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Liban - Municipales 2016

À Jounieh, une très rude bataille en perspective

La confrontation s'annonce âpre et son issue incertaine, au milieu de rumeurs d'achats de voix et de craintes liées au panachage.

Une vue de la baie de Jounieh. La ville devrait être le théâtre d’une rude bataille dimanche. Photo archives OLJ

Jounieh sera dimanche, sans nul doute, la scène d'une des plus rudes batailles électorales de ces élections municipales de 2016 au Mont-Liban. Deux listes s'y affronteront, jouissant chacune d'un appui substantiel de forces politiques et de personnalités locales : d'une part, il y a la liste baptisée « Dignité de Jounieh », présidée par Juan Hobeiche, un ancien président du conseil municipal (2004-2010). Cette liste est appuyée par le Courant patriotique libre (CPL) depuis le début de sa formation (plusieurs candidats sont des partisans), ainsi que par le parti Kataëb (deux membres de la liste) et d'autres formations comme le Parti national libéral (PNL) et le parti Waad (fondé par l'ancien ministre assassiné Élias Hobeika).
L'autre liste, baptisée « Liste du renouveau », est un condensé de deux listes. Elle est appuyée par Nehmat Frem, président de la Fondation maronite dans le monde, et deux anciens députés, Farid Haïkal el-Khazen et Mansour Ghanem el-Bone. Elle a pour président l'actuel vice-président du conseil municipal, Fouad Bouéri, un homme rompu à l'exercice, et pour vice-président le jeune Fady Fayad, proche de Nehmat Frem et organisateur, entre autres, du Festival international de Jounieh. Cette liste jouit en principe du soutien des Forces libanaises (FL), plusieurs de ses membres étant proches de ce parti. Mais les FL ont cette semaine publié un communiqué laissant à leurs électeurs la liberté de vote.


Les deux listes sont complètes et comprennent 18 candidats chacune. Dans cette ville, neuf à dix mille électeurs se rendent traditionnellement aux urnes. La circonscription de Jounieh est divisée en quatre : Ghadir, Sarba, Haret Sakhr et Sahel Alma. Cette dernière localité est connue pour être le fief des Hobeiche. Farid Haïkal el-Khazen et Mansour el-Bone sont de Ghadir, et les Frem de Haret Sakhr. Selon les observateurs, les nombreuses voix de Sarba trancheraient probablement la bataille, notamment pour décider si une liste entière sera élue au conseil municipal.


Le ton est monté très haut durant cette campagne. L'ancien président du conseil Juan Hobeiche accuse ses adversaires d'être à l'origine d'un procès intenté contre lui et dont il nie les fondements, au terme de son mandat. Il a également critiqué la prestation de l'actuel conseil municipal (présidé par Antoine Frem) durant les six dernières années. Du côté de la liste adverse, Nehmat Frem a récemment dénoncé ce « ton de haine et de ressentiment » dans les propos télévisés de son adversaire.

 

Les programmes
Il reste que les deux listes ont annoncé leurs programmes respectifs. Du côté du « Renouveau », le vice-président désigné Fady Fayad a défendu à plusieurs reprises un programme électoral axé sur le développement de la ville, basé sur des projets comme l'agrandissement du port, la création d'un parking et d'un espace vert dans le complexe sportif Fouad Chehab... Du côté de la « Dignité », on insiste beaucoup sur « le caractère chrétien » de la ville, avec des projets comme la construction d'un Centre des chrétiens d'Orient, de projets de coordination avec les autres localités du caza, de développement des infrastructures...
À 48 heures du jour J, les observateurs ont noté un autre indice de l'âpreté de cette bataille : certaines rumeurs d'achats de voix, à des centaines de dollars (la bourse varie apparemment). À noter qu'au cours d'un entretien télévisé à la MTV, Juan Hobeiche a reconnu que « les deux parties se partagent l'achat de voix de personnes naturalisées, non originaires de la ville et qui, contrairement aux habitants natifs, ne votent que contre une contrepartie financière. Une sorte d'entente tacite destinée à neutraliser ces voix qui, autrement, feraient peut-être pencher la balance ». Interrogé sur ce même point par la LBC, Nehmat Frem a catégoriquement démenti tout achat de voix du côté de sa liste. À savoir que le nombre des naturalisés qui votent dans la ville dépasserait le millier.
Une âpre bataille s'annonce donc à Jounieh. Une bataille où les facteurs familiaux se mêlent aux facteurs politiques, non seulement par l'implication visible de partis politiques, mais aussi par des ramifications qui, dit-on, arrivent au stade d'alliances ayant rapport avec la présidence de la République. Dans tous les cas, l'entente CPL-FL n'aura pas permis de créer une liste commune dans la capitale du Kesrouan.

