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Santé - Cancer du poumon

Le traitement ciblé permet une amélioration de la survie des patients

Des avancées thérapeutiques ont conduit à une amélioration nette de la survie des personnes souffrant d'un carcinome bronchique, avec désormais des résultats prometteurs dans quelques sous-types de ce cancer. Ces nouveaux traitements assurent une augmentation de l'espérance de vie du patient avec une très bonne qualité de vie.

Des avancées thérapeutiques permettent de prolonger la vie des patients souffrant d’un sous-type de carcinome bronchique, en leur assurant une bonne qualité de vie. Photo Bigstock

« Tout a commencé par un rhume et une toux persistante, accompagnée d'un sifflement dans la poitrine et d'un mal de dos. Les examens radiologiques ont conclu à un cancer du poumon. »
Le cancer du poumon est la tumeur la plus fréquente au monde, après les cancers de la prostate et du sein. C'est aussi l'un des plus létaux. Selon le Centre international de recherche sur le cancer, l'agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le cancer, près de 1,8 million de nouveaux cas sont détectés par an, dont 1,6 million de décès. Au Liban, 872 nouveaux cas sont détectés chaque année, selon le Registre national du cancer 2008. On estime toutefois que l'incidence de la maladie va augmenter de 13 % d'ici à 2020, en raison notamment du vieillissement de la population et de l'augmentation du tabagisme. Selon l'OMS, 4 % des décès enregistrés au Liban sont dus au cancer du poumon.

Après cinq ans du diagnostic, le taux de survie à un cancer du poumon est environ de 4 %, « malgré tous les progrès dans la compréhension de la maladie », constate le Dr Fadi Farhat, chef du service hématologie-oncologie au Centre médical universitaire de l'hôpital Hammoud, qui précise qu'il existe plusieurs formes de la maladie.
Les spécialistes distinguent en fait deux types de cancer du poumon : le cancer bronchique (CBPC) à petites cellules et le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Cette dernière forme constitue 85 % de l'ensemble des cancers du poumon. « Le CBNPC regroupe plusieurs sous-types de cancers », précise le Dr Farhat, au cours d'une conférence sur les avancées thérapeutiques dans la prise en charge de la maladie, organisée récemment par Boehringer Ingelheim. « L'adénocarcinome bronchique est la forme la plus fréquente des CBNPC représentant près de 46 % de l'ensemble des cas, ajoute-t-il. Le carcinome épidermoïde est fortement lié au tabagisme et constitue près de 26 % de l'ensemble des CBNPC. Viennent ensuite le carcinome non spécifié et le carcinome à grandes cellules qui constituent 27 % des CBNPC. »

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« Arme de destruction massive »
Malheureusement, le cancer du poumon est détecté le plus souvent à un stade avancé : 30 % des cas sont détectés au stade 3 de la maladie et 40 % au stade 4. Seuls 10 et 20 % des cas sont diagnostiqués respectivement aux stades 1 et 2. Cela est principalement dû à « la grande taille du poumon » qui rend la tumeur indétectable à un stade précoce. De plus, la maladie est dans la majorité des cas asymptomatique. Lorsqu'elle se manifeste, les symptômes – essentiellement une toux persistante et un essoufflement – sont associés au tabac, « ce qui fait que les fumeurs les négligent ».

Le tabac sous toutes ses formes est la principale cause du cancer du poumon. « Le tabac est similaire aux armes de destruction massive. Il endommage gravement le poumon », insiste de son côté le Dr Arafat Toufaili, professeur de médecine clinique et directeur du programme de recherche en hématologie-oncologie à l'Université américaine de Beyrouth. « Le cancer du poumon est aussi détecté chez beaucoup de personnes non fumeuses. Dans ce cas, il y a souvent une mutation génétique », ajoute-t-il.


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Le Dr Toufaili précise en outre que la chirurgie, la chimiothérapie et la radiologie restent les traitements de base d'un cancer du poumon. « Toutefois, la meilleure compréhension de la maladie et de la manière dont les cellules cancéreuses se développent a permis de mettre au point un traitement oral ciblé qui bénéficie aux patients dont le cancer présente une mutation du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGF) », note-t-il.
« Le récepteur de l'EGF est normalement présent sur la membrane des cellules, explique le Dr Farhat. C'est l'un des récepteurs qui envoient un signal de croissance au noyau de la cellule. Lorsqu'il mute, ce récepteur devient très actif. Les messages qu'il envoie aux cellules deviennent alors incontrôlables. Celles-ci continuent donc à se développer et à se multiplier indéfiniment, ce qui entraîne la formation d'un cancer. »

« Il y a une décennie, le cancer du poumon était considéré comme étant une seule maladie, fait-il remarquer. Aujourd'hui, nous savons différencier les cellules cancéreuses et nous disposons des tests moléculaires nécessaires pour le faire. Il est important donc d'effectuer ces tests le plus tôt possible pour mieux prendre en charge le patient. Dans le cas de la mutation du récepteur EGF, le patient peut désormais bénéficier des thérapies ciblées. »
La mutation du récepteur EGF constitue 15 à 20 % des cas des adénocarcinomes bronchiques. « Il y a près de deux ans, on a même découvert que toutes les mutations de ce récepteur ne se ressemblent pas, précise le Dr Toufaili. Les zones 18 à 21 de ce récepteur sont généralement les plus touchées. Les traitements ciblés agissent sur ces cas. »

Contrairement à la chimiothérapie qui détruit toutes les cellules, saines et cancéreuses, et qui entraîne de nombreux effets secondaires, « le traitement ciblé oral agit uniquement sur la cellule cancéreuse », ajoute le Dr Toufaili, signalant qu'il permet également « une meilleure qualité de vie ». « Avec la chimiothérapie, poursuit-il, un patient dont le cancer a été détecté au stade 4 a une espérance de vie allant de dix à douze mois. Souvent, elle peut atteindre les quatorze mois. Si ce patient présente une mutation du récepteur EGF, son espérance de vie est de trente-trois mois, soit près de deux ans de plus qu'un patient qui n'a pas cette mutation. Cela est une bonne nouvelle pour les patients. Malheureusement, on n'est pas encore capable de guérir ces cancers. »
Et le Dr Toufaili de conclure : « Les traitements oraux ciblés n'ont pas encore été essayés chez des patients dont le cancer a été détecté aux stades 1 ou 2. Ces patients peuvent bénéficier d'un traitement chirurgical qui peut donner une chance de guérison. »

 

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