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À La Une - syrie

Les forces anti-EI appuyées par Washington s'approchent de Minbej

Priver l'EI de tout accès à la frontière avec la Turquie représenterait une victoire clé, selon les responsables américains

Des habitants fuyant les combats qui ravagent la ville syrienne de Minbej, sont arrivés le samedi 4 juin dans un camp aux abords de la localité. Photo AFP / Delil Souleiman

Les combattants d'une alliance dominée par les Kurdes et soutenue par Washington se sont rapprochés dimanche de la ville syrienne de Minbej, fief du groupe Etat islamique qui pourrait perdre son principal axe de ravitaillement depuis la Turquie.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) n'étaient plus qu'à 5 km de Minbej contre laquelle elles mènent l'offensive depuis le 31 mai, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette ville de la province d'Alep est stratégique car elle se situe sur l'axe que l'EI utilise pour faire transiter hommes, armes et argent de la frontière turque-- à une trentaine de km plus au nord -- vers la ville de Raqqa, la capitale de facto du groupe ultraradical en Syrie.
Depuis samedi, cette route est coupée en raison des tirs des FDS, d'après l'OSDH.

Cette opération contre l'EI est l'une des offensives que mènent actuellement, dans plusieurs régions en Syrie ainsi qu'en Irak, des forces soutenues aussi bien par les Etats-Unis que par la Russie.

Priver l'EI de tout accès à la frontière avec la Turquie représenterait une victoire clé, selon les responsables américains, car cela permettrait d'isoler encore plus les territoires contrôlés par le groupe en Syrie.
Dans ce but, les avions de la coalition antijihadiste conduite par les Etats-Unis ont encore mené neuf frappes sur des positions de l'EI dans la région de Minbej, a annoncé dimanche le centre de commandement Centcom.

 

(Lire aussi : Comment la coalition essaye d'étouffer un peu plus l'EI)

 

Soldats américains sur le terrain
A 27 km à l'est de Minbej, dans le hameau de Haloula, un correspondant de l'AFP a par ailleurs vu des soldats américains à bord de jeeps. Il y a dix jours, l'AFP avait publié des photos de membres de forces spéciales américaines dans la province de Raqqa, où les FDS mènent une autre offensive contre les jihadistes.
D'après Washington, ces forces conseillent les FDS sur le terrain mais sans s'impliquer directement dans les combats.

A Halloula, au coeur d'une région aride aux collines parsemées de quelques arbres, le journaliste de l'AFP a croisé des dizaines de déplacés des environs de Minbej, dont de nombreux enfants, la plupart démunis de tout. Des familles se reposaient sous des tapis suspendus entre deux pick-up.

Entourée de ses neuf enfants, Jawaher, une femme originaire d'un autre hameau près de Minbej d'où les jihadistes ont été chassés s'est dite soulagée. "Ils vivaient près de nous et nous ne pouvions pas contredire leurs ordres sinon ils tuaient nos enfants ou prenaient nos maisons", dit-elle.

Selon l'Onu, au moins 20.000 civils ont été déplacés par les combats de Minbej qui, d'après l'OSDH, ont fait 74 morts: 30 jihadistes, 12 combattants des FDS et 32 civils.
Dans l'un des villages pris aux jihadistes, les FDS ont libéré six femmes et 16 enfants yazidis enlevés par l'EI en Irak en 2014. De nombreuses Yazidies ont depuis été vendues comme épouses aux jihadistes ou réduites à l'état d'"esclave sexuelle".

 

(Lire aussi : « Seul Moscou semble encore en mesure d'imposer un changement » en Syrie)

 

Alep sous le feu
Outre Minbej, l'EI fait face à deux autres offensives dans son fief de la province de Raqqa, également dans le nord syrien.

L'une est menée par l'armée syrienne qui, appuyée par l'allié russe, est entrée samedi dans cette province pour la première fois depuis deux ans. L'autre est conduite par les FDS qui y progressent avec le soutien des Américains.

La présence de ces différentes forces rend extrêmemement complexe le conflit syrien qui opposait au début le régime et l'opposition armée, avant l'entrée en jeu de groupes jihadistes comme l'EI et des Kurdes qui défendent leur propre projet autonomiste.

