Samir Frangié : Le 14 Mars se concerte pour une initiative en faveur de la « protection du Liban »

Le président du Conseil national des indépendants du 14 Mars, l'ancien député Samir Frangié, a fait état hier de contacts intensifs au sein du 14 Mars pour lancer une initiative en faveur de « la protection du Liban ».
« Il faut placer le 14 Mars devant ses responsabilités politiques et ne pas pousser à sa disparition », a noté M. Frangié, dans le cadre d'un entretien à la chaîne MTV, précisant que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, avait évoqué, dans son allocution du Biel, la question de « la protection du Liban par le biais de la nécessité de combler la vacance présidentielle ». « Il a considéré que l'élection présidentielle constitue l'entrée en matière pour sauver l'État. Mais, s'il n'y a pas d'élection, que faut-il faire pour protéger le pays ? Il semble que le Hezbollah ne veuille pas d'élection présidentielle. Il veut soit réaliser son dessein, soit maintenir le pays sans président chrétien », a poursuivi M. Frangié.
« Il est inconcevable de paralyser les institutions constitutionnelles au nom du non-abandon d'un allié. Se rendre à la Chambre pour élire un président est un devoir, pas un choix », a ajouté l'ancien député de Zghorta. « Lorsque le Hezbollah parvient à imposer toutes ses conditions au Liban, cela veut dire que le pays est politiquement passé d'un endroit à l'autre, a-t-il noté. Or nul ne peut en supporter les conséquences. Il doit y avoir un moyen de dialoguer pour nous sauver les uns les autres », a-t-il encore dit.
« Le problème, c'est que nous manquons d'une certaine vision. Le 14 Mars ne se réunit pas pour prendre des décisions. Son cadre organisationnel a été torpillé. Il reste toutefois un instant fondateur qui s'appelle le 14 mars 2005, qui est la première rencontre interlibanaise depuis la fondation du Liban. Il est possible de se fonder sur cet instant, à condition d'élargir nos horizons. Nous devons repenser, réadapter et recycler cette expérience, a-t-il dit. Le Liban a un joyau qui s'appelle le vivre-ensemble », a-t-il noté, dans ce cadre.
« La bataille au Liban et dans la région, aujourd'hui, est celle de la modération. Il faut créer un front des modérés qui unirait ceux de l'extérieur avec ceux de l'intérieur. Chacun doit être mis devant ses responsabilités. Nul ne peut gouverner seul, sur des bases confessionnelles. Il ne faut pas non plus négliger les initiatives qui proviennent de la société civile, de toutes les directions », a affirmé Samir Frangié.
« Il faut œuvrer en faveur d'une revitalisation du 14 Mars et se battre pour cela, c'est-à-dire mettre au point un projet politique ou une vision en bonne et due forme. Ce que nous proposons, c'est de mettre en place un réseau de protection pour protéger le Liban et nous protéger les uns les autres, pour revitaliser le pays et établir des liens entre tous ceux qui nous ressemblent et qui luttent pour la modération aussi bien sur le plan local que régional et international », a-t-il conclu.