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À La Une - Proche-Orient

La violence revient en force à Jérusalem

Trois Palestiniens tuent par balles une policière israélienne et blessent une autre avant d'être abattus.

Une patrouille féminine de la police des frontières se déplaçant au niveau de la porte de Damas, à l'entrée de la vieille ville de Jérusalem, le 3 février 2016. AFP / AHMAD GHARABLI

Jérusalem a connu mercredi sa plus grave attaque anti-israélienne depuis des semaines lorsque trois Palestiniens ont tué par balles une policière israélienne et en ont blessé une autre avant d'être abattus.

L'attentat commis aux abords populeux de la Vieille ville a immédiatement ravivé les craintes d'escalade provoquées par plus de quatre mois de violences dans les Territoires palestiniens et en Israël, qui ont suscité des évocations de nouvelle intifada.

A la différence de la grande majorité des attaques, celle de mercredi implique non pas un Palestinien agissant isolément mais trois hommes d'une vingtaine d'années armés d'un couteau, d'une arme à feu et d'explosifs, selon la police. Les armes saisies sur place "sont la preuve d'une attaque à la planification complexe", a affirmé la porte-parole de la police, Luba Samri.

Ce dernier accès de violence s'est produit à l'extérieur de la porte de Damas, l'un des accès historiques à la Vieille ville du côté de Jérusalem-Est, partie palestinienne annexée et occupée par Israël. Ce lieu a été le théâtre de plusieurs attaques et les forces israéliennes y sont nombreuses.

Selon le récit de la police, des garde-frontières ont avisé un groupe d'hommes suspects. Au moment où l'un d'eux présentait ses papiers d'identité, les deux autres ont sorti une arme à feu de type Carl Gustav et des couteaux, et ont tiré. Les photos de l'arme publiées par la police montrent un pistolet mitrailleur d'un modèle apparemment ancien.
L'une des garde-frontières, Hadar Cohen, 19 ans, a succombé à ses blessures après avoir été transportée à l'hôpital avec une blessure par balle à la tête. Une autre garde-frontière a été modérément blessée.

 

(Lire aussi : L'armée israélienne bloque l'accès à Ramallah aux non-résidents)

 

Engins explosifs désamorcés
"Les autres garde-frontières ont réagi instantanément, ont tiré et neutralisé les terroristes", a rapporté la porte-parole de la police. Les agresseurs sont originaires de Qabatiya, au sud de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien contigu à Israël et Jérusalem et occupé par Israël. Ils ont 19 et 20 ans selon les photos largement diffusées de leurs papiers. Les médias palestiniens les ont identifiés comme Ahmad Zakarneh, Mohammed Kamil et Ahmed Abou Al-Roub.

Des artificiers ont désamorcé les engins explosifs qu'ils détenaient, a dit la police. Cet attentat est le dernier épisode en date de violences qui ont fait 164 morts palestiniens, 26 israéliens, un américain et un érythréen depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP. La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques.

Après avoir concentré une bonne partie des violences, Jérusalem n'avait plus connu en janvier que des attaques ou tentatives d'attaque sporadiques au couteau de la part de Palestiniens apparemment isolés.
Le mouvement est spontané, s'accordent à dire les analystes. Il résulte, surtout dans la jeunesse, des vexations de l'occupation, de l'absence de toute perspective proche d'indépendance, des frustrations économiques et du discrédit des autorités palestiniennes. Les réseaux sociaux véhiculent la colère de la jeunesse. Les organisations structurées semblent pour l'instant être restées à l'écart, par choix ou par contrainte.

 

(Lire aussi : Israël et l'Onu s'invectivent sur fond de défiance mutuelle)

 

'Martyrs des tunnels'
Israël accuse les autorités et les médias palestiniens d'attiser la haine et de refuser l'existence de l'Etat d'Israël. Ses autorités s'inquiètent de voir des armes à feu être utilisées et les violences gagner jusqu'à l'intérieur des colonies de Cisjordanie.

Un porte-parole du Hamas, Hossam Badran, a présenté l'attaque de mercredi comme une "opération héroïque", qui représente selon lui un "tournant" dans "l'intifada" en cours. Il n'a cependant pas revendiqué l'opération pour le Hamas, le mouvement islamiste qui dirige sans partage la bande de Gaza.

Les tensions sont ranimées aussi du côté de la bande de Gaza, territoire palestinien hermétiquement clos et séparé de la Cisjordanie et de Jérusalem par le territoire israélien. La mort de membres de la branche armée du Hamas dans l'effondrement de tunnels a réveillé le spectre d'incursions hostiles en Israël.
Au lendemain de la mort mardi de deux Palestiniens dans un tel éboulement, le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, les a qualifiés de "martyrs des tunnels". Vendredi, après le décès de sept membres du Hamas dans un autre effondrement, il s'était dit prêt à une nouvelle guerre avec Israël.

 

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