Rechercher
Rechercher

À La Une - Sport

Vitrines d'une fierté russe retrouvée, les JO-2014 de Sotchi entachés par le dopage

"Cela ressemble tout simplement aux calomnies d'un transfuge", réagit le Kremlin.

Symboles d'une fierté retrouvée, les Jeux d'hiver de Sotchi avaient été voulus grandioses par le président Vladimir Poutine, plaçant les sportifs russes sur le haut du podium, mais les accusations de dopage ne cessent de ternir cette belle vitrine. Photo d'archives REUTERS/Sergei Karpukhin

Symboles d'une fierté retrouvée, les Jeux d'hiver de Sotchi avaient été voulus grandioses par le président Vladimir Poutine, plaçant les sportifs russes sur le haut du podium, mais les accusations de dopage ne cessent de ternir cette belle vitrine.

33 médailles russes aux JO 2014, soit 18 de plus que quatre ans plus tôt au Canada, lors des jeux Olympiques d'hiver de Vancouver. Mais des médailles à l'éclat déclinant avec les aveux fracassants jeudi de Grigori Rodtchenkov, l'ancien patron du laboratoire antidopage russe, aujourd'hui exilé aux Etats-Unis.

Selon ses déclarations au New York Times, ce sont près de 50% de ces médailles qui seraient volées: "Des douzaines d'athlètes russes, dont 15 médaillés olympiques", auraient ainsi profité du système de dopage mis en place spécifiquement pour les Jeux de Sotchi, avec l'implication des services secrets russes.

A peine une semaine plus tôt, c'est Vitali Stepanov, ancien contrôleur de l'agence russe antidopage (Rusada), qui avait déjà mis en cause les succès russes à Sotchi en affirmant que quatre des champions olympiques félicités par Poutine étaient dopés. Des accusations, auprès de la chaîne de télévisions américaine CBS, portées sur la foi de conversations avec ce même Grigori Rodtchenkov.

 

(Lire aussi : Sharapova, reine du sport-business lâchée par ses sponsors)

 

Relents de Guerre Froide
C'est déjà M. Stepanov qui avait été le lanceur d'alerte sur un supposé dopage "généralisé" dans le sport russe, en nourrissant largement un rapport accablant de l'Agence mondiale antidopage en novembre. Ce rapport avait conduit à la suspension de l'athlétisme russe par la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), privant pour l'instant les athlètes russes de la possibilité de participer aux JO de Rio de Janeiro cet été (5-21 août).

Pour les Russes, ces nouvelles accusations lancées par M. Rodtchenkov ont des relents de Guerre froide. "Cela ressemble tout simplement aux calomnies d'un transfuge", a réagi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, utilisant un mot remontant à l'époque où espions et responsables soviétiques passaient à l'Ouest.

Un vice-ministre des Sports, Iouri Nagornikh, a pour sa part nié "tout programme initié par l'Etat, toute mesure ayant pour but de fausser les résultat d'un contrôle antidopage". "Nous sommes pour la tolérance zéro" en matière de dopage, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, alors que M. Rodtchenkov assure que Iouri Nagornikh le rencontrait une fois par semaine pour faire le point sur le programme.

"C'est une guerre de l'information. (...) C'est offensant, les jeux Olympiques étaient à la hauteur, tout le monde était heureux, il y avait une montée du patriotisme", a réagi le double champion olympique de bobsleigh, Alexey Voevoda, cité par l'agence TASS.
"C'est une calomnie absolue contre les athlètes de l'équipe russe et contre moi en particulier", a pour sa part affirmé au journal Sport Express Alexander Zubkov, lui aussi double champion olympique de bobsleigh et directement visé par Grigori Rodtchenkov.

 

(Lire aussi : Rallumer la flamme à Sotchi)


'Des rumeurs'
"Il n'y a rien d'honnête dans cet article, ce ne sont que des rumeurs", a déclaré Willi Schneider, l'entraîneur allemand de la sélection russe de skeleton, à TASS.

"Où est Rodtchenkov en ce moment: Miami, Los Angeles ? C'est très facile de dire n'importe quoi quand vous êtes loin", a réagi auprès de Sport Express un autre accusé, le champion olympique de ski de fond Alexander Legkov, qui a également dénoncé "des manoeuvres politiques" contre la Russie lors d'une conférence de presse commune avec M. Nagornikh et Alexander Zubkov.

Tous ont indiqué envisager de poursuivre le New York Times pour diffamation suite aux accusations de Grigori Rodtchenkov. 

"A la maison (NDLR: en Russie), nous ne voulions pas de fausses victoires", avait affirmé Vitali Moutko, le ministre des Sports, dans un entretien enregistré le 28 avril avec la chaîne de télévision allemande ARD, à l'origine d'une grande partie des révélations sur le dopage en Russie. Entretien qui devait être diffusé à partir de vendredi 13 mai au soir.

"Cacher des échantillons sanguins est tout simplement impossible", avait-il aussi insisté. Une affirmation visiblement contredite par M. Rodtchenkov qui décrit la façon dont les services secrets russes subtilisaient les échantillons sales pour les remplacer par des échantillons propres.
L'AMA avait déjà évoqué ces soupçons sur les JO d'hiver 2014, dans son rapport de novembre, en pointant du doigt l'omniprésence des agents du FSB dans le laboratoire antidopage de Sotchi. Mais le Comité international olympique (CIO) avait alors estimé n'avoir "aucune raison de mettre en doute la crédibilité des contrôles réalisés".

 

Pour mémoire

Poutine ordonne une enquête « interne »

 

Lire aussi

Le sport, une passion pour Poutine

Symboles d'une fierté retrouvée, les Jeux d'hiver de Sotchi avaient été voulus grandioses par le président Vladimir Poutine, plaçant les sportifs russes sur le haut du podium, mais les accusations de dopage ne cessent de ternir cette belle vitrine.
33 médailles russes aux JO 2014, soit 18 de plus que quatre ans plus tôt au Canada, lors des jeux Olympiques d'hiver de Vancouver....
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut