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Lifestyle - Liban pop

Ruby, Luna, Carmen et les autres...

Claudia Marchalian est prolifique en écriture. La preuve sur petit écran. Elle présente en cette saison de ramadan deux séries, diffusées sur deux chaînes différentes, « Ya reyt ! » et « Wayn kinté ? »

Claudia Marchalian. Photo DR

Depuis neuf ans qu'elle s'est mise à l'écriture, ses scénarios ont autant d'aficionados que de détracteurs. On lui reproche d'être verbeuse, grande gueule ou encore provocante. Mais, il faut l'avouer, avoir cinquante séries à son actif en si peu d'années, c'est une gageure et un défi que Claudia Marchalian a relevés sans s'essouffler et sans jamais baisser les bras. « Je connais certains qui ont écrit une série et se sont arrêtés. Ce travail d'écriture n'est pas facile. Ce n'est pas tant la première œuvre qui est difficile, mais toutes celles qui vont suivre et qui doivent être à la hauteur de la première. » Toujours est-il que cette diplômée d'art dramatique de l'Université libanaise, qui avait commencé sa carrière en tant qu'actrice, est devenue la scénariste la plus appréciée du petit écran... La plus attendue et la plus regardée.

 

Au passé plus qu'au présent
Le succès, elle n'en a cure ! Rien qu'à l'écouter, on devine déjà qu'elle n'aime pas ce mot. Pour elle, le travail réussi, c'est celui qui fait rire, pleurer un public qui se voit un peu à travers un miroir. Son inspiration, elle la puise du réel, de la réalité des gens qu'elle côtoie tous les jours. Tous ses personnages sont vrais, issus bien sûr de son imaginaire et ancrés dans le fictif, mais ils reflètent un échantillonnage de personnes que l'on rencontre tous les jours. « Je ne m'isole pas pour écrire. Je préfère m'installer devant mon papier en journée et sentir la vie qui bouge. »
Pourtant, Claudia Marchalian n'a pas débuté sa carrière dans l'écriture. « J'ai d'abord été actrice durant plus d'une douzaine d'années. Par la suite, je me suis dirigée vers l'écriture. J'avais une petite rubrique dans le journal an-Nahar puis j'ai été présidente de la Star Academy à la télévision. Enfin, avant de me mettre seule à l'écriture, j'ai collaboré avec Chucri Anis Fakhoury dans une série : Al hal bi idak. »
Dans son premier opus qui s'intitule Nidal, l'action se situe durant la Première Guerre mondiale. « J'aime bien le récit au mode passé, à n'importe quelle époque, car le XXIe siècle ne ressemble en rien aux siècles passés. L'écrivain peut donc s'amuser à propulser ses personnages dans la Première ou la Seconde Guerre mondiale ou même encore dans les années soixante. »
Un peu marionnettiste, Claudia Marchalian dirige le destin de ses personnages et en imagine les protagonistes. Deux, trois mois d'écriture, elle ne suit pas de règles systématiques. Elle pourrait passer de longues heures devant son ordinateur après avoir rédigé la structure de la série sur papier. « Je ne peux me passer du binôme papier/crayon. » Et si on lui demande de faire son autocritique, elle répond : « Certes, je sens que j'ai plus de maturité au fil des ans, mais pour moi, chaque chose est bien en son temps. »

 

Les happy endings, pas son truc !
Claudia Marchalian ne craint visiblement rien. Des récits abordant des sujets épineux au Liban comme la prostitution, l'homosexualité ou la religion – avec l'histoire d'Ahmad et Christina, paru aux Ramadanyate 2015 – elle traite son histoire avec le même pragmatisme. « N'empêche, dit-elle, je suis une romantique. Une tendre, qui ressent de la compassion pour ses personnages. » « Je ne suis jamais dure avec eux. Toutefois, cela ne signifie pas que j'aime les happy endings. D'ailleurs je ne les privilégie pas dans mes histoires. Encore une fois, répète-t-elle, mes récits peuvent être fictifs. Ils ne sont pas pour autant irréels. »

Une série chère à son cœur ? « Chaque série a ses propres souvenirs, mais bien sûr, certaines vous font faire un grand bond en avant. La première, Nidal, m'a confirmée, puis il y a eu Sarah, Luna et Bab Idriss. Ruby aussi a été diffusée dans les pays arabes pour la première fois, puis Jouzour ou encore Ahmad et Christina. Madame Carmen a été critiquée, mais j'aimerais bien que les spectateurs assistent au journal télévisé, ils comprendront que la prostitution est une réalité bien ancrée dans nos mœurs. S'il n'y a pas une série que j'aime plus que les autres, je déteste par contre les hasards et les coïncidences (incroyables) dont mes prédécesseurs parsemaient souvent leurs histoires. À ne pas confondre avec les jeux du destin », ajoute-t-elle.
C'est probablement cela la touche Marchalian : les pieds bien sur terre mais la tête dans les étoiles.

 

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