Plusieurs dizaines de Syriens ont observé dimanche un sit-in inédit devant le Parlement à Damas pour protester contre la flambée des prix dans le pays en guerre. AFP / STRINGER
Plusieurs dizaines de Syriens ont observé dimanche un sit-in inédit devant le Parlement à Damas pour protester contre la flambée des prix dans le pays en guerre, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le rassemblement de deux heures en matinée semble avoir été toléré par les autorités du régime, malgré la présence d'une dizaine de policiers anti-émeute à quelques mètres des manifestants, mais qui ne sont pas intervenus.
Des partisans du régime de Bachar el-Assad avaient exprimé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux leur frustration de la politique économique du gouvernement, mais pratiquement aucun rassemblement critique des autorités n'a eu lieu dans la capitale depuis cinq ans.
En 2011, des manifestations pacifiques en Syrie réclamant des réformes politiques du régime avaient été réprimées avant que le pays ne bascule dans la guerre opposant les forces du régime à des rebelles réclamant son départ.
"Non à la cherté de vie, le peuple meurt de faim", lit-on sur une pancarte. "Assemblée du Peuple (Parlement syrien), sois avec le peuple, dis non à la hausse des prix", peut-on lire sur une autre pancarte, au moment où une séance parlementaire discutait de la décision du gouvernement jeudi d'augmenter le prix des carburants, notamment celui de l'essence de 40%.
En 2014, les subventions du gouvernement sur les dérivés pétroliers avaient baissé de 80%, un an après que le régime a perdu la plupart de ses champs pétroliers au profit du groupe jihadiste État islamique (EI) à Deir ez-Zor (est).
Selon des experts, le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait revenir trois décennies en arrière l'économie du pays, privé de quasiment tous ses revenus et dont la majorité des infrastructures est détruite.
Le 8 mai, la livre syrienne était à son plus bas historique avec une dépréciation de plus de 92% de sa valeur par rapport au dollar au marché noir en comparaison avec la période d'avant-guerre, rendant la plupart des salaires des Syriens négligeables.
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15 h 56, le 20 juin 2016