 

À Zouk Mikaël, une nouvelle ère
Non loin de Jounieh, dans la localité de Zouk Mikaël, la bataille acquiert cette année une dimension toute symbolique : après un règne sans partage sur la présidence du conseil municipal qui a duré 54 ans, Nouhad Naufal jette l'éponge. Pour lui succéder, les deux têtes des listes rivales ne sont autres que... les deux vice-présidents de son conseil (ils occupaient ce poste en alternance), Élias Beaïno et Wafic Trad.
Le conseil municipal de Zouk Mikhaël compte 15 membres, pour un peu plus de 4 300 votants inscrits. Les deux listes qui s'affrontent sont complètes.
Élias Beaïno affirme à L'OLJ que sa liste « est soutenue par Nouhad Naufal, même si celui-ci maintient une attitude objective dans cette bataille », soulignant que, s'il est élu, il se placera dans la continuité de son prédécesseur. Il affirme que parmi les membres de la liste, il y a des personnes affiliées au CPL et aux FL, et que sa liste « jouit de l'appui du parti Kataëb et des familles du village ».
Pour sa part, Wafic Trad affiche une attitude plus critique envers la longue présidence de Nouhad Naufal, indiquant qu'il a appelé sa liste « Zouk libre » parce que « c'est la première fois qu'il y a des élections effectives depuis 54 ans ». Il reconnaît « bénéficier moins de l'appui de Naufal que (mon) rival parce que je préconise de nouvelles méthodes alors que lui s'inscrit dans la continuité ». En ce qui concerne l'appui politique, Wafic Trad se montre très clair : « Ce village se caractérise par une nette tendance aouniste, je le suis moi-même ainsi que le candidat au poste de vice-président de ma liste. La compétition se fera sur les voix aounistes de la localité, sachant que le chef du CPL lui-même a donné à ses partisans la liberté de voter pour leur candidat favori. »

 

À Kfardebiane, trois listes
L'un des plus grands villages dans les hauteurs du Kesrouan, qui est aussi l'un des plus grands du Liban par sa superficie, est Kfardebiane. Dans ce village, près de 4 300 inscrits (dont quelque 3 500 votent traditionnellement) doivent élire dimanche un conseil de 15 membres.
Trois listes s'affrontent dans le village, ainsi que nous l'apprend Joséphine Zogheib, candidate. La première est présidée par deux candidats, Bassam Salamé et Habib Zogheib (qui assureront la présidence par alternance en cas de victoire). Joséphine Zogheib, qui était membre de l'ancien conseil (mais en tant qu'opposante, puisqu'elle faisait partie des membres qui avaient percé une liste principale) et se porte candidate sur cette liste, précise que celle-ci est incomplète, qu'elle n'a pas d'affiliation politique claire (même si le candidat au poste de vice-président, Wahib Akiki, est un cadre du parti Kataëb), et qu'elle est appuyée par les familles du village.
La deuxième liste est présidée par l'actuel vice-président du conseil, Antoine Zogheib, qui est lui-même un cadre du CPL. Elle comporte plusieurs anciens membres du conseil, et jouit de l'appui de l'actuel président Jean Akiki. Cette liste de 14 membres est également incomplète.
La troisième liste, formée de 12 candidats pour la plupart jeunes et se présentant pour la première fois aux élections, est présidée par Jacques Akiki. Les trois partis chrétiens influents dans le village, le CPL, les FL et le parti Kataëb, n'ont pas donné de consigne de vote à leurs partisans, toujours selon Joséphine Zogheib.

 

Ajaltoun et Dlebta
À Ajaltoun, deux listes s'affronteront dimanche, l'une présidée par l'actuel président du conseil municipal, Clovis el-Khazen, et l'autre formée d'anciens élus municipaux. L'actuel conseil a pris ses fonctions depuis quatre ans seulement (le mandat du conseil municipal est de six ans) suite à un recours présenté contre le conseil élu.
M. Khazen précise que sa liste comprend une majorité de membres actuels du conseil, « une équipe homogène » selon lui, avec trois nouveaux candidats issus de la société civile. « C'est une liste de familles, où nous avons voulu qu'une majorité des habitants soient représentée », précise-t-il. Pour ce qui est des affiliations politiques, Clovis el-Khazen souligne « avoir eu vent du fait que des cadres locaux du CPL soutiennent la liste adverse, bien qu'il ne s'agisse pas d'une décision centrale du parti ». Il ajoute que « les FL laissent le choix de vote à leurs partisans, pour donner libre cours aux familles et aux programmes de développement ».
Par ailleurs, notons qu'à Dlebta, un beau village du Kesrouan, deux listes s'affrontent : une liste présidée par Charbel Ghosn présente une feuille de route axée sur le développement économique, l'action écologique, le renforcement de la transparence et de la cohésion sociale, et la planification. La liste est complète et comprend neuf membres. Elle fait face à une autre liste, présidée par l'actuel président du conseil municipal, Nadim Raphaël. La bataille porte un aspect plus familial que politique, même si, dans les deux listes, il y a des partisans des FL et du CPL. Sachant que, selon Charbel Ghosn, les FL appuient ouvertement sa liste.

