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À La Une - Conflit

L'opposition syrienne n'exclut pas de suspendre les négociations avec le régime

Le Baas vainqueur sans surprise des législatives.

De gauche à droite, les membres du HCN, Georges Sabra et Asaad Al-Zoubi, ainsi que le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Mohammad Allouche. Photo Reuters

L'opposition syrienne envisage de suspendre sa participation aux négociations de Genève si le régime de Damas continue à refuser de parler du sort du président Bachar el-Assad, a-t-on appris dimanche auprès d'opposants. "Les négociations sont presque arrivées à une impasse en raison de l'entêtement du régime à refuser de discuter du sort d'Assad", a déclaré à l'AFP un membre de la délégation du Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe les principaux représentants de l'opposition au régime et de la rébellion.
"Ce round est menacé d'un échec si les grandes puissances, et notamment les Etats-Unis et la Russie, n'interviennent pas pour faire pression" sur Damas, a-t-il dit, sous couvert de l'anonymat.

Une nouvelle session de négociations indirectes entre le régime de Bachar el-Assad et l'opposition a débuté mercredi à Genève, sous l'égide de l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Le conflit syrien, qui est entré dans sa sixième année, a déjà fait plus de 270.000 morts et déplacé la moitié de la population.

Abdel Hakim Bachar, membre du HCN et vice-président de la Coalition de l'opposition, a déclaré pour sa part qu'il n'excluait pas une suspension de la participation de l'opposition à ces pourparlers. "Tous les scénarios sont possibles", a-t-il dit à l'AFP. "Pas un retrait pur et simple, mais une suspension (..) si la situation reste telle quelle."
Le HCN réclame la mise en place d'un organe gouvernemental de transition, mais sans la présence du président syrien, au pouvoir depuis 16 ans, dont il exige le départ préalable. Le régime de Damas se dit prêt à envisager un gouvernement de coalition avec l'opposition, mais considère que le sort du président Assad n'est pas négociable.

(Lire aussi : Face à l’EI, il ne faut pas crier victoire trop vite...)

M. Bachar a souligné que le HCN était "en train de procéder à une revue complète" de la situation. "Les réunions vont se poursuivre aujourd'hui et demain (lundi), nous prendrons une décision", a-t-il dit.
Vendredi, le HCN a rejeté catégoriquement une proposition soumise par le médiateur de l'ONU qui prévoit d'accorder au président Assad une fonction protocolaire dans le processus de transition.
M. Bachar a souligné qu'aucun progrès n'avait été fait au plan de l'aide humanitaire, ni sur celui des prisonniers. "Et la trêve est pratiquement rompue, car il y a actuellement une offensive contre Alep sur trois axes", a-t-il déploré.

Une cessation des hostilités est entrée en vigueur le 27 février, grâce à l'action combinée de Moscou et de Washington, mais elle risque de voler en éclats en raison des combats intenses qui opposent depuis plusieurs jours l'armée du régime aux rebelles autour d'Alep.
En représailles, le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Mohammad Allouche, a appelé dimanche à de nouvelles attaques contre l'armée régulière. "Ne vous fiez pas au régime et ne vous attendez pas à ce qu'il prenne pitié de vous. Frappez-les (...) de tous les côtés", a tweeté Mohammad Allouche, en citant un verset du Coran.

Un membre du HCN a toutefois tempéré la portée de cet appel. "La position d'Allouche est personnelle. Nous au HCN ne pouvons pas adopter une telle position", a réagi Yahya al-Aridi, présent à Genève.
M. Allouche dirige le mouvement armé d'inspiration salafiste Jaich al-Islam, qui fait partie de la centaine de groupes rebelles ayant approuvé la trêve.

Baas vainqueur

Sur le plan politique, le parti Baas au pouvoir en Syrie et ses alliés ont remporté sans surprise la majorité des sièges du Parlement à l'issue des législatives organisées le 13 avril dans les territoires contrôlés par le régime, selon les résultats officiels.  Selon la commission électorale, la grande majorité des 250 sièges du Parlement a été raflée par le parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle. Les 200 candidats de la liste "Union nationale" à laquelle appartient ce parti, l'ont tous emporté dans plusieurs provinces du pays ravagé par la guerre depuis cinq ans, a rapporté dimanche le quotidien Al-Watan proche du pouvoir.
Le taux de participation a été de 57.56% parmi les électeurs en capacité de voter, selon cette commission, citée par l'agence officielle Sana. 5,08 millions des 8,83 millions d'électeurs potentiels se sont déplacés dans les bureaux de vote pour choisir parmi les 3.500 candidats à ces élections dénoncées comme "illégitimes" par l'opposition en exil.
En Syrie, un pays qui comptait quelque 23 millions d'habitants avant le conflit, 13,5 millions de personnes sont affectées ou déplacées par la guerre, selon l'ONU.

 

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NOOooOOooOON! en voila une nouvelle inattendue!

Christine KHALIL

19 h 18, le 17 avril 2016

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Commentaires (1)

  • NOOooOOooOON! en voila une nouvelle inattendue!

    Christine KHALIL

    19 h 18, le 17 avril 2016

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