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Campus - Conférence

Le rôle du journalisme dans le développement des sociétés en débat à l’Usek

À l'occasion des dix ans du département de journalisme et communication de l'Usek et du centenaire des martyrs de la presse, un débat a été organisé à la faculté des lettres de l'Usek sur le rôle du journalisme dans la promotion des sociétés.

De gauche à droite, Roula Douglas, Mirna Abou Zeid et Paul Khalifeh.

Deux intervenants ont pris part au débat modéré par Mirna Abou Zeid : la journaliste Roula Douglas, responsable de la page L'Orient des Campus pour L'Orient-Le Jour ainsi que Paul Khalifeh, rédacteur en chef de la revue Magazine. Si Roula Douglas a, lors du débat, fait preuve d'un certain optimisme concernant le rôle du journalisme en tant que « défenseur des valeurs démocratiques » et « promoteur de sociétés », Paul Khalifeh a tenu un avis plus nuancé, voire pessimiste.
Présentant la page « L'Orient des Campus », Roula Douglas a précisé qu'elle est née il y a sept ans avec le soutien de l'AUF. « Elle parle des jeunes, s'adresse aux jeunes et donne la parole aux jeunes. » Elle dépeint leurs initiatives, leurs accomplissements, leurs rêves concernant des problématiques allant de l'écologie aux réfugiés, en passant par l'extrémisme religieux. Lors du débat, Mme Douglas a affirmé qu'au-delà « de toutes les différences (communautaires, sociales, confessionnelles, politiques, ou autres), les jeunes Libanais partagent la même ambition : réussir leurs études, vivre librement et dignement, trouver un emploi stable et rentable, se construire une carrière, participer à la vie politique et économique de leur pays. »
« À travers nos articles, nous espérons inspirer les jeunes, les sortir du marasme ambiant et leur apprendre à aimer le Liban en leur montrant qu'ils peuvent y avoir un rôle positif », explique-t-elle. Et d'ajouter : « Toutefois, la vie n'est pas toujours rose et nos articles ne sont pas tous des histoires à succès. Mais, dans tous nos reportages, il y a des bribes de réponses, des ébauches de solution, une touche d'espoir... Pourquoi ? Car dans Campus, nous refusons de jouer exclusivement au jeu de miroir, parce que nous croyons dur comme fer au rôle positif du journalisme, parce que, pour nous, le métier de journaliste dépasse la simple transmission de l'info. »

Journalisme : un métier de pouvoir
Pour Paul Khalifeh en revanche, le journalisme n'a pas seulement pour rôle de promouvoir la société : il le fait par défaut. « Objectif, ça n'existe pas », a-t-il alors déclaré, estimant que promouvoir la société a toujours fait partie du métier de journaliste. Pour preuve, il a cité une célèbre déclaration de l'ancienne Première ministre britannique Margareth Tatcher, la femme de fer qui, en parlant à l'époque du refinancement de la radio télévision publique britannique, avait déclaré que « la BBC injecte chaque penny que nous lui octroyons pour défendre notre vision du monde ».
« Le journaliste a le pouvoir de détruire un modèle de société et d'en imposer d'autres », a-t-il également annoncé aux futurs professionnels du métier assis sur les bancs de l'Usek. La pratique du métier demande une profonde réflexion et beaucoup de prudence afin d'éviter de tomber dans la manipulation, la désinformation et la propagande. Une réalité qui rend « inquiétant » selon celui-ci qu'un pourcentage important de médias soit concentré entre les mains d'une « poignée de personnes ».
Un métier de pouvoir, qui pose donc également énormément de questions quant à l'émergence du journalisme citoyen.
Paul Khalifeh a par ailleurs montré son opposition très ferme à ce mouvement : « Le jour où nous aurons des médecins citoyens et des ingénieurs citoyens, j'accepterai qu'il y ait des journalistes citoyens. » Pour lui, ce journalisme émergent est une atteinte au métier qui a ses propres codes et règles. Une vision extrême pour certains étudiants de l'Usek, alors que les journalistes citoyens ont joué récemment un rôle capital, voire exemplaire lors des printemps arabes. « Ce n'est pas que l'on doit interdire le journalisme citoyen. On ne peut nier leur rôle lors des révolutions des printemps arabes. Mais on doit définir les rôles. Un journaliste n'est pas un blogueur et vice versa », a alors nuancé Roula Douglas.
L'étudiante Marianne Zouein, qui a tenu le rôle de maître de cérémonie, a rendu dans son mot un vibrant hommage aux martyrs de la presse. Les intervenants et le public – composé du doyen, père Karam Rizk, des membres du Conseil de l'université, des enseignants et des étudiants – ont eu par ailleurs l'occasion de visionner un documentaire réalisé à l'occasion du centenaire de la commémoration des martyrs, célébrée le 6 mai, par les étudiants en journalisme sur les figures martyres de la presse libanaise qui ont eu un rôle capital dans la libération du pays. Un livret intitulé Des stylos... à l'encre rouge a également été distribué à l'audience. Conçu par les étudiants pour la même occasion, il retrace le parcours de martyrs de la presse libanaise depuis 1916.

Deux intervenants ont pris part au débat modéré par Mirna Abou Zeid : la journaliste Roula Douglas, responsable de la page L'Orient des Campus pour L'Orient-Le Jour ainsi que Paul Khalifeh, rédacteur en chef de la revue Magazine. Si Roula Douglas a, lors du débat, fait preuve d'un certain optimisme concernant le rôle du journalisme en tant que « défenseur des valeurs démocratiques »...

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