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À La Une - France

Malgré la fronde, Hollande "ne renoncera pas" à sa réforme du droit du travail

Le président français, qui ne recueille qu'environ 15% d'opinions favorables dans les sondages, ne semble pas prêt à renoncer à une autre bataille: celle de sa réélection.

Photo AFP/CHARLY TRIBALLEAU

Malgré une impopularité record, des manifestations dans toute la France et une fronde dans son propre camp, le président François Hollande a assuré mardi qu'il ne renoncerait pas à sa réforme contestée du droit du travail, affichant sa combativité à onze mois de la fin de son mandat.

"Je ne cèderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé", a-t-il déclaré sur la radio Europe 1 au début d'une nouvelle semaine d'actions à l'appel des syndicats contestataires. Cette loi, "elle va passer, parce qu'elle a été discutée (...) amendée", a-t-il justifié, assurant avoir le soutien des syndicats réformateurs et d'une majorité de députés socialistes.

Faute de majorité, son gouvernement a pourtant dû recourir la semaine dernière à une arme constitutionnelle pour obtenir l'adoption du texte en première lecture sans en passer par le vote des députés. Ce passage en force n'a pas mis fin à la contestation. Mardi matin, des routiers ont ouvert une nouvelle semaine de mobilisation en bloquant des sites, notamment portuaires et pétroliers, dans l'ouest de la France. Des grèves dans les transports et de nouvelles manifestations sont également prévues mardi et jeudi.
"Quand on n'est pas entendu, il faut essayer de se faire entendre", a résumé Philippe Martinez, le numéro un du syndicat contestataire CGT.

L'objectif affiché de la réforme est d'assouplir les règles du droit du travail pour lutter contre un chômage endémique, qui affecte 10% de la population. Mais pour ses détracteurs, le projet de loi est trop favorable aux entreprises et risque d'accroître la précarité des salariés.

Depuis plus de deux mois, ses opposants, venus majoritairement des rangs de la gauche, battent le pavé. Les cortèges se sont peu à peu clairsemés, mais ils se sont durcis avec des dégradations et des violences, en particulier contre les forces de l'ordre. Les casseurs "ça suffit !", a lancé le président, en évoquant "plus d'un millier d'interpellations, 60 condamnations" et "350 policiers blessés" depuis le début du mouvement.
Lassés de se voir pris à partie, les syndicats policiers ont appelé également à descendre dans la rue mercredi pour dénoncer ce qu'elles perçoivent comme une "haine anti-flic".

 

(Pour mémoire : Contestée dans la rue, la réforme du droit du travail entre dans l'arène parlementaire)

 

'Pas d'alternative à gauche'
Dans ce contexte agité, le président Hollande, qui ne recueille qu'environ 15% d'opinions favorables dans les sondages, ne semble pas prêt à renoncer à une autre bataille: celle de sa réélection.
Même s'il n'a pas encore officiellement dévoilé ses intentions pour 2017, il s'échine depuis des semaines à défendre son mandat, enchaîne les annonces en faveur de son électorat (revalorisation des salaires des fonctionnaires, primes pour les instituteurs...) et s'évertue à s'imposer comme le candidat naturel de la gauche.

La France "va mieux", a-t-il redit mardi en s'appuyant sur une légère embellie économique et des créations d'emploi, même si neuf Français sur dix ne le croient pas selon un sondage publié lundi. D'ailleurs, le président envisage de "redistribuer" les fruits de la reprise avec des baisses d'impôts à l'été. "Il n'y a pas d'alternative de gauche", a-t-il également assuré avec des accents de candidat. "Si je ne suis pas... si la gauche n'est pas reconduite, ce sera la droite qui l'emportera ou l'extrême droite", a-t-il enchaîné dans un lapsus révélateur.

Au passage, il a de nouveau recadré son ministre de l'Economie Emmanuel Macron, un ancien banquier d'affaires de 38 ans à qui les médias prêtent des ambitions présidentielles.
Le ministre, qui a créé sa propre formation politique "En marche" et multiplie les prises de position iconoclastes, a bien "le droit" de développer ses idées mais en respectant la "solidarité gouvernementale", a rappelé le chef de l'Etat.

Reste l'épineuse question du chômage, dont il a fait du recul la condition d'une nouvelle candidature. François Hollande a reconnu qu'il "serait téméraire et prétentieux" d'être en mesure de le réduire "massivement". "La bataille n'est pas gagnée", "je me bats tous les jours", a-t-il insisté.

 

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Malgré une impopularité record, des manifestations dans toute la France et une fronde dans son propre camp, le président François Hollande a assuré mardi qu'il ne renoncerait pas à sa réforme contestée du droit du travail, affichant sa combativité à onze mois de la fin de son mandat.
"Je ne cèderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé", a-t-il déclaré sur la...

commentaires (2)

Un exploit s'il tient le coup. A part le mariage pour tous il n'y en a pas eu d'autres.

FRIK-A-FRAK

12 h 33, le 18 mai 2016

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Commentaires (2)

  • Un exploit s'il tient le coup. A part le mariage pour tous il n'y en a pas eu d'autres.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 33, le 18 mai 2016

  • Typiquement les erreurs stratégiques répétitives de Normal 1er en fin de règne ...! comme si réformer un peu le droit du travail , allait augmenté le carnet de commande des entreprises...! surtout après un matraquage fiscal sévère depuis le début de son mandat...

    M.V.

    17 h 05, le 17 mai 2016

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