villes. Ce nombre peut être revu à la hausse, surtout à Beyrouth, qui peut être scindée en trois. Chacun de ces cazas-villes sera considéré comme une région.
Le premier Conseil national méritocratique (CNM) sera présidé d'office par le président de la République sortant le plus récent. Quant aux membres de ce conseil, ils représentent, et d'une manière rotative, des organisations non gouvernementales spécialisées et agréées.
Ce CNM devrait commencer par définir le coefficient par critère de performance (voir les 11 critères énumérés ci-dessus); avaliser l'algorithme ; présenter le système, articulations, coefficients et algorithme aux pouvoirs locaux, municipalités, parlementaires actuels, cercles économiques et autres par région, et sensibiliser le public à travers les médias.

Roger BEJJANI

*La deuxième partie dans un prochain article

I. Révolution politique (1re partie*)
Il ne faudrait surtout pas que les nuls du rêve fasciste à l'européenne des années 30 ou les génocidaires à la Assad d'aujourd'hui se sentent concernés ou valorisés par cet article. Parce que s'il est vrai que la démocratie majoritaire dans son état pur ne peut plus et ne doit plus gérer l'humanité, l'alternative n'est certainement...

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