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Liban - Justice

Nabil el-Halabi demeure en état d’arrestation

L'avocat Nabil el-Halabi, directeur exécutif de l'Institut libanais pour la démocratie et les droits de l'homme (Life), a fait hier l'objet d'une « décision d'arrestation » – à distinguer du mandat d'arrêt – pour des propos diffamatoires et dénonciations calomnieuses lancés contre le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk.

Appréhendé lundi matin à son domicile et emmené de force parce qu'il n'avait pas obtempéré au mandat d'amener émis il y a quelques semaines par l'avocat général de Beyrouth, Raja Hammouche, Nabil el-Halabi a finalement été entendu dans la journée par ce magistrat du parquet, qui l'a ensuite déféré en état d'arrestation devant le premier juge d'instruction, Ghassan Oueidate.

En soirée, on apprenait que M. Oueidate a ordonné la détention provisoire de l'avocat, le temps que l'enquête poursuive son cours. Habituellement, lorsqu'il est saisi par le parquet, le juge d'instruction peut soit décerner un mandat d'arrêt à l'encontre du prévenu, soit ordonner sa mise en liberté. Dans cette affaire, il a opté pour une solution intermédiaire afin de se consacrer à l'audition de M. Machnouk, certaines sources rapportant qu'il l'a probablement fait hier soir. Sur ce plan, des informations circulent que M. el-Halabi serait libéré jeudi, après le retrait par le ministre de l'Intérieur de la plainte portée contre lui. À condition, certes, que ce dernier ait, au préalable, entendu et accepté les excuses de M. el-Halabi.

 

( Lire aussi : Nabil el-Halabi a-t-il vraiment proféré des menaces de mort contre Machnouk ?)

 

Depuis le scandale du réseau de prostitution découvert en avril dernier à Maameltein, l'avocat interpellé, ancien partisan du Courant du futur et proche des milieux islamistes, accuse ouvertement de corruption M. Machnouk et un conseiller du ministère de l'Intérieur, Maher Abou al-Khoudoud, à travers des dénonciations sur les réseaux sociaux.

En fin d'après-midi, hier, un sit-in a été organisé devant le sérail de Tripoli, en signe de soutien à l'avocat critique. Les activistes y ont exprimé leur attachement aux libertés d'opinion, fustigeant son arrestation et réclamant « sa libération immédiate ».
La manifestation a en outre été émaillée d'interventions stigmatisant « la levée de son immunité par le conseil de l'ordre des avocats ». Interrogé sur ce point par L'Orient-Le Jour, le commissaire du conseil de l'ordre auprès du Palais de justice, Nader Gaspard, a précisé qu'il ne s'agit pas là à proprement parler de levée d'immunité. « Le parquet nous ayant adressé une demande d'autorisation de poursuites contre M. el-Halabi, nous avons entendu ce dernier et constaté que les griefs portés contre lui ne concernent pas des actes commis dans le cadre de l'exercice de la profession », a-t-il indiqué, précisant que dans un tel cas, « l'avocat est susceptible des mêmes poursuites que tout autre citoyen qui se serait trouvé dans la même situation ».

 

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