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À La Une - Conflit

"Assad serait un demi président sans Alep"

Des milliers de civils fuient de violents combats dans la province d'Alep.

Plus de 200 combattants de différentes factions armées ont été tués depuis dimanche dans la province septentrionale d'Alep, sans qu'aucun camp n'ait pu réellement avancer sur le terrain. REUTERS/Abdalrhman Ismail

Des violents combats, impliquant tous les protagonistes de la guerre en Syrie, ont jeté sur les routes des milliers de civils dans le nord au moment où des pourparlers entre le régime et l'opposition se tiennent à Genève.
Témoignage de l'intensité de la bataille, plus de 200 combattants de différentes factions armées ont été tués depuis dimanche dans la province septentrionale d'Alep, sans qu'aucun camp n'ait pu réellement avancer sur le terrain, a affirmé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Initiateurs avec Moscou de la trêve entre régime et rebelles qui avait permis depuis fin février une diminution des violences, les États-Unis se sont dit jeudi "très préoccupés" par l'"offensive" près d'Alep des forces progouvernementales syriennes. Cette intensification des combats survient alors que des pourparlers pour un règlement politique de cette guerre qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011 ont lieu à Genève sous l'égide de l'Onu.

"Alep est très importante pour Bachar el-Assad : il serait un demi président sans Alep. A partir d'Alep, il espère reprendre le contrôle de la province et de celle d'Idleb. Mais aussi aller à Raqqa", estime le géographe français spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche.

Le déchaînement de violences a gonflé le flux des déplacés. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), 30.000 civils ont fui en 48 heures les combats opposant les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) aux rebelles dans des secteurs de la province d'Alep bordant la frontière turque.
L'EI s'est emparé jeudi dans cette zone de six villages tenus par les rebelles dont le plus important, Hiwar Kallis, selon l'OSDH. "Alors que les civils fuient les combattants de l'EI, la Turquie répond par des tirs à balles réelles", a dénoncé Gerry Simpson, chercheur à HRW appelant Ankara à ouvrir ses frontières aux réfugiés.
Médecins sans frontières (MSF) a également condamné l'escalade à la frontière.
"MSF est extrêmement inquiet au sujet de la sécurité, des conditions de vie et de la situation sanitaire des gens qui ont une nouvelle fois été contraints de fuir leur foyer", a assuré dans un communiqué la chef de mission en Syrie Muskilda Zancada.

(Lire aussi : « La volonté et la capacité des Russes à faire pression sur Assad sont le cœur des négociations »)

 

Collines stratégiques
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) a fait état pour sa part de 21.000 à 23.000 civils ayant fui ces combats et se dirigeant notamment vers la ville d'Aazaz, à quelques kilomètres plus à l'ouest.
Des dizaines de milliers de civils avaient déjà trouvé refuge dans la région d'Aazaz en janvier et février après une offensive du régime syrien et de l'aviation russe contre Alep.
Un responsable humanitaire de l'Onu s'est dit jeudi "extrêmement inquiet" de la situation globale dans la province d'Alep, où "il y a eu une augmentation significative des cas de violences".

"Alep est la clé de la guerre et de la paix en Syrie. Chaque partie impliquée dans la guerre a un intérêt dans Alep", note le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il s'agit d'une des batailles les plus féroces et les plus complexes car toutes les forces dans le conflit syrien y sont impliquées. Parmi les 200 combattants tués dans ces combats, figurent ainsi 82 militaires et miliciens prorégime, 94 jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, et leurs alliés rebelles islamistes, ainsi que 34 ultra-radicaux du groupe État islamique (EI), précise l'Observatoire. "20 membres d'Al-Nosra et rebelles ont péri ainsi que 14 combattants prorégime près de Handarat, au nord de la ville d'Alep", a ajouté l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources sur le terrain.
Les collines de Handarat sont un secteur stratégique près de la route d'approvisionnement des rebelles qui tiennent plusieurs quartiers de la ville, selon la même source.

"Ce qui se passe à Alep est une violation majeure du cessez-le-feu. Un grande bataille s'y déroule et cela conduira à un grand désastre si le régime gagne" en coupant la route d'approvisionnement, a indiqué à l'AFP à Genève, le commandant rebelle Eyad Shamsi. Dans ce cas, "un million de personnes seront assiégées", a-t-il ajouté. A Washington, un haut responsable américain a estimé que l'"offensive" du régime syrien près d'Alep "pourrait violer la cessation des hostilités".

Dans ce contexte, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a demandé vendredi à son homologue russe Sergueï Lavrov de faire en sorte que les forces de Damas respectent le cessez-le-feu en vigueur. Le ministre américain a parlé au chef de la diplomatie russe par téléphone pour lui faire part des "profondes inquiétudes" de Washington face aux "menaces" qui pèsent sur "la cessation des hostilités" et "le besoin pressant que le régime Assad mette fin aux violations" de ce cessez-le-feu, a rendu compte le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby.

 

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commentaires (4)

UNE SYRIE DEMOCRATIQUE VA NAITRE OU IL N,Y AURA DE PLACE POUR AUCUN BOUCHER...

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 40, le 15 avril 2016

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Commentaires (4)

  • UNE SYRIE DEMOCRATIQUE VA NAITRE OU IL N,Y AURA DE PLACE POUR AUCUN BOUCHER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 40, le 15 avril 2016

  • Ils font chez eux, pire même que ce qu'ils avaient fait chez nous ! Khâââï, tant mieux ! Ça leur apprendra, pour avoir voulu détruire le Grand-Liban. Âllâh y'ghâmîïïï !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 16, le 15 avril 2016

  • Alep est syrienne et reviendra à la Syrie whatsoever. Les turcs et les bensaouds bacterises purs ou dilués le comprendront le jour où leurs bactéries seront définitivement éradiquées de cette terre syrienne . Une fois ces bactéries coupées de leurs bases turcosbensaouds, raqqa Ille, idlib et autres sites pollués seront stérilisés de leurs présence. TAKE IT OR LEAVE IT BUT DON'T IGNORE IT .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 08, le 15 avril 2016

  • C,EST LE BORDEL...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 59, le 15 avril 2016

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