Sur le front d'Alep, ville divisée depuis 2012 entre régime et rebelles, au moins 23 civils ont péri dimanche selon l'OSDH dans de nouvelles frappes du régime sur des quartiers rebelles. Ces bombardements ont notamment dévasté des rues du quartier de Qaterji, où des habitants essayaient de se frayer un chemin à travers les décombres et une épaisse poussière, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Il n'y a que des civils ici, il n'y a pas de rebelles!", hurlait un homme en colère, tandis que deux femmes et deux enfants tentaient de quitter une autre rue aux devantures de magasins éventrées. Plus loin, un secouriste portait dans ses bras un enfant au visage ensanglanté vers une ambulance, où se trouvait déjà un autre enfant blessé.

Après un mois d'accalmie, les bombardements ont repris jeudi et fait depuis des dizaines de morts des deux côtés de la ville.
Si le régime largue des barils d'explosifs, les rebelles tirent des roquettes qui ont tué samedi 24 civils dans les quartiers gouvernemnetaux.
La seule route de sortie hors d'Alep pour les quartiers rebelles est de facto coupée depuis jeudi en raison des bombardements du régime. Les secteurs tenus par les insurgés, où vivent quelque 200.000 personnes, sont ainsi totalement assiégés.

 

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Les combattants d'une alliance dominée par les Kurdes et soutenue par Washington se sont rapprochés dimanche de la ville syrienne de Minbej, fief du groupe Etat islamique qui pourrait perdre son principal axe de ravitaillement depuis la Turquie.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) n'étaient plus qu'à 5 km de Minbej contre laquelle elles mènent l'offensive depuis le 31 mai,...
commentaires (4)

Le monde entier voudrait bien apprendre à mentir aussi bien que ça.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

20 h 22, le 05 juin 2016

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Commentaires (4)

  • Le monde entier voudrait bien apprendre à mentir aussi bien que ça.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    20 h 22, le 05 juin 2016

  • Hmeimim, a annoncé que des habitants locaux avaient fait part de la présence des militaires turcs dans les zones de combat dans la province syrienne d’Alep. le ministère russe de la Défense avait déjà mis en garde contre les conséquences de la présence des forces spéciales de l’armée turque en territoire syrien. La province d’Alep est, depuis quelques jours, le théâtre d’intenses combats entre l’armée syrienne et les bactéries al-Nosra. Vendredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait demandé à son homologue russe Sergueï Lavrov que les chasseurs russes ne bombardent pas les positions al-Nosra en Syrie. Depuis l’éclatement des affrontements en Syrie, le gouvernement turc a plaidé pour la chute du gouvernement légitime du héros Bachar al-Assad. Suite à la résistance de l’armée régulière syrienne face aux bactéries, les frontières communes entre la Turquie et la Syrie se sont transformées en passage frontalier des terroristes internationaux vers les fronts de combat dans ce pays ravagé par la guerre. Le président turc, Erdogan, n'a épargné aucun effort pour créer une zone d’exclusion aérienne dans une partie du territoire syrien afin d'appuyer les bactéries, mais après la destruction du Soukhoï S-24 de l’armée russe par la Turquie et l’installation du système S-400 russe en Syrie, tous les plans d’Ankara ont volé en éclats.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 38, le 05 juin 2016

  • Erdogan son fils, famille and co ...sont lourdement mouillé dans le trafic en tous genres ...bizarrement l'UE est les USA....n'ont pas la volonté de condamner sévèrement cette mafia turco/turque ...! Par contre Normal 1er , a attaqué sévèrement Bachar El Assad sans restriction aucune ... au final, tous ces donneurs de leçons moralistes ....sont bien silencieux et inactif pour combattre les réalités de la guerre ...

    M.V.

    12 h 30, le 05 juin 2016

  • Voilà qu'on parle ouvertement du trafic entre la turquie d'erdo et la Syrie agressée ... Pourtant la turquie d'erdo ne s'attaque pas à ce trafic , elle va s'attaquer aux kurdes qui empêchent ce trafic . Et les turcs d'erdo sont les alliés des occidentaux par otan interposé . Je dirai les exécutants des occidentaux qui ont couvert tout ce trafic , oui !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 09, le 05 juin 2016

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