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Liban - Communautés

Une deuxième Saint-Maron sans président de la République

« Les Grands doivent mettre le Liban en tête de leurs priorités », a martelé de Gemmayzé l'archevêque maronite de Beyrouth.

Mgr Matar, célébrant, mardi, l'office de la Saint Maron à Gemmayzé (photo Ani).

« Il est nécessaire que les Grands de ce monde modifient leurs agendas en mettant le Liban en tête de leurs priorités », a solennellement demandé mardi, à l'occasion de la Saint-Maron, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui a célébré la messe traditionnelle marquant cette fête en l'église Saint-Maron, à Gemmayzé.
Comme le veut la tradition, la messe s'est déroulée en présence du président du Conseil, Tammam Salam, et du représentant du président de la Chambre, le député Abdellatif Zein. Au premier rang de l'assistance figuraient aussi les deux anciens chefs d'État, Amine Gemayel et Michel Sleiman, ainsi que le président du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le vice-président des Forces libanaises, Georges Adwan, et le nonce apostolique Gabriele Caccia, porteur d'une bénédiction toute particulière du pape François.
L'archevêque de Beyrouth n'a pas manqué de faire état de la « grande amertume » qu'il ressent du fait que la Saint-Maron est célébrée pour la deuxième année consécutive sans qu'un nouveau président soit élu. « Quel péché le Liban a-t-il commis pour en arriver là ? » s'est-il interrogé, avant de parler d'une véritable « crise spirituelle » qui secoue le monde entier. Ce problème de gouvernance, a-t-il relevé, est tel que les « grandes puissances, responsables attitrées du maintien de l'ordre et de la paix internationale depuis la création de l'Onu au lendemain des guerres mondiales, n'arrivent pas à agir constamment dans des sens coordonnés. Butant contre la résistance d'intérêts opposés, elles se trouvent empêchées d'adopter en tous lieux des attitudes communes et efficaces vis-à-vis des faibles de ce monde et de ceux qui demandent protection et respect de leurs droits ».
Parlant d'une région « exposée au morcellement et à la dislocation » et du risque d'apparition de nouveaux tracés frontaliers, l'archevêque a affirmé : « Nous estimons qu'il est nécessaire que les Grands de ce monde modifient leurs agendas en mettant le Liban en tête de leurs priorités, afin que s'ouvre devant l'Orient et le monde entier, grâce au modèle libanais, un véritable horizon de cohésion et d'inclusion entre les peuples », en a-t-il déduit.

Valeurs permanentes
Mais si « les contours de la région sont en train d'être retracés, et l'avenir de se fixer, tant pour les peuples que pour les pays et les régimes en place », les maronites du Liban « ne dévieront pas de (leurs) valeurs permanentes, soit au niveau du Liban, soit au niveau de la région dont (ils constituent) une partie intégrante », a poursuivi le dignitaire religieux.
« Dans notre héritage, nous avons porté haut les valeurs de la liberté de conscience et du vivre-ensemble en harmonie entre toutes les composantes du pays. Cela a été notre choix, notre destin, et le restera. Comme par le passé, nous sommes et serons un facteur de rapprochement et d'entente entre tous nos frères au sein de la patrie. Et comme nous avions lié notre destin spirituel à celui de nos frères au niveau du monde arabe tout entier, nous ne chercherons aucun autre destin indépendant du leur, et c'est tous ensemble que nous lutterons pour une vie meilleure pour tous. C'est dans cet espoir que s'élèvent aujourd'hui nos prières. »

La présidence
En ce qui concerne spécifiquement la crise de la présidence de la République, « nous devons tout d'abord reconnaître que notre dignité nationale nous impose de dissocier cette échéance de toute situation et de toute volonté extérieures au Liban », a insisté l'archevêque de Beyrouth.
Il a donc invité les responsables à faire preuve de sagesse en tenant compte des deux logiques du jeu démocratique des institutions, ce qu'il a désigné par la Constitution, et du respect des équilibres communautaires inscrits dans le pacte. Ces deux logiques ne doivent pas s'opposer, a-t-il dit : « Si nous souhaitons que l'échéance présidentielle se déroule sans accrocs, et si nous sommes bien convaincus que ce pays a besoin d'un président et que le président à élire a lui aussi besoin d'un pays, nous devons impérativement respecter simultanément la Constitution et le pacte national. Que les consultations en cours se poursuivent donc et s'élargissent auprès de toutes les parties. Cependant, les délais admissibles pour leur accomplissement ne doivent plus se mesurer en mois, mais en semaines, sans qu'elles ne dépassent le nombre des doigts d'une seule main. »

« Il est nécessaire que les Grands de ce monde modifient leurs agendas en mettant le Liban en tête de leurs priorités », a solennellement demandé mardi, à l'occasion de la Saint-Maron, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, qui a célébré la messe traditionnelle marquant cette fête en l'église Saint-Maron, à Gemmayzé.Comme le veut la tradition, la messe s'est...

commentaires (2)

MAIS À LA SAINTE GLIN... GLIN... LA CHAISE SERA OCCUPÉE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 35, le 11 février 2016

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Commentaires (2)

  • MAIS À LA SAINTE GLIN... GLIN... LA CHAISE SERA OCCUPÉE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 35, le 11 février 2016

  • Wa fassarra-L-mâäâ bil mâïîîî !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 35, le 11 février 2016

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