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À La Une - Euro 2016

La question des hooligans russes tourne à l'incident diplomatique

L'ambassadeur de France en Russie convoqué après l'arrestation de supporteurs russes.

Des supporters de l'équipe russe de football lors du match contre la Slovaquie, le 15 juin 2016. Photo AFP/FRANCOIS LO PRESTI

France-Russie est l'un des matches les plus rugueux de l'Euro, mais c'est sur le terrain diplomatique qu'il se joue. Moscou a condamné mercredi l'arrestation "inadmissible" de 43 de ses supporters la veille et dénoncé des "sentiments antirusses" qui peuvent peser sur ses relations avec Paris.

"L'arrestation d'un autobus avec plus de quarante supporters russes par la police est un incident absolument inadmissible", a fustigé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devant la Douma (chambre basse du Parlement).
Il s'exprimait avant le deuxième match de son équipe, battue par la Slovaquie (2-1) dans l'après-midi à Lille (nord). Classée à risques par crainte de violences, cette rencontre s'est achevée sans heurts dans le stade, malgré l'allumage d'un fumigène rapidement éteint après le but russe. Une bonne nouvelle pour la Russie, pays hôte du Mondial-2018, menacée de disqualification par l'UEFA au moindre nouvel incident dans un stade impliquant ses supporters.

Moscou a également convoqué l'ambassadeur de France en Russie, Jean-Maurice Ripert. "L'attisement des sentiments antirusses (durant l'Euro) est susceptible d'aggraver considérablement l'atmosphère des relations franco-russes", a menacé le ministère des Affaires étrangères après cette convocation.

Les 43 supporters ont été arrêtés mardi à Mandelieu-la-Napoule (sud-est), à 170 km de Marseille, où de graves violences ont éclaté samedi en marge d'Angleterre-Russie. Ils s'apprêtaient à rejoindre Lille.
Ils ont été mis en garde à vue et transférés à Marseille dans l'enquête sur les violences de samedi. Onze ont été remis en liberté et les autres restent en garde à vue à Marseille pour un maximum de 48 heures, a indiqué mercredi une source proche du dossier.

Moscou assure que son consulat général à Marseille n'avait pas été prévenu de cette arrestation et qu'il en a pris connaissance via les messages des supporters sur les réseaux sociaux.
Parmi eux, Alexandre Chpryguine, président de l'Association des supporters russes et collaborateur du député ultranationaliste Igor Lebedev, membre du parti d'extrême droite LDPR.


(Pour mémoire : Euro-2016 : dix personnes jugées pour violence, mais pas de Russe, la France face aux critiques)

 

Responsable sulfureux
Chpryguine a multiplié les tweets rageurs mardi pour dénoncer une arrestation injuste. Sa présence parmi les interpellés n'a jamais été confirmée par les autorités françaises.
Cet homme, qui a déjà été vu en compagnie du président Vladimir Poutine, a été photographié par le passé en train de faire un salut nazi en compagnie d'un musicien d'un groupe de rock d'extrême droite russe.
"Nous avons des indices suffisamment précis sur la participation d'au moins un certain nombre d'entre eux aux violences" de Marseille, avait déclaré mardi le préfet du département des Alpes-Maritimes, où se trouve Mandelieu-la-Napoule, Adolphe Colrat.

Moscou, pour sa part, a dénoncé le "caractère discriminatoire et non sélectif des mesures prises à l'encontre de ces citoyens russes".
Les hooligans russes, "extrêmement entraînés" selon les autorités, étaient en première ligne lors des rixes à Marseille samedi, mais aucun n'avait été arrêté, ce qui a valu des critiques aux forces de l'ordre. La France, elle, a reproché à la Russie d'avoir laissé ses hooligans les plus durs quitter le pays pour aller à l'Euro.
"Tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à ces violences, à ces combats de rue, doivent être non seulement identifiés mais surtout renvoyés", a insisté mercredi le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll.


(Lire aussi : Les hooligans russes pointés du doigt après les violences du week-end)

 

Bilan "rassurant"
Au-delà des tensions diplomatiques, la crainte de nouveaux incidents causés par des hooligans à l'Euro reste vive. Russie-Slovaquie à Lille s'est déroulé la veille d'un Angleterre-pays de Galles à Lens, à une trentaine de kilomètres de là.

Dix personnes ont été placées en garde à vue à Lille après quelques heurts mardi en fin d'après-midi dans une ville placée sous très haute surveillance policière. Quatre d'entre elles (trois Russes et un Ukrainien) pourraient être expulsées, a affirmé mercredi après-midi la préfecture du département du Nord. Un bilan "extrêmement rassurant" à ce stade en terme de sécurité, selon elle.

Le contexte laissait pourtant craindre le pire. "On se battra", a assuré à l'AFP un supporter russe à la sortie du train mercredi matin à Lille. "Peut-être aujourd'hui, peut-être aussi après-demain, qui sait? Mais pas dans les stades, c'est pour les tarlouzes. C'est ici que ça se passe".

Autres frictions, mais sur le terrain sportif, celles qui ont opposé la star portugaise Cristiano Ronaldo à ses adversaires islandais de mardi soir. "Ses commentaires expliquent pourquoi Messi sera toujours un cran au-dessus de lui", a pesté le défenseur Kari Arnason après le surprenant nul (1-1) du Petit poucet du tournoi face au Portugal.

La raison de cette colère? Le triple Ballon d'Or portugais a accusé les Islandais d'avoir "une petite mentalité" et de n'avoir fait que défendre.
Dans le match phare de mercredi, la France, pays hôte, pourra se qualifier si elle bat l'Albanie à Marseille (21h00). Auparavant, la Suisse pourra faire de même en cas de succès sur la Roumanie (18h00).

 

 

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