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Auto - Feux toujours verts

Pourquoi la technologie véhiculaire tourne au lassant

Il existe deux sortes de technologies, la rupture et l'adaptation. La rupture consiste à inventer ou repenser un système ou une pièce, alors que l'adaptation modifie petit à petit une technologie existante. En termes culinaires, la rupture est la création d'une toute nouvelle recette et l'adaptation est le rajout de sel et de poivre. La dernière est souvent une insulte à la formidable création qu'est la première.
C'est dans cette optique que nous revenons vers le titre de cet article. Les nouvelles technologies embarquées dans nos voitures de tous les jours deviennent lassantes, ne se basant pratiquement que sur une adaptation, au mieux médiocre, du génie des pionniers des décennies passées. Les nouveautés se limitent aux gadgets intérieurs mais perdent le support de l'essence même de la voiture. La technologie de rupture se retrouve dans la voiture connectée, qui n'est, elle-même, rien de plus qu'une adaptation d'une technologie existante dans une autre industrie. Même Tesla, vénéré pour être le sauveur et le révolutionnaire de l'industrie, ne fait que raffiner des technologies, bien que relativement immatures, déjà existantes depuis un certain temps.
La magie de la rupture d'antan nous a donné le turbo, les différentielles, les 4 roues motrices, l'injection, les freins à disques, les différents matériaux, la barre antiroulis... De nos jours, tout ce que l'on fait c'est améliorer ces technologies : le bi-turbo, la différentielle LSD, les 4 roues motrices variables, l'injection directe, les freins à disques aérés, l'allègement des matériaux, la barre antiroulis assistée électroniquement...
Malgré tout, quelques rebelles essayent encore et toujours de faire bouger l'industrie, malheureusement en état de stagnation en raison de la situation économique actuelle et d'une sinistre démotivation universelle. Ils emploient parfois l'adaptation, mais la transforment en véritable rupture qui excite. Bugatti a construit un tout nouveau moteur W16, certes adapté de 2 V8 superposés, mais a réussi à en extraire 1 001 chevaux en 2005, concept qui a forcé le constructeur français à réévaluer tous les systèmes d'une voiture. Les nouvelles hyperhybrides ont pris le concept d'une fusion de technologies et ont pratiquement établi une nouvelle mesure de performance. Pagani, avec la Huayra, a su comment gérer l'aérodynamique de l'aviation afin de stabiliser une voiture à grande vitesse. La stabilité a aussi été tentée par Lamborghini, qui a installé des gyroscopes dans la Huracán, effort qui a prouvé une suprême efficacité sur un circuit de course. Cette excitation est bel et bien toujours de mise ; elle n'attend que nous, et nous, à notre tour, l'attendons avec impatience afin de voir si toutes ces magnifiques technologies prometteuses vont aboutir à une éventuelle production en masse.
Il existe aussi de vraies technologies de rupture. Koenigsegg, par exemple, a surpris le monde en éliminant la boîte de vitesse de la Regera, qui alterne le moteur électrique et celui à combustion interne, en une seule poussée de superpuissance implicite de 1 500 chevaux. Un coup de poing direct à son compétiteur Bugatti, lui disant effectivement : « Pas besoin de me compliquer la vie avec des rapports délicats et entortillés comme la Veyron. »
Par ailleurs, Honda, il y a quelques années, à lancé l'idée hydrogène avec la Clarity. Le concept était simple, transformer l'hydrogène en liquide pour alimenter un moteur électrique qui ne dégage que de la vapeur d'eau. Malheureusement ce futur radieux nous a été dérobé par une force obscure qui menace tout changement pour le meilleur...
Comme pour toute autre industrie, notamment celle de l'énergie renouvelable, la technologie fait face à un obstacle considérable, la politique et ses associés pétroliers, qui veulent conserver cet état jusqu'à la dernière goutte de pétrole. Entre-temps, aucun constructeur ne prend le risque de confronter cet ennemi, s'aventurer dans l'inconnu, ou investir dans le futur, et c'est bien dommage. C'est pourtant le devoir de certains fabricants. Le sens de l'aventure est délaissé pour des valeurs certaines, lassantes, piège d'un conservatisme sévère. Et ceci nous rend assez tristes...

Il existe deux sortes de technologies, la rupture et l'adaptation. La rupture consiste à inventer ou repenser un système ou une pièce, alors que l'adaptation modifie petit à petit une technologie existante. En termes culinaires, la rupture est la création d'une toute nouvelle recette et l'adaptation est le rajout de sel et de poivre. La dernière est souvent une insulte à la formidable...
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