Faut-il être vraiment ramolli du bulbe pour s'exciter de la sorte devant la benne à ordures des « Panama papers ». Des tonnes de documents jetés en pâture aux niaiseux assoiffés de scandales, ceux-là mêmes qui palpitent de tous leurs orifices à l'idée de découvrir l'identité des salauds de l'évasion fiscale, sans que cela ne change quoi que ce soit dans leur train de vie minable.
Des dizaines de milliers de données que les médias nous tartinent en long, en large et en travers, passant au gril toutes les grosses courges de la planète, des tas d'infos confidentielles échangées en catiminette entre politiques, banquiers véreux et margoulins de la finance (ce sont souvent les mêmes), des cancans secrets siphonnés, des câbles codés classés top secret, le tout transmis via des circuits aussi abscons que biscornus... Tout ça pour apprendre quoi ? Que des copains à Poutine, Assad et Platini planquent de l'argent douteux. La belle affaire ! Toutes les élites mondialisées le savaient depuis lurette.
Et d'ailleurs pourquoi Poutine et pas Obama? Pourquoi Assad et pas le roitelet du Qatar, ou encore Erdogan ? Et pourquoi Platini et pas Blatter ? Les voies des lanceurs d'alerte – autrefois appelés délateurs – sont impénétrables.
Bref, les tricheurs quels qu'ils soient l'ont pris bien profond. En revanche, pas un mot encore sur les leaders libanais, qui ont pu ainsi mesurer leur influence. Des croûtons de la politique aux grosses pointures économiques et financières, en passant par les hauts fonctionnaires de l'administration publique, et jusqu'aux trafiquants et autres mafieux assumés et sans complexes... Ceux qui paradent à longueur d'année dans leurs convois couleur cirage, se pavanent de réunions en visites, jouent les éoliennes pour nous faire croire qu'ils brassent des projets intelligents... Patatras ! Les voilà tous tombés du cocotier : ils n'ont pas de compte au Panama ! Quelle honte ! Ils réalisent brutalement qu'ils sont ringards, des moins que rien, les derniers des manants à qui on balance les bas morceaux des victuailles. La vie est injuste !
Vite, une loi Jacques Séguéla : si à 50 ans, tu n'as pas un compte au Panama, c'est que tu as raté ta vie !
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (9)
"En revanche, pas un mot sur les croûtons de la politique libanaise ni des grosses pointures économico-financières, en passant par les hauts fonctionnaires, et jusqu'aux trafiquants et autres mafieux assumés et sans complexes... Ceux qui paradent dans leurs convois couleur cirage et jouent les éoliennes pour nous faire croire qu'ils brassent des projets intelligents... Patatras ! Les voilà tous tombés du cocotier : ils n'ont pas de compte au Panama ! Quelle honte ! Ils réalisent brutalement qu'ils des moins que rien, les derniers des manants à qui on balance les bas morceaux des victuailles." ! Excellent Gaby Nasr, comme d'hab. !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 37, le 09 avril 2016