Des médias russes évoquent un nouveau projet d'exportation des déchets à partir du Liban

Des médias russes ont fait état il y a quelques jours d'un nouveau projet d'exportation des déchets du Liban vers la Russie. Un projet qui n'a été annoncé par aucune partie libanaise, l'exportation des déchets libanais vers la Russie ayant été officiellement abandonnée depuis mars, ce qui rend cette information sujette à caution.

Alors que la décharge de Naamé devrait être fermée ce soir et qu'aucune des deux autres décharges (Costa Brava ou Bourj Hammoud) n'est encore prête, ces informations venant de Russie n'ont pu être confirmées de manière indépendante par L'OLJ.

Le premier de ces articles a été publié le 16 mai dernier par un média russe, znak.com, et a été repris par au moins quatre autres médias de Russie. L'article, signé Dmitry Kolezev, mentionne la société "Stroytransgaz", contrôlée par l'homme d'affaires Gennady Timchenko, qui aurait présenté au ministère russe des Ressources naturelles une demande pour l'importation en Russie, vers la région de Krasnodar (sud de la Russie), d'environ 5 millions de tonnes de déchets, dans le cadre d'un contrat qui, selon le même article, serait d'une valeur d'environ 25 milliards de roubles (382 millions de dollars).

L'article cite un écologiste russe, Mitvol, chef du mouvement « Green Alternative », qui a déjà lancé un appel au président russe Vladimir Poutine lui demandant d'empêcher cette opération. Le journaliste affirme que le ministère russe de l'Environnement lui a confirmé le nom de la société, soulignant que le transport transfrontalier des déchets ne relève pas de la compétence du ministère russe des Ressources naturelles, mais qu'il est régi par la Convention de Bâle.

Également interrogé dans l'article précité, le responsable du dossier des produits toxiques à Greenpeace-Russie, Alexei Kiselyov, certifie qu'un tel volume de déchets ne peut tout simplement pas être traité en Russie, ce pays n'ayant pas les capacités d'enfouissement ou d'incinération nécessaires, ce qui se refléterait sur le traitement des déchets locaux. Mitvol, lui, craint que ces volumes de déchets importés ne soient « déversés dans une zone inappropriée, ce qui entraînerait des dommages irréparables à l'écosystème du sud de la Russie », toujours selon l'article de znak.com.

Le bureau de Greenpeace-monde arabe au Liban a publié récemment un communiqué dans lequel il affirme son opposition à l'établissement de décharges côtières, à l'achat d'incinérateurs, et à l'enfouissement de déchets non-triés à Naamé. Il préconise par ailleurs les projets de traitement locaux au niveau des municipalités et les fédérations de municipalités, conformes aux standards de traitement durable des déchets, ainsi que l'élaboration d'une stratégie nationale pour une gestion durable des ordures ménagères suivant les principes énoncés par une étude publiée par Greenpeace Méditerranée.