Les commissions mixtes souhaitent limiter le débat au mode du scrutin et au découpage électoral

Les commissions parlementaires mixtes se sont entendues hier pour limiter le débat sur la nouvelle loi électorale au mode du scrutin et au découpage électoral, en se fondant sur les cinq formules retenues au cours de leur première réunion, la semaine dernière, lorsqu'elles avaient réussi à réduire les 17 projets inscrits à l'ordre du jour à cinq seulement. Au final, il y en aura six puisque le député Kataëb, Samy Gemayel, leur a soumis une proposition de loi fondée sur le principe du one man, one vote (une voix par candidat).
Les commissions, qui se sont réunies sous la présidence de M. Nabih Berry, n'ont cependant pas pu s'attaquer aux six textes en raison de l'absence des ministres concernés. La réunion a été reportée au jeudi 19 mai. « Nous nous étions entendus la semaine dernière sur le fait de commencer par le projet de loi présenté par le gouvernement, mais comme les ministres concernés n'ont pas fait acte de présence, alors qu'ils avaient été convoqués à la réunion, celle-ci a dû être reportée », a expliqué Robert Ghanem, président de la commission parlementaire de l'Administration et de la Justice. « De nouvelles invitations leur seront adressées par le président de la Chambre pour qu'ils soient présents lors de la prochaine réunion », a-t-il ajouté, avant de préciser que son collègue, Georges Adwan, a donné lecture du rapport de la commission ad hoc chargée de l'examen de la loi électorale avant que les parlementaires présents ne décident de limiter le débat à deux points : le mode du scrutin et le découpage électoral. « En cas de désaccord, chaque partie peut rester attachée au projet qu'elle défend », a-t-il poursuivi.
Prenant ensuite la parole, le député Nehmetallah Abi Nasr s'est arrêté sur les propositions de loi prévoyant une représentation des émigrés à la Chambre par le biais de six sièges parlementaire supplémentaires. Il a fait état d'une volonté de les soumettre à la commission parlementaire de l'Administration et de la Justice « quand bien même décision aurait été prise de les examiner durant les réunions des commissions mixtes ». « La représentation des émigrés est prévue dans tous les propositions et projets de loi électorale étudiés », a-t-il indiqué. Une des propositions de loi avait été présentée par M. Abi Nasr, la deuxième par M. Nabil de Freige.
À son tour, le député Ali Fayad a fait état de « confusion » dans le débat qui « fait du surplace » autour de la loi électorale. « Il n'y a toujours pas de base solide pour un débat sérieux », a-t-il commenté, avant de souligner que le Hezbollah reste attaché à la proportionnelle comme mode de scrutin et à la circonscription unique, pour le découpage électoral. « Mais en raison des spécificités libanaises et des appréhensions formulées, nous sommes prêts à nous engager dans un débat souple, productif et constructif autour de la taille des circonscriptions, en tenant compte des appréhensions des composantes communautaires et politiques libanaises, tout en continuant à défendre la proportionnelle », a-t-il dit, avant d'inviter les formations politiques concernées à « suivre l'exemple de Walid Joumblatt (chef du PSP) et à renoncer au mode de scrutin mixte qui ne permet pas une entente autour d'une nouvelle formule pour la loi électorale ».