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À La Une - Liban

Municipales : paroles d'électeurs au Mont-Liban

De Jbeil à Damour, nos correspondants ont interrogé des électeurs libanais, dans le cadre d'un scrutin qui s'annonce serré. REUTERS/Mohamed Azakir

Les électeurs du Mont-Liban étaient appelés aux urnes, dimanche, pour la deuxième étape des élections municipales qui vont se poursuivre jusqu'au 29 mai dans les autres provinces du pays. Il s'agit là du premier scrutin depuis six ans, date des dernières municipales, dans un pays sans président depuis deux ans, sans nouveau Parlement depuis 2009 -- l'actuel ayant prolongé lui-même son mandat -- et qui est paralysé par des divisions politiques exacerbées par le conflit en Syrie voisine.

De Jbeil à Damour, nos correspondants ont interrogé des électeurs libanais, dans le cadre d'un scrutin qui s'annonce serré.

"La bataille va servir de leçon"
Dans le secteur de Sarba, à Jounieh, dans le Kesrouan, Tony, interrogé devant un bureau de vote, a affirmé qu'il comptait partager son choix entre les deux listes qui s'affrontent.
"La bataille va être tellement rude qu'elle va servir de leçon aux deux listes", a déclaré cet ingénieur de 35 ans à notre envoyée spéciale Suzanne Baaklini. "Le vainqueur va se voir obligé de travailler pour le bien de la ville", a-t-il ajouté.
A Jounieh, les deux listes en compétition s'échangent depuis le début de la matinée des accusations d'achat de voix.

Dans la ville, la liste baptisée "Dignité de Jounieh", présidée par l'ancien président du conseil municipal Juan Hobeiche et appuyée par le Courant patriotique libre fondé par Michel Aoun et les Kataëb, fait face à la "Liste du renouveau", dirigée par l'actuel vice-président du conseil municipal, Fouad Boueiri, et appuyée par Nehmat Frem, président de la Fondation maronite dans le monde, et deux anciens députés, Farid Haïkal el-Khazen et Mansour Ghanem el-Bone. Les Forces libanaises (FL) ont décidé de laisser à leurs électeurs la liberté de vote.

A Ajaltoun, également dans le Kesrouan, Nicolas a tout simplement indiqué qu'il ne comptait pas voter. "Personne ne m'intéresse. Personne ne fait quoi que ce soit pour le village", a déclaré cet industriel de 58 ans à notre envoyée spéciale Zeina Antonios. "Ajaltoun régresse. Il y avait dans le temps deux cinémas. Aujourd'hui, il n'y a même pas de parking près de l'hôpital", déplore-t-il.

De son côté, Michel, 22 ans, employé de restaurant, vote pour la première fois. "Je suis pour le changement, et c'est pour cela que je suis venu voter pour un membre de ma famille", a-t-il déclaré.

Pour sa part, Nicolas, étudiant en architecture de 21 ans, a voté également pour la première fois.
"J'ai toujours rêvé de faire de la politique. J'ai envie de me présenter lors des prochaines élections municipales", a-t-il déclaré, saluant le travail effectué par le conseil municipal actuel.

 

 

 

"Personne ne m'intéresse. Personne ne fait quoi que ce soit Ajaltoun", a déclaré Michel, un industriel de 58 ans.

 

 

 

"Marquer mon mécontentement"
Dans le cadre de la deuxième journée de vote aux municipales 2016 dans le Mont-Liban, Raymond, interrogé devant un bureau de vote situé à Hadath, dans le caza de Baabda, a indiqué qu'il était "venu voter pour la famille".
"Je suis venu exercer mon droit démocratique. Mais je sais que personne ne changera rien à la situation actuelle. Ce n'est que mensonges", a indiqué ce peintre en chantier de 56 ans sur un ton désabusé.

De son côté, Jad a affirmé qu'il allait voter "pour le changement". "Je vote pour la première fois. Je préfère ne pas dire a qui j'ai vote, mais je l'ai fait en espérant le changement", a confié cet employé de cigarettier de 26 ans. "Je vote en espérant qu'un conseil municipal meilleur que le précédent sera élu. Je ne vais pas opter pour un conseil qui se contenterait d'asphalter une ou deux rues", a-t-il expliqué.

A Hadath, une liste présidée par Georges Aoun, soutenue par le Courant patriotique libre, fait face à une liste présidée par Antoine Karam, soutenue, elle, par les Forces libanaises et les Kataëb et dans laquelle se trouvent également des partisans du CPL.

 

 

 

"Je suis venu exercer mon droit démocratique. Mais je sais que personne ne changera rien à la situation actuelle. Ce n'est que mensonges", a indiqué Raymond, peintre en chantier de 56 ans, à Hadath

 

 

 

A Choueifate, dans le caza de Aley, Nidal a indiqué qu'il avait voté pour les membres de la société civile présents sur la liste soutenue par le Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt.
"J'ai voté aujourd'hui pour la liste contenant des membres de la société civile, soutenue par M. Joumblatt pour marquer mon mécontentement après la crise des déchets et le scandale autour du dépotoir de Costa Brava", a déclaré ce cadre à notre envoyée spéciale Rania Raad Tawk. De son côté, Charbel, agent de police municipal, a déclaré à la journaliste qu'il donnerait sa voix à la liste soutenue par le leader druze Talal Arslane "car elle comporte des représentants du CPL".

A Chehim, dans le Chouf, Sahar  a indiqué qu'elle espérait que le conseil municipal qui sera élu œuvrera pour le développement de la localité.
"Le village a besoin de nouveaux projets. Il y a un fort taux de chômage et la crise des ordures ménagères n'est pas encore résolue", a déclaré cette retraitée à notre envoyée spéciale Nada Merhi, qui indique que de nombreux habitants ont évoqué la crise des déchets et la corruption.
A Chehim, une liste appuyée par le PSP et le Courant du Futur affronte une liste rivale composée des grandes familles de la localité et de membres de la société civile.

 

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