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À La Une - Conflit

Yémen: la coalition arabe s'engage à respecter le cessez-le-feu

Cette nouvelle trêve a plus de chances de tenir que les précédentes, estiment des experts.

Un combattant pro-Hadi regarde la fumée se dégageant de la région de Sarwah, à l'est de Sanaa. Photo AFP

La coalition arabe menée par Riyad, qui combat depuis plus d'un an les rebelles chiites au Yémen, s'est engagée dimanche à respecter le cessez-le-feu prévu à partir de 21H00 GMT, à la demande du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.

"La coalition arabe (conduite par l'Arabie saoudite) va respecter un cessez-le-feu au Yémen à partir de minuit (heures locales, ndlr) à la demande du président Hadi mais se réserve le droit de riposter" à toute attaque des rebelles Houthis, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié à Riyad.
La coalition a dit avoir informé l'émissaire de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a négocié cette trêve, de son intention de la respecter.

A quelques heures de l'entrée en vigueur prévue de ce cessez-le-feu, les rebelles n'avaient eux pas précisé leurs intentions.
Dimanche, des affrontements ponctuels ont opposé forces loyalistes et rebelles chiites dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique, qui est en proie au chaos depuis la montée en puissance des Houthis.
Ces rebelles issus de l'importante minorité chiite zaïdite, concentrée essentiellement dans le nord du Yémen, ont fait leur entrée dans la capitale Sanaa en septembre 2014 et la contrôlent toujours.
Six mois plus tard, l'Arabie saoudite voisine est intervenue à la tête d'une coalition militaire arabo-sunnite pour soutenir le président Hadi face aux rebelles chiites, accusés de liens avec l'Iran et alliés à des unités de l'armée fidèles à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh.
Plusieurs trêves négociées en 2015 n'ont pas tenu.

(Lire aussi : À Bahreïn, Kerry exhorte Téhéran à « aider » à mettre fin aux guerres régionales)

Calme dans la capitale

Dimanche, des combats sporadiques ont eu lieu autour de Sarwah, à l'est de Sanaa, et dans la région de Nahm, au nord-est de la capitale, a rapporté un correspondant de l'AFP.
La coalition a lancé un raid aérien contre les rebelles près de Sarwah pour les empêcher de s'emparer d'une importante base militaire reprise fin 2015 par les forces progouvernementales, selon des sources militaires. Un officier à Sarwah, le commandant Abdallah Hassan, a affirmé à l'AFP que les forces pro-Hadi "observeront le cessez-le-feu dès son entrée en vigueur" mais qu'elles répondraient si le cas se présentait aux agressions des rebelles.

Plus au nord, la coalition arabe a mené cinq raids aériens sur la province de Jawf, selon les Houthis.
Dans la capitale, la situation était calme dimanche. La population avait passé la nuit sans le bruit des avions de la coalition, qui avaient multiplié ces dernières semaines les raids et les survols de la ville, selon un photographe de l'AFP.

(Lire aussi : Le Premier ministre yéménite limogé pour ses "échecs")

Yéménites sceptiques

Le 23 mars, le médiateur de l'ONU avait annoncé "une cessation des hostilités dans tout le pays à partir du 10 avril (à 21H00 GMT) avant une nouvelle session de négociations de paix le 18 avril au Koweït".
"Nous irons à ces consultations pour faire la paix", a répété samedi le président Hadi, pressant les Houthis de "remplir les engagements prévus par la résolution 2216" du Conseil de sécurité de l'ONU, qui les somme de se retirer des villes et régions conquises par la force et de restituer les armes prises à l'Etat.

Cette nouvelle trêve a plus de chances de tenir que les précédentes, estiment des experts. "Pour la première fois, les groupes qui peuvent mettre fin aux opérations militaires majeures, en particulier les Saoudiens et les Houthis, semblent être plus disposés à le faire", note April Longley Alley, spécialiste du Yémen à l'International Crisis Group (ICG). Ces derniers ont notamment échangé en mars des prisonniers après des pourparlers inédits sur une trêve humanitaire à la frontière saoudienne.

De nombreux Yéménites, déçus par les précédents échecs, restent toutefois sceptiques sur une véritable cessation des hostilités. "Je ne m'attends pas à la réussite de la trêve. Les Houthis n'ont jamais honoré leurs engagements durant les guerres contre l'Etat depuis 2004", a déclaré à l'AFP Zayed al-Qaïssi, un habitant de Marib. "Même le gouvernement (de M. Hadi) ne peut nous obliger à respecter un cessez-le-feu tant que nous n'aurons pas reconquis nos territoires" aux mains des rebelles, affirme Zayed, armé d'une Kalashnikov comme la plupart des hommes des tribus au Yémen.

A Sanaa, c'est la sincérité des Saoudiens qui est mise en doute. "L'Arabie saoudite ne fait que tergiverser par ses tromperies. Nous devons rester en alerte", affirme Ali Mohsen, un fonctionnaire de 50 ans.
Oum Mohamed, une mère de famille, ne croit pas non plus à cette "duperie" et dit vouloir l'"arrêt réel" d'une guerre qui a fait en un an quelque 6.300 morts, pour moitié des civils, et 30.000 blessés selon l'ONU.


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