La bombe lancée par les ministres de la Santé et de l'Agriculture la semaine dernière sur les 45 pesticides cancérigènes utilisés sur le marché libanais a fait réagir, hier, l'Association de protection du consommateur (APC).
« Nous demandons que les produits en question soient retirés immédiatement des dépôts des commerçants qui les ont importés, souligne le communiqué de l'APC. Il faut obliger les sociétés à ne pas écouler ces pesticides défendus sous peine de poursuites judiciaires et de retrait de permis. Il est crucial aussi de s'assurer que ces pesticides ne sont plus dans le pays, et de demander des comptes aux responsables de leur intégration sur le marché. Il serait utile par ailleurs d'effectuer des tests sur les produits agricoles afin de s'assurer qu'ils ne comportent pas des taux importants de résidus toxiques. »
L'association prévient également qu'elle compte « présenter des plaintes contre les importateurs ayant introduit ces pesticides et les ayant vendus sur le marché libanais ».
L'APC revient sur les graves déclarations du ministre de la Santé Waël Bou Faour, au cours de sa conférence de presse, à propos du taux de cancer supérieur, au Liban, à tous les autres pays arabes. Elle s'interroge sur le sérieux du rôle de prévention joué par les autorités à ce niveau, se demandant si de telles déclarations ne justifient pas que le parquet se saisisse de l'affaire, ou que le Conseil des ministres y consacre une réunion. « Nous demandons au ministre de la Santé de s'atteler à la tâche de la formation de la Commission libanaise pour la sécurité des aliments, citée dans la loi sur la sécurité sanitaire des aliments qui vient d'être adoptée », conclut l'APC. Cette commission, qui sera un organisme indépendant rattaché au Conseil des ministres, est supposée contrôler tout ce qui touche de près ou de loin à l'alimentation.
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En retirant les 45 pesticides du marché libanais, serait-il possible de retirer le 46eme pesticide, le plus dangereux, non mentionné pour raison politique par Abou Faour : le Hezbollah. En effet si la définition de pesticide est celle d'un produit qui, consommé à petites doses et pendant une longue période, aboutit à la mort de l'organisme qui en a été la victime, je ne vois pas pourquoi le Hezbollah devrait échapper à cette interdiction.
Saleh Issal
12 h 59, le 21 juin 2016