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À La Une - Royaume-Uni

Le travailliste Sadiq Khan devient le premier maire musulman de Londres

En Ecosse, le parti indépendantiste (SNP) s'est offert une victoire en demi-teinte en décrochant 63 sièges sur les 129 du parlement régional.

AFP / LEON NEAL

Le travailliste Sadiq Khan, un fils d'immigré pakistanais, a été élu vendredi maire de Londres, devenant le premier édile musulman d'une grande capitale occidentale.

"Félicitations @SadiqKhan. Je suis impatient de travailler avec toi pour faire de Londres une ville équitable pour tous!", a déclaré sur Twitter le chef du Labour, Jeremy Corbyn, en revendiquant la victoire, alors que la proclamation officielle du résultat était attendue dans la soirée.

Incarnation du cosmopolitisme de la puissante capitale britannique, Sadiq Khan, 45 ans, était opposé dans la course à la mairie de Londres au conservateur et fils de milliardaire Zac Goldsmith, 41 ans.
Député de Tooting, un quartier populaire du sud de Londres, il succède à l'excentrique conservateur Boris Johnson, un partisan d'une sortie de l'Union européenne à qui l'on prête l'ambition de devenir Premier ministre.

La victoire de M. Khan consacre la brillante ascension de ce fils de chauffeur de bus pakistanais, passé des cités HLM à la plus haute fonction de Londres.
Ancien avocat au tempérament énergique, ancien ministre, père de deux filles, M. Khan a promis de répondre aux problèmes les plus criants de la capitale, dont la population a augmenté de 900.0000 habitants en huit ans pour atteindre 8,6 millions: logements inabordables, transports saturés et pollution.

Son élection, souligne l'expert Tony Travers, de la London School of Economics (LSE), est aussi un "remarquable signe du cosmopolitisme" de Londres, ville monde dont 30% de la population est non blanche.

 

(Lire aussi : Le Brexit et l'équilibre des puissances)

 

"Fiers"
A Tooting, l'annonce de sa victoire suscitait des réactions enthousiastes de la part d'habitants fiers de voir un enfant du quartier présider à la destinée de la ville.
"Nous sommes contents et fiers", a déclaré à l'AFP Malik Ahmed, 32 ans, employé au restaurant "Lahore Karahi", une des adresses favorites de M. Khan. "C'est un homme tellement bon, il a aidé un nombre incroyable de personnes".
Son élection est une sanction pour le camp conservateur, qui, au cours d'une campagne âpre, voire calomnieuse, n'a pas hésité à accuser Sadiq Khan de liens avec des extrémistes islamistes.

A l'étranger, les maires de plusieurs grandes villes ont félicité M. Khan, exprimant le souhait de travailler au plus vite avec lui.
"Félicitations à @SadiqKhan, élu Maire de Londres! Convaincue que son humanisme & son progressisme bénéficieront aux Londoniens!", a tweeté la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.
"Félicitations au nouveau maire de Londres et compagnon d'armes sur la question des logements abordables", a dit le maire de New York, Bill de Blasio, sur Twitter.

Si les yeux étaient braqués sur la capitale britannique, le Royaume-Uni tout entier a découvert vendredi les résultats d'une myriade de scrutins locaux et régionaux organisés la veille, à valeur de test pour le Labour, principal parti d'opposition au gouvernement conservateur de David Cameron.

 

(Lire aussi : Le Royaume-Uni célèbre les 90 ans de sa reine)

 

Le Labour s'effondre en Ecosse
En Ecosse, le parti indépendantiste (SNP) s'est offert une victoire en demi-teinte en décrochant 63 sièges sur les 129 du parlement régional, soit moins bien que les 69 obtenus en 2011. Le SNP ne sera pas donc en mesure de former un gouvernement majoritaire face aux conservateurs qui engrangent 16 sièges de mieux qu'en 2011, avec 31 élus.

Ce léger recul pourrait quelque peu refroidir les revendications indépendantistes du SNP, à moins que le Royaume-Uni ne vote pour une sortie de l'Union européenne lors du référendum sur cette question le 23 juin.
S'exprimant à ce propos, la dirigeante du SNP, Nicola Sturgeon, a déclaré que son parti "plaiderait toujours sa cause avec passion, mais aussi patience et respect", soulignant que son objectif était de "persuader, et pas de diviser".

Sèchement corrigé dans ce qui fut son fief, le Labour écossais perd 13 sièges, à 24 élus. Les travaillistes s'en sortent mieux au Pays de Galles, en décrochant 29 sièges sur 60, un résultat suffisant pour se maintenir au pouvoir.
Le Labour ne semble pas avoir fait "aussi bien qu'il aurait dû un an après les élections" législatives de mai 2015, soulignait Iain Begg, de la London School of Economics (LSE).

Le bilan de ces élections sera étudié de près par une fraction du parti travailliste, qui cherche une occasion de remettre en cause l'autorité de Jeremy Corbyn, n'ayant pas digéré son élection à la tête du parti en septembre et l'estimant incapable de mener les travaillistes à la victoire aux élections législatives de 2020.

 

 

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