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À La Une - Conflit social

La France puise dans ses réserves pétrolières

"Tant que le gouvernement refuse de discuter, il y a des risques que le mobilisation s'amplifie", prévient le leader de la CGT.

Des militants de la CGT bloquent l'entrée d'un dépôt à Donges, le 25 mai 2016. La France a commencé à puiser dans ses réserves de produits pétroliers pour faire face aux problèmes d'approvisionnement en carburant. REUTERS/Stephane Mahe

La France a commencé à puiser dans ses réserves pétrolières face au blocage de raffineries affectées par un conflit social porté par des opposants à une réforme du droit du travail, qui menace de s'étendre à la production d'électricité.

Le blocage de raffineries et de dépôts de carburant a contraint "depuis deux jours" à puiser dans les stocks, a indiqué mercredi l'Union française des industries pétrolières, une annonce qui risque de nourrir l'inquiétude de l'opinion publique et faire monter la pression sur le gouvernement socialiste.

Le gouvernement a confirmé que trois jours de réserves sur les 115 disponibles avaient été utilisés jusqu'à présent. "Tout sera mis en oeuvre pour assurer l'approvisionnement" en carburant, a indiqué mercredi le président François Hollande alors que les transporteurs routiers craignent un ralentissement critique de l'activité économique du pays.
"Le carburant est un élément indispensable de notre métier. Si on ne peut plus livrer les magasins, les grandes surfaces, on va mettre la France à genoux", prévenait ainsi Pascal Barré, patron d'une société en région parisienne.

 

 

Six raffineries des huit que compte le pays sont au ralenti ou à l'arrêt. Onze blocages de dépôts de carburants ont été levés par les forces de l'ordre, tandis que plusieurs départements ont limité la distribution de carburant et réquisitionné des stations-services pour les services prioritaires.
Le conflit né d'une réforme contestée du droit du travail, présentée comme la dernière grande mesure du mandat de François Hollande, pourrait en outre affecter la production d'électricité avec un appel à la grève jeudi dans les 19 centrales nucléaires.

Le personnel de la centrale de Nogent-sur-Seine (centre-est) a déjà voté mardi le blocage du site.
Inquiet des "conséquences" pour les entreprises et l'attractivité de la France, l'ensemble des organisations patronales a appelé l'Etat à "veiller au respect du droit" et à "prendre les mesures permettant de garantir l'intérêt général, la liberté de travailler et de circuler librement".

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a néanmoins rejeté à ce stade l'idée de réquisitionner des employés dans les raffineries en grève, alors que les appels à droite en ce sens se multiplient pour éviter une paralysie du pays.
Sur les rails, le trafic était aussi perturbé mercredi, avec trois trains à grande vitesse sur quatre en circulation, mais la grève des cheminots était moins suivie que la semaine dernière.

'Cap difficile'
"Tant que le gouvernement refuse de discuter, il y a des risques que le mobilisation s'amplifie", a prévenu sur la radio France Inter le leader de la CGT, Philippe Martinez. Une menace pour le gouvernement à moins de trois semaines de l'ouverture de l'Euro de football.

Selon la presse, ce syndicat "joue gros" en adoptant un comportement "jusqu'au-boutiste". "Ils jouent avec le feu car dans un contexte très tendu, le pourrissement d'un mouvement social peut déboucher sur les pires violences", estime le quotidien Sud-Ouest.
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly a aussi assuré "ne pas être dans l'esprit d'arrêter" la mobilisation.

Le gouvernement, pour qui les blocages sont le fait d'une minorité prenant "en otage" le pays, n'a pas l'intention de retirer sa réforme sur le code du travail en dépit des critiques sur sa tournure libérale.
"Nous savons que nous devons passer ce cap. Ce cap est un peu difficile. Les réformes dans ce pays sont difficiles, il ne faut pas se le cacher", a commenté le secrétaire d'État aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen.

De son côté, le syndicat réformiste CFDT a même estimé que retirer cette réforme serait "inacceptable".
"Il est hors de question que le gouvernement renonce à ses engagements, que ce soit en retirant la loi ou en la vidant de sa substance. Ce serait un coup dur pour les salariés car ils perdraient le bénéfice des nouveaux droits reconnus par le texte", a déclaré le numéro un de la CFDT, Laurent Berger.

Signe de l'impasse dans laquelle est plongée le gouvernement, à moins d'un an de l'élection présidentielle, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg lui a suggéré de sortir de la contestation sociale en organisant un référendum.

 

 

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commentaires (6)

OU EST LE PROBLEME... ILS VONT SE REFAIRE LES RESERVES A BON MARCHE... LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE IMPLORENT...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 30, le 26 mai 2016

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • OU EST LE PROBLEME... ILS VONT SE REFAIRE LES RESERVES A BON MARCHE... LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE IMPLORENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 30, le 26 mai 2016

  • "La France puise dans ses réserves pétrolières.". Mais, on s'en contrefout !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 02, le 26 mai 2016

  • La CGT qui mène la guerre contre la France devrait - c'est la moindre des choses - être déclarée illégale.

    Yves Prevost

    20 h 47, le 25 mai 2016

  • la déchéance est proche ..Normal 1er n'a pas d'idée ...et en plus , pas de pétrole ...! c'est la fin de règne de la dernière nomenklatura entièrement socialiste en UE ...

    M.V.

    16 h 26, le 25 mai 2016

  • La situation de la France dégringole dans les bas fonds Et Normal 1er prétend que tout va mieux Quand ça ira plus mal, il dira que la France est florissante Pendant ce temps le PM se promène en Israel ou il n'a aucune possibilité de faire prévaloir une solution au problème palestinien au lieu d'être à son poste et trouver rapidement une solution au conflit social de son pays

    FAKHOURI

    16 h 23, le 25 mai 2016

  • J'ai eu l'impression d'être au Nigeria ou en Zambie hier. Dans ces pays on dit bien : no condition is permanent.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 35, le 25 mai 2016

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