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Liban - Crise politique

Hariri de retour à Beyrouth : L’élection d’un président est plus proche qu’on ne le croit

Les ministres Akram Chehayeb, Waël Bou Faour et Nouhad Machnouk ont été reçus hier conjointement à la Maison du Centre.

Le chef du courant du Futur recevant hier l’ancien ministre Faycal Karamé, qui a fait état d’un souci partagé avec son interlocuteur pour l’intéret national. Photo Ani

Le chef du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, est rentré hier matin de Riyad où il a effectué une visite brève de trois jours, présentée comme une visite à caractère familial.
Devant une délégation élargie de Batroun et de Jbeil, composée de responsables municipaux, de mokhtars et de cadres du courant du Futur, il a déclaré que « le problème politique fondamental au Liban aujourd'hui n'est pas lié au système fondé sur la Constitution de Taëf, comme d'aucuns se plaisent parfois à le relever, mais le problème est celui de la présence d'armes illégales aux mains d'une seule composante du pays. C'est ce qui empêche la situation de se stabiliser, surtout que l'intimidation par les armes s'applique à tous les niveaux de la vie politique ». Partant, « l'élaboration d'un contrat politique nouveau serait inutile, tant qu'une partie libanaise détient les armes illégales. Mais ce qui compte est d'aboutir à un compromis politique : et c'est à cette fin que nous avons proposé une initiative de déblocage de la présidentielle », a-t-il expliqué. « Nous tenons à cette initiative, et si Dieu le veut, nous aboutirons prochainement à un résultat qui mettra un terme au vide », a-t-il relevé. Et devant une délégation élargie de la section des jeunes du courant du Futur, il a révélé que l'élection d'un président était plus proche qu'on ne le pense, comme l'a rapporté un communiqué de la Maison du Centre.
Saad Hariri a néanmoins fait remarquer que « le Hezbollah ne travaille pas sérieusement pour combler le vide ». Il a souligné en outre que le parti chiite « est incapable de décider lui-même de l'avenir de son arsenal, cette décision étant du seul ressort du régime iranien. Tout compromis sur les armes du Hezbollah est à caractère strictement régional. C'est pourquoi tout changement du système politique libanais n'affectera pas le schisme intérieur ».
C'est dans ce contexte qu'il a situé les mesures récentes des pays du Golfe à l'égard du Liban. « Ces mesures ne sont pas le résultat d'une colère des pays du Golfe à l'égard du Liban, mais de leur crainte pour le pays. Ces mesures ont fait suite en effet à la découverte de plusieurs cellules subversives relevant du Hezbollah au Bahreïn, en Arabie et au Koweït. » Et au milieu de « ce grand affrontement régional entre l'Arabie et l'Iran », qu'il a décrit, « le Hezbollah se considère comme le représentant d'un empire, qui s'accorde des droits exclusifs au Liban, comme le droit d'imposer l'unanimité pour toute prise de décision en Conseil des ministres et de faire fi de cette unanimité lorsqu'il s'agit, pour le Hezb, d'aller combattre en Syrie, en Irak ou au Yémen ».
Rappelant que « nous refusons pour notre part de recourir aux armes pour régler les différends politiques – et cela, tout le monde le sait » – Saad Hariri a exprimé son refus de « se laisser entraîner dans les campagnes et les escalades qui attisent les tensions entre les citoyens ». « Nous assumons nos responsabilités de maintenir la paix civile jusqu'au bout (même si) les armes du Hezbollah restent une épée de Damoclès sur cette paix (et même si) l'intervention du parti chiite en Syrie est un acte de folie. Nous représentons les braves gens qui ont connu les tragédies de la guerre et refusent d'en refaire l'expérience. » Il est longuement revenu sur « le legs du président martyr Rafic Hariri, qui refusait absolument de créer une milice, et qui tenait plutôt, en pleine guerre civile, à assurer une éducation aux jeunes, comme alternative au port des armes ».
« Même si le pays traverse une phase sensible, il est capable de se relever, grâce à la foi de ses fils dans la convivialité », dont il a fait le plaidoyer.

Fayçal Karamé et le souci de « resserrer les rangs »
Parmi les visiteurs de la Maison du Centre hier, l'ancien ministre Fayçal Karamé, qu'il a convié à déjeuner. Lors d'un point de presse à l'issue de sa visite, M. Karamé a précisé qu'il a « toujours été de ceux qui incitaient le président Hariri à rentrer au Liban, étant donné que notre pays a besoin de bons efforts et de bonnes intentions pour se relever ».
Il a ainsi révélé que « notre relation avec Saad Hariri ne s'est jamais interrompue depuis la visite qu'il avait rendue en 2009 à mon père (l'ancien Premier ministre décédé Omar Karamé, ndlr) à notre domicile, accompagné de Nader Hariri (directeur du bureau de Saad Hariri) ». À l'issue de cette visite, le président Karamé avait fait sa fameuse déclaration : « Nous nous sommes entendus sur le fait de ne pas être en désaccord », a rappelé Fayçal Karamé hier. « Effectivement, depuis cette visite, nous avons réalisé que ce qui nous unit dépasse ce qui nous sépare, puisque nous partageons un souci commun pour l'intérêt national », a-t-il déclaré.
L'ancien ministre s'est attardé en outre sur « l'enjeu de mettre de l'ordre dans la communauté sunnite ». « Nous valorisons les efforts déployés par le président Hariri pour étouffer la discorde et resserrer les rangs. Nous lui avons assuré que nous nous tenons à ses côtés au niveau de toute démarche susceptible de résoudre les crises au Liban », a affirmé Fayçal Karamé.
Prié de préciser si les municipales de Tripoli ont été évoquées au cours de l'entretien, M. Karamé a répondu par l'affirmative. « Nous sommes d'accord sur la nécessité de faire participer à cette échéance toutes les forces politiques de Tripoli, tout en la préservant des jeux politiques, l'objectif des municipales étant avant tout le développement de la ville », a-t-il précisé. Il a transmis sur ce point « la promesse de Saad Hariri de mettre en œuvre un plan de redressement de la ville à l'issue des élections prévues ».
Plus tôt dans la journée, le chef du courant du Futur a reçu à la Maison du Centre le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, en présence de Nader Hariri, ainsi que le nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia, en présence de Daoud Sayegh et de Nader Hariri.
Notons enfin que ce dernier a été reçu hier par l'ambassadeur des Émirats arabes unis, Hamad Saïd Chamessi. Selon un communiqué de l'ambassade, « les échanges ont porté sur les développements politiques au Liban et les relations bilatérales ».
Le chef du courant du Futur a reçu conjointement, en début de soirée, les ministres Akram Chehayeb, Waël Bou Faour et Nouhad Machnouk.

Le chef du courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, est rentré hier matin de Riyad où il a effectué une visite brève de trois jours, présentée comme une visite à caractère familial.Devant une délégation élargie de Batroun et de Jbeil, composée de responsables municipaux, de mokhtars et de cadres du courant du Futur, il a déclaré que « le problème politique...
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