La visite du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, au Liban revêt une importance particulière dans la mesure où elle survient à un moment où la région connaît des développements accélérés qui n'étaient pas prévus à l'origine à l'agenda des discussions du secrétaire général.
Ce dernier devrait principalement effectuer une tournée dans les campements des réfugiés syriens. Cette visite survient au moment où le représentant des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a redoublé les efforts pour relancer les négociations à Genève entre la délégation du régime de Damas, présidée par Bachar el-Jaafari, et celle de l'opposition, dirigée par Assad el-Zohbi. Cette rencontre pourrait réussir ou échouer, devait dire M. Jaafari, et ce en dépit des violations du cessez-le-feu mis en place. Celles-ci n'auront toutefois pas réussi à ternir l'optimisme ambiant répercuté hier dans les médias sur une détente prochaine à ce niveau.
Selon une source diplomatique, la visite de Ban Ki-moon pour 48 heures se fera au milieu de mesures de sécurité exceptionnelles. Le secrétaire général de l'Onu débarquera quelques jours après la venue de la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, la vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, prévue lundi prochain. Mme Mogherini s'entretiendra avec les responsables libanais et devrait se rendre dans l'un des camps informels de réfugiés syriens à Bar Élias pour s'enquérir de leur situation.
(Lire aussi : L'Onu s'inquiète des conséquences de la crise syrienne sur la stabilité du Liban)
M. Ban doit pour sa part évoquer avec ses interlocuteurs locaux la nécessité d'organiser l'élection présidentielle le plus rapidement possible. Il plaidera en faveur de l'armement à octroyer à l'armée libanaise et de la nécessité de désarmer tout parti, toute milice ou organisation locale. Également prévu au menu des discussions, le climat positif qui entoure actuellement les tentatives de règlement de la crise syrienne et son corollaire, celle des réfugiés. Il insistera sur la nécessité d'aider le gouvernement libanais qui assume la tâche de l'accueil de plus d'un million et demi de réfugiés, et incitera les bailleurs de fonds récemment réunis à Londres à s'engager à déterminer les sommes à verser au Liban afin de l'habiliter à mener sa mission à bout.
On souligne de même source l'importance que M. Ban accorde au soutien à apporter à l'armée libanaise qui assume notamment la difficile tâche d'affronter les éléments de l'État islamique sur le front de Ersal. Le secrétaire général se rendra ainsi auprès du ministre de la Défense, Samir Mokbel, ainsi qu'auprès du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. Il sera retenu à déjeuner à Yarzé, une occasion pour s'enquérir avec ses interlocuteurs de l'état des équipements disponibles aux mains de la troupe et des besoins identifiés par cette dernière, notamment au lendemain de la suspension de l'aide militaire promise par l'Arabie saoudite. M. Ban incitera par ailleurs les pays du Groupe international de soutien du Liban à tenir leurs promesses d'aide à ce pays, notamment en équipements, formations et moyens logistiques à offrir à l'armée.
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commentaires (5)
Pourquoi l'intervention à dos d'ânes de la milice du héZébbb n’est-elle pas elle aussi à l'ordre du jour ?
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
13 h 28, le 20 mars 2016