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Liban - Conférence de Londres

Derbas : Le Liban compte demander onze milliards de dollars sur cinq ans

Pour le ministre des Affaires sociales, la crise des réfugiés syriens doit être une opportunité pour le développement des régions pauvres du pays.

Le Liban compte saisir l’opportunité de la crise des réfugiés pour développer les régions les plus pauvres du pays, affirme le ministre libanais des Affaires sociales, Rachid Derbas.

Le gouvernement libanais se prépare pour la conférence des donateurs de Londres qui se tiendra demain et après-demain et dont le but est de lever des fonds pour les pays voisins de la Syrie accueillant des réfugiés sur leur territoire. La délégation libanaise à la conférence de Londres sera présidée par le chef du gouvernement, Tammam Salam. Elle devra présenter un document mettant l'accent sur les besoins du Liban et proposant des projets de développement dans divers secteurs.


Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour à cette occasion, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, souligne que le Liban compte saisir l'opportunité de la crise des réfugiés pour développer les régions les plus pauvres du pays, qui sont justement celles qui accueillent le plus important nombre de réfugiés syriens.
« Nous avons défini les besoins du Liban en matière d'aide aux réfugiés et de projets de développement destinés aux communautés hôtes à onze milliards de dollars échelonnés sur cinq ans. Pour l'année 2016, nous avons défini les fonds à 2,48 milliards de dollars et nous souhaitons que la communauté internationale puisse répondre à nos besoins », précise Rachid Derbas, rappelant qu'en 2014, le Liban avait estimé ses besoins pour une année à 2,1 milliards de dollars. Il avait reçu uniquement la moitié de cette somme.
Le Liban avait établi à l'automne 2014 un plan d'action suivant les recommandations de l'ancien représentant du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), Ross Mountain. Le travail avait été effectué conjointement avec le ministère des Affaires sociales.

 

( Lire aussi : « Les réfugiées de Syrie sont exposées à l'exploitation et au harcèlement sexuel », selon Amnesty International )


À la question de savoir ce qui pourrait inciter la communauté internationale à avancer des fonds lors de la conférence de Londres alors qu'elle n'a jamais tenu pleinement ses engagements vis-à-vis du Liban depuis le début de la crise des réfugiés syriens, M. Derbas répond : « L'Europe et l'Occident veulent actuellement contenir autant que possible la crise des réfugiés hors de leurs territoires. C'est pour cette raison que les donateurs seront plus généreux. » « Le Liban compte environ un million et demi de réfugiés, il ne peut pas à lui seul assumer leurs besoins, martèle-t-il. Nous sommes à bout. Si jamais le Liban ne tient pas le coup, c'est le monde entier qui va subir les conséquences et non seulement les pays du Moyen-Orient, voisins de la Syrie. »


Les réfugiés syriens ont surtout été accueillis dans les zones les plus pauvres du pays et ce sont ces zones qui ont besoin d'être développées. C'est pourquoi il faudrait, selon lui, que la crise des réfugiés soit « une opportunité pour le pays », notamment en « développant sur le long terme les régions les plus pauvres ».
« Le Liban subit d'énormes pressions à cause du nombre de réfugiés qu'il accueille. Cela est surtout ressenti au niveau des infrastructures, que ce soit l'eau, les routes, les ordures ou encore l'électricité. Cette situation pèse également sur le secteur de l'éducation », poursuit-il.

 

(Pour mémoire : Human Rights Watch tance le gouvernement libanais, Beyrouth réplique vertement)

 

Des emplois pour les Libanais et les Syriens
Grâce à un projet conjoint du ministère de l'Éducation et de l'Unicef ainsi qu'aux dons de la communauté internationale, le Liban a réussi à scolariser gratuitement les élèves du public, qu'ils soient libanais, syriens ou palestiniens. Ce programme est entré en vigueur à la rentrée 2014.
Des fonds pour la poursuite de ce projet devraient être rassemblés à Londres, souligne M. Derbas, indiquant que la délégation présentera une panoplie de projets de développement qui pourraient être générateurs d'emplois aussi bien pour les Libanais que pour les Syriens. Et de rappeler que la présence de la main-d'œuvre syrienne au Liban, notamment dans les domaines de la construction et de l'agriculture, date de bien avant la guerre. Avant 2011, le pays comptait déjà environ 500 000 ouvriers syriens.

 

(Lire aussi : « La marginalisation des réfugiés syriens, un facteur de déstabilisation sécuritaire », met en garde Nadim Houry)


Les projets que la délégation libanaise présentera à Londres touchent directement les communautés hôtes dans la Békaa, le Akkar et le Liban-Nord, précise le ministre. Ils se rapportent à la production d'énergie électrique propre et à d'autres infrastructures. Il faut compter aussi de nombreux projets agricoles relatifs à la modernisation notamment de l'élevage de bovins, de la fabrication de produits laitiers ou encore des procédés d'irrigation... L'aide devrait également concerner les municipalités qui accueillent un important nombre de réfugiés, ajoute-t-il, précisant que cette assistance devra être coordonnée avec le gouvernement, les ministères concernés et le Conseil du développement et de la reconstruction.


Le ministère des Affaires sociales propose aussi la construction de garderies pouvant accueillir des enfants libanais et syriens jusqu'à l'âge de six ans, notamment à Wadi Khaled et dans le Akkar.
M. Derbas pense aussi à la paix. « Il faudra dans ce cadre continuer la construction du chemin de fer entre le Liban-Nord et l'ouest de la Syrie. C'est ce chemin de fer qui sera utilisé pour le transport des hommes et des marchandises une fois la paix rétablie en Syrie et la reconstruction entamée », dit-il, soulignant que « toutes les guerres ont une fin ».
« La Syrie connaîtra à nouveau la paix et le Liban en sera bénéficiaire », assure M. Derbas.

 

 

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Le gouvernement libanais se prépare pour la conférence des donateurs de Londres qui se tiendra demain et après-demain et dont le but est de lever des fonds pour les pays voisins de la Syrie accueillant des réfugiés sur leur territoire. La délégation libanaise à la conférence de Londres sera présidée par le chef du gouvernement, Tammam Salam. Elle devra présenter un document mettant...

commentaires (3)

Et comme ces donateurs de Londres savent que les RESPONSABLES de notre pays sont tous des modèles de probité, ils vont établir ce chèque de onze milliards de dollars à la "vitesse grand V" ! D'ici cinq ans, cette somme se sera embourbée dans les sables mouvants de notre beau Liban. HOURRAH Messieurs les RESPONSABLES-FUTES, faites déjà vos additions et soustractions, cela en vaut vraiment la peine ! Irène Saïd

Irene Said

16 h 00, le 03 février 2016

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Commentaires (3)

  • Et comme ces donateurs de Londres savent que les RESPONSABLES de notre pays sont tous des modèles de probité, ils vont établir ce chèque de onze milliards de dollars à la "vitesse grand V" ! D'ici cinq ans, cette somme se sera embourbée dans les sables mouvants de notre beau Liban. HOURRAH Messieurs les RESPONSABLES-FUTES, faites déjà vos additions et soustractions, cela en vaut vraiment la peine ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 00, le 03 février 2016

  • ONZE MILLIARDS ! ! ! Non pas divisés par Cent-vingt-huit quand même ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 05, le 03 février 2016

  • MON CAMARADE RACHID DERBAS... JE LE VOIS COMME PROCHAIN PREMIER MINISTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 19, le 03 février 2016

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