« Il n'y a pas, pour l'instant, deux candidatures à la direction générale de l'Unesco, mais une seule, celle de Véra Khoury-Lacoeuilhe », assure-t-on de source informée, dans un premier commentaire aux réactions outrées de ceux qui se demandent comment cette candidature a prévalu sur celle de l'ancien ministre Ghassan Salamé.
On rappelle que le mandat d'Irina Bokova (de nationalité bulgare), directrice générale de l'Unesco, expire en 2017, et qu'un nouveau directeur général doit être élu par 59 pays membres de l'Assemblée générale de l'organisation, le choix des pays électeurs se faisant par rotation. Depuis quelques mois, le Liban fait partie du conseil exécutif de l'Unesco, ce qui le place en bonne position pour peser sur le choix du prochain directeur.
La candidature de M. Salamé, assurent ces sources, n'a été connue qu'il y a une dizaine de jours, à travers une prestation télévisée. À ce jour, M. Salamé n'a pris langue avec aucune des autorités concernées, pas même avec le Premier ministre.
Les autorités concernées, précise-t-on, c'est d'abord le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui est directement concerné par tout ce qui touche aux accords avec les organismes internationaux, et le ministre de la Culture, Rony Araiji. Et, bien entendu, le Premier ministre.
Par contre, ajoutent ces sources proches du 8 Mars, Mme Khoury s'est déplacée il y a environ un an et demi au Liban, où elle a officiellement annoncé aux trois responsables concernés son intention de briguer la direction générale de l'Unesco. Cette grande avance qu'elle a sur M. Salamé lui a permis d'obtenir l'aval des trois responsables concernés, l'accord de M. Araiji ayant suivi celui de M. Bassil et l'accord tacite du Premier ministre, qui ne voyait aucune objection à la candidature.
Mariée à un Français, active à la section de l'île de Sainte-Lucie (Antilles) de l'Unesco depuis 20 ans, très bien connue dans les milieux internationaux, notamment en Amérique latine, aux Caraïbes et en Afrique, Mme Khoury correspond bien au profil recherché par les pays donateurs, très soucieux en ce moment de l'état des finances de l'organisation internationale. Cet aspect des choses est aujourd'hui un sérieux atout aux mains de la candidate qui connaît tous les rouages de l'organisation, précisent ces sources.
On sait par ailleurs que la candidature de Mme Khoury est appuyée par le richissime homme d'affaires Gilbert Chaghouri, bien connu des milieux internationaux. M. Chaghouri, précise-t-on, est aussi le représentant de Sainte-Lucie au sein de l'organisation culturelle.
Il y a encore dix jours, assure la source citée, on n'avait qu'une seule candidature valable et soumise selon les normes à la direction générale de l'Unesco. Il va de soi que les engagements en faveur de la candidature de Mme Khoury ne peuvent pas être abrogés ipso facto pour la simple raison que M. Salamé a décidé d'avancer la sienne. Ce n'est pas comme cela que ça se passe. Il faut beaucoup de calme et de sagesse pour traiter ce dossier, qui a été monté en épingle par la presse et les réseaux sociaux, comme si l'on avait commis un crime de lèse-majesté à l'égard de l'ancien ministre, dont nul n'ignore par ailleurs les mérites.
Le Liban est aujourd'hui en bonne place pour être élu à la direction générale de l'Unesco au terme du mandat de Mme Bokova, mais il serait dommage d'y parvenir en rangs dispersés, a conclu la source interrogée.
Rappelons que la candidature au poste de directeur général de l'organisation doit être présentée six mois au moins avant l'expiration du mandat du directeur général en exercice. Le Conseil exécutif invite les États membres à lui communiquer, à titre confidentiel, les noms et les biographies détaillées des personnalités dont il est possible d'envisager les candidatures. Par la suite, le Conseil, après délibération, propose à la Conférence générale le nom des candidats retenus. Le mandat du directeur général est de 4 ans. Mme Bokova s'est vu proposer de succéder à Ban Ki-moon comme secrétaire générale de l'Onu.
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Le Combat de trop.Certains que l un de nos voisins appuyé d une très grande puissance ne souhaitent jamais l existence du Liban a la tète de cette organisation..Tenter notre chance via Sainte Lucie n était pas une mauvaise idée..Courageuse Vera s est présentée respectant nos autorités de tutelles il y a belle lurette.Elle a droit a notre considération et notre respect..S.E.Monsieur Salame aussi.En effet il nous a annonce sa candidature nullement contestée il y a quelques jours via une émission de télévision présidée par Monsieur Marcel Ghanem ..Deux Candidats pour 2017..Et alors..Sembleraient encore que Certains medias veuillent détournés notre attention des questions vitales et primordiales que traversent notre pays..
23 h 09, le 30 mars 2016