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À La Une - Diplomatie

L’ambassadeur de l'UE en Turquie démissionne après avoir irrité Ankara

Hansjörg Haber n'était en poste dans la capitale turque que depuis octobre dernier.

Le chef de la délégation européenne en Turquie, Hansjörg Haber (à gauche), a démissionné le 14 juin après des propos jugés inappropriés par les autorités turques au sujet de l'accord sur les migrants conclu entre Ankara et Bruxelles Photo AFP / ADEM ALTAN

Le chef de la délégation européenne en Turquie, Hansjörg Haber, a démissionné après des propos jugés inappropriés par les autorités turques au sujet de l'accord sur les migrants conclu entre Ankara et Bruxelles, a-t-on appris mardi auprès de ses services.

"Nous confirmons que l'ambassadeur a démissionné", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la représentation, tandis qu'une porte-parole de la Commission européenne a Bruxelles, Maja Kocijancic, soulignait que l'émissaire européen quitterait la Turquie le 1er aoüt.
"Son successeur sera nommé rapidement", a souligné Mme Kocijancic ajoutant que les 28 continueraient de travailler avec la Turquie, un "partenaire clé".

M. Haber n'était en poste dans la capitale turque que depuis octobre dernier. Sa démission intervient alors que les relations entre Ankara et Bruxelles se sont tendues ces dernières semaines au sujet d'une exemption de visas Schengen que la Turquie réclame pour ses ressortissants et que les rapports entre la Turquie et l'Allemagne traversent des turbulences.

 

(Pour mémoire : L'Allemagne furieuse contre Erdogan, qui cible le "sang corrompu" d'élus d'origine turque)


Le diplomate allemand avait été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères en mai à la suite de déclarations jugées inappropriées pour s'entendre officiellement notifier le mécontentement d'Ankara.
"Nous avons un proverbe. +Commencer comme un Turc et terminer comme un Allemand+. Mais c'est l'inverse qui s'est produit ici. Cela a commencé comme un Allemand et s'est terminé comme un Turc", avait déclaré le diplomate pour illustrer le fait que les négociations en vue d'une exemption de visas pour les ressortissants turcs avaient commencé d'une manière ordonnée avant de rencontrer des problèmes.
"Aucun ambassadeur n'a le droit d'humilier le peuple du pays dans lequel il se trouve ou de dire quelque chose à propos de son président. C'est la première règle de la diplomatie", avait estimé l'ex-ministre turc aux Affaires européennes, Volkan Bozkir, sur son compte Twitter.

 

(Repère : Cinq temps forts dans les relations diplomatiques entre la Turquie et l'Allemagne, en infographie)

 

Révision exclue de la loi antiterroriste
Clause de l'accord controversé conclu le 18 mars entre Turcs et Européens, cette exemption de visas se heurte au refus de la Turquie d'assouplir sa législation antiterroriste, jugée trop large selon les critères européens, l'un des 72 critères fixés par Bruxelles.

Le gouvernement turc affirme qu'il est hors de question de souscrire à cette demande alors que le pays est confronté à une reprise violente du conflit kurde depuis l'été 2015, couplé d'une série d'attentats meurtriers attribués aux rebelles kurdes et au groupe de l'Etat islamique (EI).

Le Premier ministre turc Binali Yildirim a catégoriquement exclu une telle éventualité mardi.
"Nous menons une lutte acharnée pour l'unité et la survie de notre pays (...) Dans les conditions actuelles, il ne peut absolument pas y avoir de changement dans les lois antiterroristes", a-t-il déclaré au Parlement devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
Et d'ajouter que la Turquie en payerait le cas échéant le prix : "Si la conséquence (du refus turc) portera sur l'exemption de visa, alors soit".

Les autorités turques ont admis la semaine dernière que la date initiale pour l'exemption de visas, prévue avant le 1er juillet, ne serait pas tenue.
Bruxelles doit publier mercredi son deuxième rapport sur l'application de l'accord sur les migrants.
Parallèlement aux tensions avec l'UE, le vote le 2 juin par la chambre basse du Parlement allemand qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915, sous l'empire ottoman, a provoqué la fureur de la Turquie, qui a rappelé son ambassadeur à Berlin, dans un contexte bilatéral déjà sérieusement dégradé.

 

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Le chef de la délégation européenne en Turquie, Hansjörg Haber, a démissionné après des propos jugés inappropriés par les autorités turques au sujet de l'accord sur les migrants conclu entre Ankara et Bruxelles, a-t-on appris mardi auprès de ses services.
"Nous confirmons que l'ambassadeur a démissionné", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la représentation, tandis...
commentaires (2)

L,U.E. LACHE TROP DE LEST EN DONNANT PLUS QU,IL NE FAUT DE L,IMPORTANCE AUX CAPRICES DU SULTAN ERDO !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 53, le 14 juin 2016

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Commentaires (2)

  • L,U.E. LACHE TROP DE LEST EN DONNANT PLUS QU,IL NE FAUT DE L,IMPORTANCE AUX CAPRICES DU SULTAN ERDO !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 53, le 14 juin 2016

  • Est il encore et toujours d'actualité de rappeler que la turquie est l'enfant gaté de l'Occident, allié au sein de l'otan , et sert toujours d'excuse aux occidentaux qui se sont servis de lui pour de basses besognes d'incitations aux crimes odieux des "jihadistes" envoyés en Syrie et en Irak partir de cet occident . Thank you !

    FRIK-A-FRAK

    17 h 40, le 14 juin 2016

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