Rechercher
Rechercher

Économie - Splendeurs et misères économiques

Vaincre l’autocratie allemande

Né à Beyrouth, Michel Santi est un macroéconomiste franco-suisse qui conseille des banques centrales et des fonds souverains. Il est notamment l’auteur de « L’Europe, chroniques d’un fiasco économique et politique » et de « Misère et opulence ».

Les ménages et les entreprises allemands sont nettement créanciers et excédentaires vis-à-vis de l'extérieur. Quant au gouvernement allemand, son objectif est de solder sa dette publique et de passer en excédent budgétaire. Dès lors, pourquoi s'émouvoir du ralentissement endémique de l'investissement intérieur en Allemagne, induit par des individus qui se muent en prêteurs, par des entreprises qui se noient sous le poids de leur trésorerie et par un État qui se complaît dans une frugalité débile ? Voilà pourquoi l'excédent de la balance des paiements allemande – aujourd'hui à 8 % du produit intérieur brut (PIB) national – est en constante progression, signifiant que l'Allemagne investit 8 % de son PIB à l'étranger.

Cette calamité d'intervenants allemands à tous les niveaux, qui épargnent plutôt que d'investir, n'est pas la sécrétion de l'ingéniosité ou de l'exemplarité allemande. Si tous les secteurs d'activité sont désormais créditeurs, c'est que le peuple allemand est obsédé par la rigueur et par l'épargne. Son économie est aujourd'hui devenue tellement dominante que cette hantise induit des effets pervers à l'échelle européenne et mondiale !

C'est principalement à l'Allemagne que l'on doit la spirale déflationniste globalisée, car cet excès maladif d'excédents au détriment de la consommation exerce une pression baissière sur les taux d'intérêt européens. La bataille que mène désespérément la BCE est donc perdue d'avance, et ses taux condamnés à rester négatifs tant que l'Allemagne se complaira dans sa posture déflationniste de machine à exporter. Ce sont donc ces problèmes structurels allemands, comme l'obstination de ses politiques à atteindre l'équilibre budgétaire, qui pèsent sur la politique monétaire de la BCE.

Cette accumulation de richesses et d'excédents contraint par ailleurs à davantage d'austérité les autres nations européennes car l'exportation est désormais devenue leur seule manière de parvenir à un semblant de croissance. Incapables d'opérer une relance de leurs exportations par une dévaluation de leur monnaie nationale, contraintes de forcer davantage à la baisse leurs salaires pour maintenir un niveau de compétitivité décent vis-à-vis de l'ogre allemand, les autres nations européennes doivent donc considérablement réduire leur train de vie. L'Allemagne conduit donc le monde à une escalade globalisée vers la déflation car ses partenaires commerciaux doivent ainsi rivaliser avec elle, simplement pour rester à flot.

Comment ne pas être scandalisé par Schäuble qui s'en est récemment pris à Mario Draghi pour la montée du Parti eurosceptique allemand AFD, lui disant en substance : « Soyez très fiers car 50 % des résultats de ce parti sont dus à votre politique monétaire » ? Cette Europe et, par-delà, le monde entier ne peuvent plus s'accommoder de cet aveuglement allemand responsable à 100 % de l'effondrement des fondamentaux du continent et de la déflation mondiale. C'est à cette aune qu'il faut comprendre l'accueil des réfugiés syriens en Allemagne, car ce pays cherche à exercer une pression supplémentaire sur ses propres salaires en embauchant des travailleurs encore moins bien payés que ses minijobbeurs actuels, afin de dégager encore plus d'excédents. Ce faisant, l'Allemagne se prépare à un avenir sombre où le racisme trouvera un terreau idéal, car les Allemands au chômage (ou qui refuseront d'être employés à de telles conditions) stigmatiseront les « étrangers voleurs d'emplois ».

Que l'Allemagne quitte l'Union européenne, et avec elle la mercantile Grande-Bretagne, afin de bâtir enfin l'Europe des valeurs humanistes.

Les ménages et les entreprises allemands sont nettement créanciers et excédentaires vis-à-vis de l'extérieur. Quant au gouvernement allemand, son objectif est de solder sa dette publique et de passer en excédent budgétaire. Dès lors, pourquoi s'émouvoir du ralentissement endémique de l'investissement intérieur en Allemagne, induit par des individus qui se muent en prêteurs, par des...
commentaires (5)

Il lui reste encore à cette Allemagne, plusieurs taches Brunes ou Noires sur la face.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 07, le 03 juin 2016

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Il lui reste encore à cette Allemagne, plusieurs taches Brunes ou Noires sur la face.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 07, le 03 juin 2016

  • CORRECTION : PRIERE LIRE PATRONNE AU LIEU DE MATRONNE. VEUILLEZ M,EN EXCUSER. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 03 juin 2016

  • LE BORDEL A TOUJOURS BESOIN D,UNE MATRONNE..., EN L,OCCURENCE L,ALLEMAGNE... POUR BIEN L,ADMINISTRER ET LE DIRIGER... LES MIETTES IRONT AUX CLAUDETTES ET LA PART DU LION A MADAME CLAUDE... C,EST LA REGLE DES BORDELS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 45, le 03 juin 2016

  • "Que l'Allemagne quitte l'Union européenne, et avec elle la mercantile Grande-Bretagne, afin de bâtir enfin l'Europe des valeurs humanistes.". Excellent !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 55, le 03 juin 2016

  • Excellent!

    Abdallah Charles

    05 h 03, le 03 juin 2016

Retour en haut