 

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Micro-trottoir spécial Municipales 2016 : A Jounieh, les électeurs entre désillusion et indifférence

Jounieh sera dimanche, sans nul doute, la scène d'une des plus rudes batailles électorales de ces élections municipales de 2016 au Mont-Liban. Deux listes s'y affronteront, jouissant chacune d'un appui substantiel de forces politiques et de personnalités locales : d'une part, il y a la liste baptisée « Dignité de Jounieh », présidée par Juan Hobeiche, un ancien président...

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Cette liste est appuyée par le Courant patriotique libre (CPL) depuis le début de sa formation (plusieurs candidats sont des partisans), ainsi que par le parti Kataëb (deux membres de la liste) et d'autres formations comme le Parti national libéral (PNL) et le parti Waad (fondé par l'ancien ministre assassiné Élias Hobeika). LISTE HETEROCLITE DES COQS ET DES ANES QUE CETTE LISTES DES PARTIS AYANT EN COMMUN LEUR SOIF DU POUVOIR ET D'AVANTAGES MATERIELS TOUTES LES LISTES DE PARTIS SONT DES LISTES ANTIDEMOCRATIQUES CAR CALQUEES SUR LEUR MODE DE GOUVERNANCE INTERNE QUI IGNORE LA DEMOCRATIE INTERNE,LA CRITIQUE,LA SEPARATION DES POUVOIRS ,LA COMPTABILITEE DES CHEFS ETERNELS. LA SOCIETE CIVILE DOIT S'INVENTER DE NOUVEAUX MODES D'EXPRESSIOBN DE SA VOLONTEE CONFISQUEE PAR DES PARTIS PUREMENT POUVOIRISTES, DES PARTIS DU BUSINESS POLITIQUE, DU PARTAGE DU FROMAGE DU CLIENTELISME ET DU GRIGNOATEG DU GATEAU CETTE RENAISSANCE VIENDRA AVEC LA FORMATION DE LA FEDERATION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DE BASE DE LA SOCIETE CIVILE AYANT POUR BUT L'IMPOSITION DUS SYSTEME FEDERAL, DE LA NEUTRALITE DU LIBAN ET DE LA DECENTRALISATION DE BASE SYNONYME DE LA DEMOCRATIE DIRECTE DES REGIONS,DES CAZAS ET DES COMMUNES ENFIN LIBEREES DE L'ARNAQUE DES PARTIS

Henrik Yowakim

14 h 45, le 14 mai 2016

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Commentaires (1)

  • Cette liste est appuyée par le Courant patriotique libre (CPL) depuis le début de sa formation (plusieurs candidats sont des partisans), ainsi que par le parti Kataëb (deux membres de la liste) et d'autres formations comme le Parti national libéral (PNL) et le parti Waad (fondé par l'ancien ministre assassiné Élias Hobeika). LISTE HETEROCLITE DES COQS ET DES ANES QUE CETTE LISTES DES PARTIS AYANT EN COMMUN LEUR SOIF DU POUVOIR ET D'AVANTAGES MATERIELS TOUTES LES LISTES DE PARTIS SONT DES LISTES ANTIDEMOCRATIQUES CAR CALQUEES SUR LEUR MODE DE GOUVERNANCE INTERNE QUI IGNORE LA DEMOCRATIE INTERNE,LA CRITIQUE,LA SEPARATION DES POUVOIRS ,LA COMPTABILITEE DES CHEFS ETERNELS. LA SOCIETE CIVILE DOIT S'INVENTER DE NOUVEAUX MODES D'EXPRESSIOBN DE SA VOLONTEE CONFISQUEE PAR DES PARTIS PUREMENT POUVOIRISTES, DES PARTIS DU BUSINESS POLITIQUE, DU PARTAGE DU FROMAGE DU CLIENTELISME ET DU GRIGNOATEG DU GATEAU CETTE RENAISSANCE VIENDRA AVEC LA FORMATION DE LA FEDERATION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DE BASE DE LA SOCIETE CIVILE AYANT POUR BUT L'IMPOSITION DUS SYSTEME FEDERAL, DE LA NEUTRALITE DU LIBAN ET DE LA DECENTRALISATION DE BASE SYNONYME DE LA DEMOCRATIE DIRECTE DES REGIONS,DES CAZAS ET DES COMMUNES ENFIN LIBEREES DE L'ARNAQUE DES PARTIS

    Henrik Yowakim

    14 h 45, le 14 mai 2016

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