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Économie - Liban - Économie numérique

Un bilan d’étape encourageant pour les accélérateurs ?

Deux accélérateurs de start-up libanais ont annoncé cette semaine le lancement de leur seconde session. Leurs organisateurs et certains participants de leurs premiers programmes témoignent.

La seconde promotion de start-up accélérée par Speed le 11 avril. Photo: DR

Depuis le début du mois, les deux accélérateurs de start-up déjà opérationnels au Liban ont chacun annoncé le lancement de leur second programme.
Lancé opérationnellement en juillet dernier, l'accélérateur Speed – soutenu par les fonds d'investissements Berytech Fund II et Middle East Venture Partners (MEVP), les programmes de soutien IM Capital et Bader, et le réseau Lebanon for Entrepreneurs – a accueilli sa seconde promotion de start-up le sept avril pour une formation de trois mois. Du côté du UK Lebanon Tech Hub (UKLTH), qui avait débuté ses travaux en mi 2015, les appels à candidature s'ouvrent cette semaine afin de retenir 30 nouvelles start-up qui seront formées sur trois mois également. Une confirmation supplémentaire que ce type de programme a le vent en poupe. L'École supérieure des affaires (Esa) a ainsi annoncé en mars le lancement de son accélérateur, Smart Esa – soutenu par l'ambassade de France, la BDL et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris – qui devrait débuter ces travaux dans le courant de l'année.

Tremplin
« Un accélérateur, c'est une formation qui dure entre trois et six mois, et comporte beaucoup de mentorat, de réseautage et de formation. Il a une date de début et de fin, lors de laquelle les start-up présentent leurs projets à des investisseurs, au contraire des incubateurs par exemple, qui durent plus longtemps », résume Fadi Bizri, cofondateur de Speed, qui investit 30 000 dollars dans chaque start-up, contre 10 % de son capital. « C'est un véhicule idéal pour les start-up à leurs débuts, car ils répondent à leur besoin en termes d'argent et de mentorat », ajoute-t-il.

« C'est un tremplin extraordinaire qui propose une aide rare en termes de bureau, de contacts, de mentorat, etc. », s'enthousiasme Cyrille Najjar, codéveloppeur du capteur intelligent d'allergènes Sensio Air. Ce dernier a d'abord participé au programme de trois mois à Beyrouth, qui s'est terminé avec une présentation de son business plan devant un jury d'une dizaine de personnes. Il s'est ensuite envolé pour six mois de formation à Londres. « Nous étions la promotion qui a eu le plus de chance car nous avons eu accès à tous les experts. Je crois que maintenant les formateurs vont définir un peu plus clairement qui reçoit quel type d'enseignement, car tout le monde n'est pas au même niveau », ajoute-t-il.

Pour Farès Kobeissi, fondateur de Bluering, une société spécialisée dans le développement de logiciels pour les secteurs financier et bancaire, la formation du UKLTH lui a surtout permis de travailler sur la croissance de son entreprise. « Nous avons pu développer notre stratégie pour les cinq prochaines années. Nous allons embaucher 10 personnes de plus d'ici à fin 2016, pour atteindre 25 employés », précise celui qui a participé à trois mois de formation à Beyrouth, suivi par six mois additionnels.

(Pour mémoire : La France veut apporter sa « touch » à l'écosystème libanais)

 

Séduire les investisseurs
De son côté, Rida Sadek, qui a bénéficié d'une accélération plus poussée de deux semaines dans la Silicon Valley après sa participation à Speed, le programme lui a permis de réévaluer ses priorités. Alors qu'il voulait auparavant profiter de ce voyage pour présenter son produit d'optimisation numérique de placement de produit dans l'audiovisuel (Rational Pixels) à YouTube, il a décidé de repousser cette rencontre. « Je pense maintenant qu'il faut que j'attende un an avant de les approcher », précise-t-il. « Si nous n'avions pas participé à Speed, nous en serions encore au stade d'idée », observe de son côté Émile Arayes, cofondateur de Modeo, application de fabrication de meubles sur mesure. « Nous finalisons encore des aspects techniques de notre produit. Une fois que tout est mis au point, nous pourrons entrer en discussions sérieuses avec les investisseurs », ajoute-t-il.

Pouvoir attirer les investisseurs, c'est la cerise sur le gâteau de ce type de programme. « Quatre start-up (de la première promotion) négocient un investissement, tandis que l'une d'entre elles est évaluée à 20 fois sa valeur avant sa participation à l'accélérateur », avance le PDG de Speed Sami Abou Saab, qui refuse de dévoiler leurs noms. « Trois participants ont déjà conclu un accord avec des investisseurs, et cinq à six d'entre eux sont en phase de négociations », confie de son côté Lama Zaher, chargée de communication du UKLTH, également discrète concernant l'identité des start-up. Selon elle, une soixantaine d'emplois auraient déjà été créés par ces start-up.

« Les accélérateurs font évoluer les choses, mais ce qu'il nous faudrait vraiment, ce sont des exit à plus de 100 millions de dollars au Liban, et cela prendra encore quelques années », pense Sami Abou Saab. De fait, la plus grosse revente dans le secteur, celle du producteur de contenus numériques pour les femmes arabes Diwanee – qui avait largement dépassé le stade de start-up – au français Webedia en mars 2014, s'est chiffrée aux alentours de plusieurs dizaines de millions de dollars – le montant exact n'avait pas été communiqué. Celle du site de recettes libanais Shahiya au japonais Cookpad en novembre 2014, avait, elle, atteint 13,3 millions de dollars.

 

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