Fatigués d'être harcelés, contrôlés et embarqués par la police des mœurs iranienne comme nombre de leurs pairs, des programmeurs anonymes iraniens ont décidé de prendre les choses en main. Leur solution : une application mobile qui permet de localiser les agents de cette puissante police, rapporte la presse occidentale, notamment le quotidien français le Monde.
L'application est baptisée "Gershad", un mot-valise composé de "gerdesh kon", "contourne-le" dans le langage des jeunes Iraniens, et d'"ershad", "guidance" en anglais ou "bonnes pratiques", le mot communément utilisé pour désigner la police des mœurs en persan, explique le Monde.
Pour le moment, Gershad est uniquement disponible sur Android. Elle se base sur la géolocalisation afin d'identifier les emplacements d'agents de la police des mœurs. Une fois l'application téléchargée, ses utilisateurs peuvent signaler les positions des policiers à Téhéran. "Si un nombre suffisant de personnes signalent un même endroit, un petit bonhomme figurant un policier apparaît sur une carte, explique le Monde. Ainsi, d'autres citoyens peuvent modifier leur trajet pour ne pas tomber sur les policiers et policières qui vont les regarder de la tête aux pieds, essayant de trouver le moindre irrespect des codes vestimentaires, et leur reprocher d'être en compagnie d'un membre du sexe opposé".
Mais cette application semble avoir des inconvénients. "Et si l'adresse IP des utilisateurs, qui permet d'identifier les terminaux numériques, tombait entre les mains de la cyber-police iranienne ?", s'interrogent ainsi certains internautes cités par le quotidien.
En vigueur depuis la Révolution islamique de 1979, le code vestimentaire de la République islamique d'Iran oblige les femmes à se vêtir de manière "modeste" et recouvrir d'un voile ou d'un foulard leurs cheveux et leur nuque. Il interdit aux hommes de porter des shorts. C'est la police des mœurs qui veille à la stricte application de la loi.
Le président Hassan Rohani, un religieux modéré élu en juin 2013, prône une plus grande ouverture politique et sociale, notamment en ce qui concerne le respect du code vestimentaire.
Lire l'intégralité de l'article du Monde ici
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L'application est...
commentaires (3)
Et ils en sont encore là à se casser la tête, afin d’éviter ce bazar de "mœurs" mobile ! Quel retard ! Pire même qu'en Arabie ! Yâ harâââm !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
21 h 06, le 10 février 2016