Depuis une dizaine de jours, des lycées de France, du Royaume-Uni, d'Australie, des États-Unis, de Suède ou du Japon sont la cible de fausses alertes à la bombe. A chaque fois, un même modus operandi. Un appel anonyme, avec une voix modifiée par logiciel, et un message préenregistré : "Il y a une bombe cachée. Vous allez tous mourir". A chaque fois, la menace est prise au sérieux, les élèves mis à l'abri, et le lycée parfois évacué.
La quasi-totalité de ces fausses alertes ont été revendiquées par un groupe qui se fait appeler "Evacuation Squad" (Brigade d'évacuation) sur un compte Twitter, aujourd'hui supprimé. "Les écoles à Paris tombent comme des mouches", twittait ainsi le groupe au moment des premières menaces. Sur sa page Twitter, le groupe affichait une photo du président russe Vladimir Poutine à côté du drapeau du Hezbollah... Sur d'autres plateformes, il affirme "détester le gouvernement américain", "l'autorité", et "adorer provoquer le chaos". "Un mélange des genres qui rappelle fortement le discours de groupes comme Lulzsec, un regroupement de pirates informatiques qui s'était fait connaître, au début des années 2010, en menant une intense campagne de blocages et de piratages contre des sites prestigieux, mais techniquement aisés à atteindre", écrit le quotidien français Le Monde.
Sur la toile, "Evacuation Squad" propose ses "services" et les fait payer : "Vous voulez faire évacuer une école pour une journée? Vous voulez distraire la police le temps que vous commettiez un crime? Écrivez-nous", lançait-il sur Twitter, en donnant une adresse mail russe. "Envoyez vos demandes pour que nous envoyions une alerte à la bombe dans votre école/entreprise...", proposait-il également sur la plateforme Pastebin. C'est gratuit jusqu'au 1er mars. Après, il faudra payer, en Bitcoins". S'ensuit la liste des tarifs : 5$ pour une école ou une entreprise et jusqu'à 50$ pour un évènement sportif majeur.
Evacuation Squad détaille ses tarifs pour faire évacuer des lieux publics.
Ce groupe serait composé de six membres, vivant aux quatre coins du monde. La version australienne du site Mashable a pu interroger par mail un porte-parole du groupe, Viktor Olyavich. "Oui, nous sommes responsables des alertes de lundi (en Australie). On le fait parce qu'on trouve ça drôle" justifie-t-il, en précisant qu'une autre série d'alertes à la bombe était prévue "dans toute l'Europe". "Nous n'avons pas peur des conséquences, parce que les personnes qui (programment les appels de menace) sont basées en Russie et en Iran" et utilisent "un compte de téléphonie voix IP (type Skype, Line, Whatsapp, Hangouts ou autre) volé avec une grande quantité de crédits d'appel," explique t-il aussi.
Les enquêtes de police sont en cours.
Pour mémoire
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commentaires (2)
Qui se ressemble s'assemble.... Regardez-moi cette "image" !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 52, le 04 février 2016