Le Premier ministre David Cameron (à gauche) et le ministre des Finances George Osborne ont mis en garde hier contre les conséquences à court terme d’un Brexit. Daniel Leal Olivas/Reuters
Le Trésor britannique a prévenu hier qu'une récession s'abattrait sur le pays en cas de sortie de l'Union européenne, une nouvelle prévision anxiogène qui nourrit l'argumentaire du Premier ministre David Cameron et la colère des défenseurs du Brexit.
Après avoir mis en garde il y a un mois contre le « choc économique violent » que représenterait à long terme un départ de l'UE, le ministère des Finances a diffusé des données inquiétantes sur l'impact cette fois à court terme d'un Brexit, à un mois du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE le 23 juin.
« L'économie britannique plongerait dans une récession d'une année », a-t-il affirmé, soulignant que le pays apparaîtrait d'un coup comme « moins ouvert au commerce et à l'investissement », subirait l'impact des incertitudes engendrées sur l'activité des entreprises et souffrirait d'une brutale volatilité des marchés financiers.
Les experts du Trésor ont calculé que le produit intérieur brut du pays serait inférieur de 3,6 % au bout de deux ans à ce qu'il aurait été en cas de maintien dans l'UE, et même inférieur de 6 % dans le cadre d'un scénario encore plus pessimiste. Une sortie du bloc des 28 pourrait en outre coûter entre 520 000 et 820 000 emplois à l'économie britannique et provoquer une chute de la valeur de la livre sterling comprise entre 12 % et 15 %, selon le ministère.
« Après (...) tous les sacrifices endurés par les Britanniques » dans la foulée de la crise financière, « sommes-nous prêts à tout risquer à nouveau ? » a déclaré M. Cameron lors d'un discours à Eastleigh (sud de l'Angleterre). La publication du Trésor est la dernière en date d'une série de mises en garde sur les conséquences économiques d'un Brexit, lancées ces dernières semaines par de nombreuses institutions nationales et internationales.
Si elle offre des munitions supplémentaires à M. Cameron, elle n'a fait qu'accroître la colère des partisans du départ qui dénoncent une conspiration des « laquais » britanniques de Bruxelles et de l'establishment international.
(Source : AFP)