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L'ambigu ministre Macron affirme sa "loyauté" envers Hollande

"Il est drôle, agréable, après il faut quand même limiter son égo"

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a été contraint jeudi de réaffirmer sa "loyauté" envers le chef de l'Etat François Hollande. REUTERS/Guillaume Souvant/Pool

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a été contraint jeudi de réaffirmer sa "loyauté" envers le chef de l'Etat François Hollande, après une série d'interventions médiatiques qui ont alimenté les interrogations sur ses ambitions présidentielles en 2017.

"J'ai une loyauté personnelle envers François Hollande, il m'a fait confiance et m'a nommé au gouvernement et donc je le respecte", a déclaré à l'AFP Emmanuel Macron, qui peu avant avait confié à plusieurs titres de la presse régionale ne pas avoir le sentiment d'être "l'obligé" du chef de l'Etat.
Cette phrase a été "sortie de son contexte", a-t-il ajouté face à l'emballement médiatique qu'elle a immédiatement suscitée. Mais il n'est pas sûr que cette mise au point suffise à apaiser son camp, qui semble de plus en plus irrité par le turbulent ministre.

Porté par des sondages flatteurs, Emmanuel Macron, 38 ans, a lancé le 6 avril son propre mouvement, "ni de droite ni de gauche" baptisé "En marche!" et multiplié dans la foulée les sorties médiatiques.
En Une de l'hebdomadaire Paris Match avec sa femme Brigitte, ou lors de visites à l'étranger, il a attiré la lumière aux dépens d'un président à l'impopularité abyssale.

Mais cette surexposition et ses déclarations parfois intempestives lui ont valu plusieurs recadrages.
Emmanuel Macron "doit être dans l'équipe, sous mon autorité", avait déclaré il y a une semaine François Hollande. "C'est une question de loyauté personnelle et politique".
Mercredi, c'est le Premier ministre Manuel Valls qui lui a demandé comme à "chaque ministre (...) d'être attelé à sa fonction, à sa mission". Jeudi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian l'a à son tour enjoint à jouer "collectif".

 

(Lire aussi : À un an de la présidentielle, Juppé accentue son avance)

 

'Macronmania'
Ces rappels à l'ordre n'ont pas empêché cet ancien banquier d'affaires, qui n'a jamais affronté le suffrage universel, de continuer son chemin médiatique en détaillant ses projets dans un long entretien mercredi au quotidien belge "Le Soir".

Sur la base de témoignages de Français, le ministre entend "dresser le bilan du pays" à la fin de l'été, puis construire "un plan d'actions, qui n'est pas un programme". L'objectif? "Nourrir un projet présidentiel", que M. Macron n'exclut pas d'incarner. "C'est seulement après avoir établi un diagnostic et proposé un plan d'action que se posera la question de la personne", explique-t-il.

Les initiatives de Macron, "ça donne du mouvement, de l'énergie, pour la suite c'est intéressant. Mais attention à l'esprit collectif, Macron crispe ses propres amis", met en garde un proche du chef de l'Etat.
"Il est drôle, agréable, après il faut quand même limiter son égo", prévient également un vieil ami du président.
Dans les médias et les sondages, la "Macronmania" bat en tout cas son plein. Selon une étude publiée jeudi, il ferait "un bon président" pour 38% des Français.

Alors que les sondages donnent le président Hollande éliminé dès le premier tour en cas de nouvelle candidature, Emmanuel Macron est lui jugé comme le "meilleur candidat pour représenter la gauche", aussi bien par l'ensemble des Français que par les sympathisants de gauche.

Pourrait-il se présenter face à François Hollande en 2017? "Il a une loyauté absolue envers le président", mais cherche à reconquérir des voix au centre pour les ramener vers le chef de l'Etat, assure un député proche du ministre s'exprimant sous couvert d'anonymat.

L'opposition de droite n'a pas manqué de s'engouffrer jeudi dans la brèche de ces possibles dissensions. "J'ai envie de dire à Emmanuel Macron: +Lancez-vous vraiment dans le bain, affrontez tout de suite François Hollande!+", lui a ainsi lancé le candidat à la primaire de la droite Bruno Le Maire.

 

 

 

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Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron a été contraint jeudi de réaffirmer sa "loyauté" envers le chef de l'Etat François Hollande, après une série d'interventions médiatiques qui ont alimenté les interrogations sur ses ambitions présidentielles en 2017."J'ai une loyauté personnelle envers François Hollande, il m'a fait confiance et m'a nommé au gouvernement...

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