Le chef du Courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a défendu samedi soir son parti politique, affirmant que sa formation "vaincra tous les obstacles du monde". "Le Courant du Futur a traversé une crise qui nécessite courage et transparence", a assuré le leader sunnite au cours d'un iftar à Beyrouth.
M. Hariri a par ailleurs tenu à porter l'entière responsabilité des positions politiques affichées de son parti depuis qu'il est à sa tête. "Moi, Saad Hariri, chef du Courant du Futur, (...) je suis responsable de l'accord de Doha conclu après l'invasion de Beyrouth le 7 mai (2008, par des combattants du Hezbollah, ndlr) (...). Je suis également responsable de la formation d'un gouvernement d'union nationale pour éviter le blocage constitutionnel, a-t-il dit. Je suis responsable de toutes ces décisions et j'ai même accepté l'initiative de réconciliation arabo-saoudienne (avec le régime syrien, avant la guerre en Syrie) pour préserver l'intérêt du Liban parce que l'Arabie Saoudite ne souhaite que la stabilité et la prospérité de notre pays", a ajouté M. Hariri.
L'ancien Premier ministre a également évoqué la visite controversée qu'il a effectuée en décembre 2009 en Syrie : "J'ai avalé des couleuvres et je me suis rendu en Syrie, sacrifiant ma dignité. L'Arabie Saoudite voulait mettre fin aux crises entre les pays arabes, tandis que Bachar el-Assad ne pensait qu'à éliminer le parti haririen au Liban. Je suis allé pour prouver au reste du monde que Bachar el-Assad est le plus grand menteur, et j'ai eu raison", a ajouté M. Hariri.
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Le chef du Courant du Futur a, par ailleurs, évoqué le dialogue avec le Hezbollah, affirmant avoir voulu "débloquer les portes de la présidentielle". "J'ai répondu favorablement à l'initiative de Nabih Berry (président de la Chambre) et de Walid Joumblatt (le chef du PSP), afin d'apaiser les tensions confessionnelles grandissantes qui avaient culminé par des affrontements armés à Tripoli", a dit Saad Hariri.
Évoquant la vacance présidentielle, le leader sunnite a affirmé avoir soutenu la candidature de son allié Samir Geagea, le chef des Forces libanaises, en dépit des "critiques" qu'il dit avoir reçues. M. Hariri affirme par ailleurs avoir prôné l'élection d'Amine Gemayel à la présidence après avoir constaté que les chances de M. Geagea "étaient quasi nulles". "Ce n'est qu'après le blocage total des candidatures des alliés que j'ai ouvert la voie à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié. "J'en suis le seul responsable", a-t-il souligné, déplorant le fait que le blocage persiste toujours malgré les "choix difficiles".
"D'aucuns diront que nous sommes face à une situation sans issue, a ajouté l'ancien Premier ministre, mais il existe toujours des solutions quand il est question de l'intérêt du Liban et de la défense de ses institutions légales".
Ces propos interviennent suite à la polémique déclenchée par des propos sur l'Arabie saoudite tenus par le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, membre de la formation de M. Hariri. Lors d'un débat télévisé, jeudi, M. Machnouk avait révélé qu"en appuyant la candidature de Sleiman Frangié, à la présidence de la République, le chef du Courant du Futur avait avalisé un projet qui avait pris forme sur proposition de la Grande-Bretagne, approuvée par la suite par les États-Unis, puis par l'Arabie saoudite. Il avait également fait assumer à Riyad la responsabilité de la visite du chef du courant du Futur à Damas en 2010, à l'époque de ce qui fut appelé l'accord syro-saoudien (S-S).
La mission diplomatique saoudienne avait publié un communiqué, moins de 24 heures après les propos de M. Machnouk, en guise de démenti. Le ministre de l'Intérieur s'est par la suite entretenu avec l'ambassadeur saoudien, Ali Awad Assiri, à qui il a dit que ses propos n'engageaient que lui-même.
Enfin, concernant les élections municipales, M. Hariri a affirmé samedi soir que les fondements de son parti sont "inébranlables" et que le "Courant de Rafic Hariri ne tombera jamais (...) en dépit des quelques débris qui l'ont touchés". Le Courant du Futur a subi un camouflet lors des élections à Tripoli. Le 29 mai, une liste parrainée par le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, qui se réclame de la mouvance haririenne mais qui entretient des relations tendues avec le chef du courant du Futur, avait infligé une défaite cuisante aux candidats soutenus, entre autres, par M. Hariri.
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Il vient de prouver qu'il sait aussi pleurnicher le petit saad. Il sait tout faire quand il s'agit de saborder son parti . Faudrait juste que maintenant il se range un peu et laisse la place à quelqu'un qui réfléchisse pour l'intérêt du Liban pour le Liban et pas pour les monarchies " démocratiques " du golfe , puisque saad à déjà essayé ce chemin sans grand succès apparemment.
18 h 18, le 12 juin 2016