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À La Une - crise

En France, des migrants jugés pour avoir tenté un passage en force vers l'Angleterre

Les autorités françaises lancent un ultimatum aux occupants de la moitié sud de la Jungle : ils doivent quitter leurs abris d'ici à mardi 19h00 GMT, faute de quoi les forces de l'ordre interviendront.

Les occupants de la "Jungle" ont reçu dimanche le soutien de l'acteur Jude Law et d'autres personnalités britanniques, venus à Calais pour alerter l'opinion britannique sur le sort des mineurs isolés. AFP / PHILIPPE HUGUEN

Huit manifestants, dont six migrants, sont jugés lundi en France pour être montés de force en janvier sur un ferry dans le port de Calais, signe d'un durcissement du gouvernement qui veut contraindre des centaines de migrants campant dans la "Jungle" à évacuer les lieux.

Venus du Soudan, de Syrie, d'Erythrée... quelque 4.000 réfugiés ont échoué dans cet immense bidonville aux conditions extrêmement précaires, d'où ils rêvent d'un passage vers l'Angleterre toute proche.
Les autorités françaises veulent réduire ce point de fixation. Elles ont donc lancé un ultimatum aux occupants de la moitié sud de la Jungle: ils doivent quitter leurs abris d'ici à mardi 19h00 GMT, faute de quoi les forces de l'ordre interviendront.

Car les tensions se sont exacerbées ces dernières semaines à Calais et dans sa région, avec des manifestations de soutien ou d'hostilité aux migrants et une recrudescence des agressions à leur encontre.
Le 23 janvier dernier, après une manifestation réclamant l'ouverture de la frontière avec le Royaume-uni, une cinquantaine de migrants avaient enfoncé une clôture et grimpé à bord d'un ferry en provenance de Douvres (Royaume-Uni) avant d'être évacués.
Face à cette intrusion inédite du port de Calais, poumon économique de la zone, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait promis "la totale fermeté de l'Etat".

Parallèlement au procès de ces manifestants, les autorités françaises entendent poursuivre l'évacuation du camp. Après avoir déplacé fin janvier pour raison de sécurité environ 600 migrants installés à proximité de la rocade portuaire et des habitations des riverains, elles souhaitent désormais vider la zone sud du bidonville. Préfecture et associations humanitaires divergeaient lundi sur le nombre de personnes concernées: "3.450 personnes dont 300 mineurs isolés", selon l'organisation britannique Help Refugees contre "800 à 1.000" selon les autorités. Pour se reloger, les migrants ont le choix entre un Centre d'accueil provisoire ouvert en janvier dans la partie nord du camp ou différents centres d'accueil ailleurs en France.


(Lire aussi : À Calais, les Syriens reforment un peuple)


Soutien de Jude Law
Ces solutions ne sont pas "suffisantes", ont dénoncé lundi les associations d'assistance aux migrants lors d'un point presse commun. Tout en rappelant qu'elles n'étaient pas "pour le maintien du bidonville", elles ont de nouveau demandé aux autorités de suspendre son démantèlement.
Beaucoup de migrants refusent de rejoindre des centres d'accueil "car n'ayant pas renoncé à leur projet de rejoindre l'Angleterre, ils ne veulent pas quitter Calais", a souligné Vincent De Coninck, bénévole au Secours Catholique.

Les occupants de la "Jungle" ont reçu dimanche le soutien de l'acteur Jude Law et d'autres personnalités britanniques, venus à Calais pour alerter l'opinion britannique sur le sort des mineurs isolés.
"Je suis venu pour voir de mes propres yeux, me faire ma propre opinion de ce qui se passe ici", a déclaré l'acteur à l'AFP, vêtu d'une épaisse veste rembourrée et de bottines vite recouvertes de boue. "J'ai rencontré des gens extraordinaires, et il m'a semblé important de montrer que c'était des êtres humains. J'ai été particulièrement ému par des centaines d'enfants, mineurs, seuls qui ne devraient pas être là et qui ont besoin qu'on s'occupe d'eux, c'est aussi simple que ça".

La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a assuré dimanche que l'Etat "fera tout pour éviter le recours à la force publique". "Le démantèlement devrait commencer mercredi et la force publique ne sera pas engagée si chacun joue le jeu", a-t-elle ajouté.

Plusieurs migrants ont saisi en urgence le tribunal administratif de Lille (nord) "pour faire suspendre la décision" de la préfecture au nom de la violation des droits fondamentaux, a affirmé à l'AFP leur avocate Julie Bonnier. Le tribunal devrait se prononcer mardi.

 

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Huit manifestants, dont six migrants, sont jugés lundi en France pour être montés de force en janvier sur un ferry dans le port de Calais, signe d'un durcissement du gouvernement qui veut contraindre des centaines de migrants campant dans la "Jungle" à évacuer les lieux.Venus du Soudan, de Syrie, d'Erythrée... quelque 4.000 réfugiés ont échoué dans cet immense bidonville aux conditions...

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